Lazare de Richard Zimler. Cherche Midi. 💛💛

Lazare par Zimler

Voici un livre qui me laisse dans l’expectative.
Il s’agit du portrait de Lazare, l’homme ressuscité par Jésus.
Pour raconter cette histoire, l’auteur Richard Zimler s’appuie sur une longue lettre que fait Lazare à son petit fils Yaphiel.
Dans cette longue lettre Lazare va lui expliquer ce que sa résurrection à changé mais surtout son rapport avec Jésus alors que celui ci va rentrer dans Jérusalem pour Pâques.
Afin d’être le plus près de la réalité, Richard Zimler va emprunter les termes hébreux pour désigner les personnages et les lieux.
Jésus devient Yeshua ben Josef
Lazare est Elezier ben Natan.
Jérusalem est Yerushalayim.
Ce parti pris donne une grande véracité à l’histoire, de même que l’immersion dans la Palestine de cette époque.
L’occupation romaine est oppressante , le problème des langues est toujours là en filigrane. Comment se comprendre alors que cohabite le latin, l’hébreu, l’araméen, le grec, l’égyptien.
Il est dit en quatrième de couverture que Richard Zimler réussit à faire de l’histoire la plus connue de toute notre culture un livre que l’on ne parvient pas à lâcher
La quatrième de couverture dit aussi que dans ce portrait tout en nuances de LazareRichard Zimler replace Yeshua ben Josef dans le contexte culturel et religieux de l’époque à savoir celui du judaïsme et de ses traditions.
Richard Zimler porte ainsi un nouveau regard sur une histoire qui nous est familière.
Et c’est là que le bat blesse.
Plusieurs fois j’ai eu envie de lâcher le livre. Lenteur de l’avancée. Grands passages mystiques de Elezier ben Natan ou de Yeshua ben Josef.
Effectivement le portait de Lazare est tout en nuances , mais cette compassion et ce regard pose question. A aucun moment il n’est indiqué que c’est un roman. Pourtant des actions et des personnages ne correspondent pas à la réalité de l’Evangile de Jean. ( Présence de Loukkas – Luc)
Richard Zimler nous fait vivre les quelques jours avant Pâques et la Pâques de Yeshua par les yeux de Elezier ben Natan. Jusqu’à quel point Elezier ben Natan a t il était si présent ?
Enfin Richard Zimler insiste sur le judaïsme et la mysticité de Yeshua et la chrétienté naissante reste une secte détournant le message de Yeshua.
Il me semble qu’il aurait été utile que l’auteur à la fin du livre mentionne son cheminement et ses différentes sources afin d’asseoir son récit.

Richard Zimler | Facebook

Richard Zimler, né le 1er janvier 1956 à Roslyn Heights est un romancier américain, auteur de best-sellers. Il vit à Porto (Portugal) où il enseigne le journalisme. Il est édité en France par Le Cherche midiBuchet/Chastel et Actes Sud (Rouergue).

L’arabe du futur. Tome 4. Riad Sattouf. Allary Editions. 💛💛💛💛

L'Arabe du futur, tome 4 par Sattouf

L’arabe du futur est une bande dessiné ou un roman graphique autobiographique de Riad Sattouf. Il est composé de six tomes qui couvre l’enfance et la jeunesse de l’auteur.
Le Tome 4 couvre la période 1987 /1992
Riad a entre 10 et 14 ans.
Le père de Riad a accepté un poste en Arabie Saoudite. La mère de Riad a refusé de le suivre et avec ces 3 enfants, elle revient s’installer en Bretagne, dans sa famille.
C’est toujours avec un égal plaisir que l’on suit l’enfance et l’adolescence de Riad.
De petit blond Riad devient un peu plus châtain. L’enfance et l’insouciance laisse place à l’adolescence à venir.
Rias Sattouf par petites touches amène ce changement.
Des changements paraissant anodins mais entrainant de fortes conséquences que ce soit sur son père sa mère ou Riad.
A travers ce Tome 4 , Riad Sattouf débobine le fil d’une histoire commencé 10 ans avant et qui prend des tours plus dramatiques.
L’Arabe du futur a pris un coup dans l’aile. La multiculture franco-syrienne aussi.
Le propos est sombre. Il s’agit bien du coup d’Etat fomenté par le père.
A suivre…

