
Annapurna, une affaire de cordée.
David Roberts
Traduction: Gérard Pétiot
ISBN : 978-2-91175-522-4 . 2001
366 pages
Le 3 juin 1950, Maurice Herzog et Louis Lachenal atteignaient le sommet de l’Annapurna à 8071 m. Premier sommet himalayen de 8 000 m vaincu par les hommes.
De cet exploit naquit un livre écrit par Maurice Herzog : Annapurna premier 8000.
Cette expédition sur l’Annapurna n’était pas que sportive. Elle était aussi une façon de refaire vivre l’honneur national après le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. Cette expédition était formée d’alpinistes et de guides de renom (Lachenal, Terray, Rebuffat, Couzy) et d’un alpiniste amateur ingénieur chez Kléber Colomb : Maurice Herzog.
Le deal était simple : Herzog devait aller au sommet accompagné d’un guide. Chaque alpiniste avait accepté de ne rien écrire sur cette expédition pendant 5 ans, ni de divulguer quelques photos qui soient.
Annapurna Premier 8000 était la version officielle de l’expédition. Maurice Herzog en était le héros. Tous les autres étaient réduits à des comparses. le récit portait en lui la tragédie : les mains et les pieds gelés, le retour apocalyptique de l’Annapurna. Cette version fut la seule pendant 5 ans. Chacun respectant sa promesse. Et puis, au bout de cinq ans, les langues et les écrits se délièrent. La conquête de l’Annapurna prenait une autre dimension.
D’abord Louis Lachenal écrivit Les carnets du vertige. Puis Lionel Terray Les conquérants de l’inutile et enfin Gaston Rebuffat Entre terre et ciel. Ces alpinistes disaient leur vérité, bien différente de celle d’Herzog.
Pourtant, Les Carnets du vertige de Louis Lachenal avaient été expurgés par Gérard Herzog, frère de Maurice.
La conquête de l’Annapurna gardait une partie de son secret.
Et puis, en 1996, Michel Guérin, éditeur, découvrait les originaux de Louis Lachenal. Les Carnets du vertige allaient révéler leur vérité.
Michel Guérin prit contact avec l’Américain David Roberts, écrivain et alpiniste.
De ce contact naît un livre en 2000 : Annapurna, une affaire de cordée.
Ce livre reprend la conquête de l’Annapurna et compare les différentes versions. C’est un livre juste, documenté, qui remet les choses à leur place. Les hommes, la montagne, l’aventure, l’ego sont toujours les moteurs d’histoires extraordinaires.
La lecture de ce livre nous replonge dans ce monde des expéditions d’il y a 70 ans et la conquête de l’Himalaya.
Une madeleine bien agréable. Un retour salutaire sur une expédition nationale.

David Stuart Roberts était un grimpeur, alpiniste, professeur d’université et auteur de livres et d’articles sur l’escalade et l’histoire du Sud-Ouest américain. il est décédé en 2021
Il obtient un diplôme de mathématiques de l’Université Harvard en 1965 et un doctorat d’anglais à l’Université de Denver en 1970. David Roberts a été professeur de littérature au Hampshire College, à Amherst, dans le Massachusetts, de 1970 à 1979.
Il a pratiqué l’alpinisme jusqu’au milieu des années 1970. Au cours de treize saisons passées dans la nature sauvage de l’Alaska, Roberts est devenu connu grâce à de nombreuses premières ascensions, notamment le Wickersham Wall sur le mont McKinley. Ses aventures en Alaska lui ont inspiré son premier roman, « La Face perdue » (« The Mountain of My Fear », 1968).
Doué d’un grand talent pour « inviter » un public de néophytes en montagne, il s’est imposé comme l’une des voix les plus prolifiques de la littérature d’aventure. Il a publié plus de vingt livres, dont six aux éditions Guérin, notamment « Annapurna, une affaire de cordée » (2000)


