L’arabe du futur. Tome 3. Riad Sattouf. Allary Editions. 💛💛💛💛

L'Arabe du Futur, tome 3 par Sattouf

L’arabe du futur est une bande dessiné ou un roman graphique autobiographique de Riad Sattouf. Il est composé de six tomes qui couvre l’enfance et la jeunesse de l’auteur.
Le troisième tome couvre la période 1985 /1987.
Riad a entre 7 et 9 ans. Il vit en Syrie avec quelques retours en Bretagne.
Le village ne change pas. Les maisons sont toujours fissurées. Les méthodes d’éducation restent violentes. L’école a un portail sans clôture et les toilettes n’existent pas.
La Maman de Riad supporte de plus en plus mal les conditions de vie et surtout l’attitude de son mari.
Riad prend conscience que ses parents s’éloignent l’un de l’autre.
Quand il est avec ses cousins, ceci de plus en plus souvent font leurs prières , tournés ver La Mecque.
Son père rencontre un personnage haut placé de Syrie, rêve de l’Arabie Saoudite , de la Mecque. Il fait le ramadan.
Riad prend conscience peu à peu de la réalité de la Syrie, de la main mise de la religion, de la corruption et donc du grand changement de son père.
Mais Riad est toujours un enfant qui croit au Père Noel, à la petite souris.
La Maman de Riad est enceinte d’un troisième enfant. Direction la Bretagne.
Pour Riad c’est un temps magnifique avec ces grands parents et la découverte d’une école différente.
Jusque à la naissance de Fadi et le retour trois mois plus tard en Syrie.
et une demande de la Maman : quitter définitivement la Syrie.
Le Papa est d’accord. Il vient d’obtenir un poste en Arabie Saoudite.
Troisième Tome plus noir, malgré l’insouciance de Riad.
Riad Sattouf rend bien ses changements. On croît encore au Père Noel mais le rideau de la petite enfance se déchire peu à peu.
A suivre …

L’arabe du futur. Tome 2. Riad Sattouf. Allary Editions. 💛💛💛💛

L'Arabe du futur, tome 2 par Sattouf

L’arabe du futur est une bande dessiné ou un roman graphique autobiographique de Riad Sattouf. Il est composé de six tomes qui couvre l’enfance et la jeunesse de l’auteur.
Le tome 2 couvre la période 1984- 1985
Riad à 6 ans, il vit avec Papa, Maman et son petit frère Yahya près de Homs en Syrie.
Riad Sattouf reste fidèle à son partage des couleurs pour représenter les divers pays. Il rajoute néanmoins le rouge pour la fiction.
Il va aussi amener un élément différenciant : le cartable de Riad qui sera vert.
Ce deuxième tome installe durablement la famille de Riad dans la Syrie de Hafez El Assad.
Bien que le tome 2 ne dure que deux ans, les thèmes abordés (école- famille- traditions -lien au pouvoir ) fondent le  » durablement » de la famille de Riad en Syrie.
Riad Sattouf conserve la même graphie, la même rondeur dans le dessin. Apparaît une violence plus forte mais toujours vue par le regard de Riad.
Et donc toujours une touche d’innocence et d’inconscience dans le regard de Riad qui a entre 6 et 7 ans..
Tout est dessiné à travers ces souvenirs.
En premier lieu les souvenirs liés à l’école. Première expérience au coeur de la société syrienne. Comme lui a dit son père, afin d’être un arabe du futur, Riad se doit d’être le meilleur et il s’y attache.
Cela lui évite les coups de règles récurrents sur les doigts que subissent ces copains.
Par contre il n’échappe pas à l’hymne national ni à la première sourate du Coran a apprendre par coeur. Une maitresse gant de velours dans une main de fer.
Il y a aussi la débrouille pour obtenir machine à laver, magnétoscope. Marché noir, un peu de corruption et voilà.
et puis il y a l’évolution du Papa. Espérant toujours une meilleure place sociale mais se radicalisant peu à peu au contact de sa mère ou du monde musulman.
Riad reste encore imperméable à tout cela et son père reste un personnage nimbé de grandeur mais qu’il oublie facilement lors de ces séjours en Bretagne.
A suivre…

L’arabe du futur. Tome 1. Riad Sattouf. Allary Editions. 💛💛💛💛

L'Arabe du futur, tome 1 par Sattouf

L’arabe du futur est une bande dessiné ou un roman graphique autobiographique de Riad Sattouf. Il est composé de six tomes qui couvre l’enfance et la jeunesse de l’auteur.
Le tome 1 couvre la période de 1978 à 1984.
En 1980 Riad Sattouf à deux ans . Il est un ange aux cheveux blonds et il était un homme parfait.
Sa maman est bretonne de la région du Cap Frehel. Elle s’appelle Clémentine
Son papa est syrien. Il s’appelle Abdel Razak.
Ses parents se sont rencontrés lors de leurs études à La Sorbonne.
Abdel Razak faisait une thèse en histoire contemporaine. Il venait d’une famille pauvre vivant près de Homs en Syrie.
Il obtint son doctorat et sans en avoir parlé à Clémentine avait postulé pour un poste de maître à Tripoli en Libye.
La famille de Riad partit en Lybie puis en Syrie
C’est cette histoire que raconte le premier tome.
Riad Sattouf s’appuie sur un code couleur que l’on retrouvera dans chacun des tomes.
Ce qui se passe en France est bleu. Pour la Libye le choix s’est porté sur le jaune et pour la Syrie le rose l’emporte. Il y aura quelques planches de verts pour représenter Jersey.
Le dessin de Riad Sattouf est épuré et en grande partie arrondie . Ces arrondis permettent de modérer les scènes de tensions et donnent d’emblée de la bienveillance à certains personnages ( Charles , le grand père ou encore les cousins de Riad )
Riad Sattouf a expliqué le titre de sa bande dessinée L’ Arabe du futur par le fait que son père souhaitait que le panarabisme puisse permettre par l’école, et l’éducation l’installation d’un monde moderne arabe.
Tout ceci est vue par les yeux d’un enfant et Riad Sattouf reste dans se regard d’enfant.
Il constelle ces cases d’apartés qui représentent son ressenti aux odeurs, aux choses qu’il voit : l’odeur de l’herbe, des immondices, du corps des femmes ou une fissure dans un mur, encore une ligne blanche sur la route.
On ressent dans ce tome 1 le lien entre le père et le fils.
Dans le monde de Riad, celui ci s’identifie à son père. Un père arabe, progressiste souhaitant la réussite de Riad et la sienne aussi. Espérant toujours la reconnaissance que lui donne ses diplômes.
Mais en filigrane, sans pouvoir le nommer Riad ressent que ce progressisme arabe cache un fort dégoût d’Israël, des Juifs et des chrétiens.
Par delà la relation père fils, il y a la relation de Riad avec ce monde arabe qu’il ne connaît pas . Petit blond, vite assimilé à un Juif qui va découvrir une famille, des cultures et une école
Tout le talent de Riad Sattouf est de savoir enveloppé d’humour par ses dessins des moments difficiles.
Il parvient à nous transmettre ce regard de l’enfance qui ne conscientise pas toutes les situations.
Enfin ce premier tome est pour nous lecteur un retour dans la Libye et la Syrie des annees 80 et un rappel bienfaiteur sur la dureté de la vie dans ces pays.
Qui pouvait croire qu’en Lybie dans ces années 80, on avait un logement dont la fermeture de la porte se faisait exclusivement par un verrou en extérieur. Ainsi pas de droit de propriété. Si le verrou est mis c’est que la maison est libre.
Donc pour ne pas perdre la maison, on ne sort pas de chez soi. Ou comment brider les libertés.
A suivre..

L’appel du cacatoes noir de John Danalis. Marchialy . 💛💛💛💛

L'appel du cacatoès noir par Danalis

L’appel du cacatoès noir à été écrit en 2009 par John Danalis. Il vient d’être édité et traduit en français par une petite maison d’édition Marchialy.
John Danalis est un auteur et illustrateur australien.
C’est son premier récit traduit en français.
Nous sommes dans le récit, dans un récit de restitution.
Depuis 40 ans John Danalis a grandi avec un crâne posé sur une étagère dans le salon de ces parents. La famille a même donné un nom à se crâne Mary.
C’est seulement à 40 ans que John Danalis comprend l’horreur de la situation.
Ce crâne appartient à un aborigène. Son père, vétérinaire, a longtemps parcouru le bush pour soigner les troupeaux.
Lors de l’une de ses visites , à Swanhill, le père de John Danalis avait découvert les fours de campement ou coquilliers de plus de deux kilomètres de long. Ces coquilliers fournissaient un matériau bon marché, à drainage rapide, pour confectionner des revêtements de route. Des coquilliers entiers, qui souvent comprenaient des sites funéraires, furent excavés et convertis en route de campagne.
Le crâne de Mary vient de là.
Sa prise de conscience faite, John Danalis n’à plus qu’une obsession : rendre Mary à son peuple.
Ce récit va nous permettre de suivre John Danalis dans sa recherche de l’histoire ancienne de l’Australie.
Cela ressemble à une quête avec des rencontres, des certitudes qui vacillent et de profonds changements dans la vie de l’auteur.
Pour nous lecteurs c’est la découverte du monde aborigène, de leur cosmogonie désigné sous le nom de Temps du Rêve. C’est le rappel que ce peuple indigène à été spolié de ces terres et de la mémoire des anciens.
Que penser des musées qui dans leurs réserves conservent des centaines de milliers d’ossements ainsi que des milliers de lancés aborigènes.
De jeunes aborigènes ont repris le flambeau et partout où ils le peuvent, ils mettent en place des cérémonies de réenterrement des ossements de leurs ancêtres. Sans haine, sans vengeance mais avec des remerciements pour les personnes qui permettent ce retour en Terre aborigène.
Le crâne de Mary est retourné en terre aborigène après des cérémonies d’une grande émotion.
Yangurr waletya waletya ati
Werreka aty lar
Kayi kuthup
Yangurr waletya waletya ati
Ngaliyuk wawimpa kutnyuk
Werraka aty lar kumba
Nguteyuk kurruk pa yemin yemin
Kayi kuthup kayi kuthup kayi kuthup
Nous venons à toi, nous nous présentons à toi
Pour te ramener au pays
Je suis désolé
Nous venons à toi, nous nous présentons à toi
Notre frère, notre soeur
Pour te ramener au pays, reposer et dormir
Ton pays et lieu de ta sépulture
Je suis désolé, je suis désolé, je suis désolé
WARPA WOY
Chant de réenterrement
Jida Gulpilil.
Un récit qui m’à touché par sa simplicité, sa sincérité.
Un récit qui nous parle d’ouverture, de recherche de la différence.
Un récit qui nous parle de nos racines à chacun.
« Je me sentais juste bien. Comme si j’étais à ma place. Comme si j’étais rentré au pays »
Cette plume de cacatoès noire, animal totem pour les aborigènes Wemba Wemba est venu jusqu’à nous.
Si vous la rencontrer dans une librairie ou une médiathèque, faites lui une petite place.

John Danalis - Marchialy
John Danalis est un auteur et illustrateur australien. L’Appel du cacatoès noir est son premier récit publié en français. « La quête émouvante d’un homme qui cherche à restituer un crâne aborigène. »

La danse du cacatoes noir . Animal totem des Aborigènes Wamba Wamba.

Des milliers de lune de Sebastian Barry. Joelle Losfeld. 💛💛💛

Des milliers de lunes par Barry

Des milliers de lune est la suite Des jours sans fin publié en 2018.
Sébastian Barry retrouve son personnage de Winona Cole, jeune indienne lakota au lendemain de la guerre de Sécession. Elle vit à Paris, petite ville du Tennessee.
Bien qu’il s’agisse d’une histoire à part entière, Sebastian Barry revient en quelques occasions sur les traces de son précédent roman et cela pertube un tantinet la lecture quand on a pas lu le précédent roman Des jours sans fin.
Cela fait que la lecture du début du roman m’a paru un peu difficile. Difficulté à intégrer les personnages et leur passé. J’ai avancé dans le roman d’une cinquantaine de page et je suis reparti à zéro. La deuxième lecture s’est avéré immédiatement plus simple avec une meilleure compréhension.
Winona est une jeune indienne lakota, orpheline . Elle est originaire du Wyoming.
Au début du roman, elle vit dans une ferme dans le Tennessee , élevé par son père adoptif John Cole et son compagnon d’armes Thomas McNulty.
Tous les trois travaillent dans la ferme de Lige Magan avec l’aide de deux esclaves affranchis: Tennyson Bouguereau et sa soeur Rosalee.
La guerre de Sécession vient de prendre fin mais l’état du Tennessee reste déchiré. A la limite entre le Nord et le Sud, Nordistes et Sudistes sont toujours prompts à relancer la guerre civile.
Dans ce contexte, Winona, John Cole est consorts essayent de rester le plus possible à l’écart de toutes ces vicissitudes.
Malgré tout, Winona et Tennyson seront attaqués par des inconnus.
L’intérêt du roman de Sébastian Barry est qu’il interroge l’identité. Il faudrait dire les multiples identités.
Cette époque charnière de la fin de la guerre de Sécession est propice à cette réflexion multiple.
Identité indienne. Identité noire. Identité politique. Identité sexuelle.
Sébastian Barry à travers son récit, et à travers Winona, nous transmets un vibrant message de tolérance, de recherche de soi.
En ses années 1860, un indien ou une indienne n’estt rien. Un indien ou une indienne n’a pas d’âme.
Les esclaves noirs commencent à découvrir la liberté.
Les États Unis bafouillent leur démocratie et Lincoln installe difficilement l’abolition de l’esclavage.
Les amours homosexuels sont des tares.
Il faudra des milliers de lunes pour apaiser ses tensions. Ces milliers de lunes, siège de notre mémoire, de la transmission.
Le récit de Sébastian Barry est graphiquement scandé par la pleine lune, les croissants de lune et la nouvelle lune.
Cette graphie modèle le temps du roman et l’intègre dans la durée, que ce soit le passé, le présent ou le futur.
Le cycle de la lune est millénaire comme les âmes les traditions lakotas .
 » Que le monde soit un lieu étrange et perdu n’était pas la question. Qu’il n’y ait aucun endroit sur terre sans danger, c’était la decouvrte de chaque instant. Que des âmes

m’aiment et que des coeurs veillent sur moi était une évidente vérité  » ( page 237 ) .

Sebastian Barry : “J'ai mis plus de cinquante ans à écrire 'Des jours sans  fin'”

Sebastian Barry, né le 5 juillet 1955 à Dublin, est un écrivaindramaturge et poète irlandais.

Il est l’auteur de pièces de théâtre (Boss Grady’s BoysThe Steward of ChristendomHinterland), de romans (Macker’s GardenThe Engine of Owl-LightThe Whereabouts of Eneas McNulty…) et de poèmes, publiés depuis le début des années 1980.

Barry atteint véritablement la notoriété en 2005 avec Un long long chemin (A Long Long Way), histoire de soldats irlandais engagés dans la Première Guerre mondiale : le roman est sélectionné pour le Man Booker Prize for Fiction.

La consécration est venue en 2008 avec Le Testament caché (The Secret Scripture) qui a pour protagoniste une centenaire enfermée depuis sa jeunesse dans un asile pour avoir « fauté ». Ce livre est lauréat du prix James Tait Black et du prix Costa 2008.

Souvent inspirées par des histoires de sa propre famille, les œuvres de Barry ont pour thèmes le mensonge, ou plutôt la vérité telle qu’elle est interprétée par chacun, la mémoire et les secrets familiaux. Leur décor est pour la plupart celui de l’Irlande au moment de son indépendance (19101930).

En 2016, Sebastian Barry publie Des jours sans fin, dédié à son fils gay Toby1. Dans ce roman, l’hebdomadaire Télérama estime que « l’écriture de Sebastian Barry se métamorphose en épopée lyrique pour décrire la boucherie des champs de bataille mais aussi la beauté des grandes plaines au soleil couchant »2. Le roman vaut à Sebastian Barry un second prix Costa, faisant de l’auteur le seul romancier à avoir reçu cet honneur à deux reprises.

L’inconnu de la poste de Florence Aubenas. L’Olivier.💛💛💛

L'inconnu de la poste par Aubenas

L’inconnu de la poste s’est avant tout quelques souvenirs au long des années.
Tout d’abord le souvenir de cet adolescent, Gérald Thomassin, qui reçoit le César du meilleur Espoir pour le film le petit criminel.
Puis le souvenir d’un flash infos indiquant que l’acteur Gérald Thomassin avait été arrêté pour le meurtre d’une postière à Montréal la Cluse dans l’Ain.
Encore un autre flash infos indiquant que Gérald Thomassin ne s’était pas présenté à une confrontation et que depuis il avait disparu.
Enfin, une ligne de journal pour dire qu’une ordonnance de non lieu à été prononcé en faveur de Gérald Thomassin.
Donc, une histoire cinématographique et judiciaire un peu connue mais avec beaucoup de flous.
Et puis le livre de Florence Aubenas pour mettre en place toutes les pièces du puzzle.
Et la magie opère.
Nous sommes chez Chabrol ou Simenon.
D’abord l’atmosphère du territoire. Cet endroit reculé de l’Ain, cette cluse entre Lyon et Genève, au pied des montagnes et des sombres forêts de sapins. Pays rural de fermes, d’élevage qui va se transformer à la fin du vingtième siècle en Plastic Vallée.
Et dans ce territoire un microcosme local.
D’abord Raymond Burgod, le potentat de Montréal la Cluse. Ancien Premier adjoint devenu secrétaire de mairie. Incontournable. Imbu de lui même. Possessif envers sa fille unique Catherine. imposer un mariage lui paraît naturel.
Catherine, donc sa fille, la quarantaine, mariée, deux enfants. Postière de son état.
Mariée mais en instance de divorce.
Toute sa vie est à Montréal la Cluse, dont toutes ses copines qui viennent tous les matins passer un moment dans l’arrière salle de l’agence postale. Catherine est une belle femme, toujours bien habillée, mais dépressive du fait de son divorce. Les copines ont tôt fait de l’emmener en boîte de nuit. Catherine a tôt fait de retrouver un amoureux.
Dans cette ville de Montréal la Cluse, il y a aussi, quelques jeunes désargentés, déjantés, accro à l’alcool et à la drogue . Montréal la Cluse est un point de deal entre Lyon et Genève. Les caïds sont à Lyon ou Genève, les petits dealers à Montréal la Cluse.
Et c’est dans ce microcosme que va venir s’installer l’acteur et comédien Gérald Thomassin. Enfant de la Ddass, lui aussi en proie à la dépression, l’alcool, la drogue et le suicide. Il va s’installer dans un studio en sous sol, en face de l’agence postale. Juste un soupirail pour entrevoir l’agence.
Et dans ce studio vont défiler les déjantés et accros de Montréal la Cluse.

Un matin, quelques jours avant Noel 2008, Catherine Burgod est retrouvé morte dans l’arrière salle de l’agence postale. Elle a reçu 28 coups de couteaux. le contenu du coffre fort s’est envolé mais pas le sac à main de Catherine Burgod.
Florence Aubenas à passé de long mois dans le Haut Bugey pour s’imprégner de l’atmosphère de cette région mais aussi pour rencontrer les protagonistes de cette affaire criminelle. Ce n’est pas un livre sur Gérald Thomassin. C’est un livre dans lequel il est l’un des protagonistes.
Le talent de Florence Aubenas est de nous restituer une chronique judiciaire avec beaucoup d’humanité quelque soit les personnages. Qu’il s’agisse des potentats locaux, des petites frappes ou encore des directeurs de casting ou réalisateurs de cinéma.
Un peu à la fois apparaît en filigrane, cette société a deux vitesses, Paris et la province, mais aussi les laissés pour compte de notre monde libéral.
Florence Aubenas ne prend pas partie. Elle donne à chacun son éclairage, ses vérités, ses blessures.
Elle donne des surnoms : Tintin, Rambouille, le Nain, le Nouveau, le Futur Ex…… Toujours avec humanité.
Comme dans Simenon ou Chabrol, elle ausculte la société et décrit ses travers. C’est souvent noir, caustique.
A chacun de faire son avis .
L’âme humaine est complexe.

Des diables et des saints de Jean Baptiste Andréa. L’Iconoclaste. 💛💛💛💛💛

Des diables et des saints par Andrea

Cent millions d’années et un jour m’avait transporté par sa magie, sa poésie, à la recherche du temps perdu et des rêves de notre enfance.
Ma reine m’avait emporté par sa tendresse, l’imaginaire et toujours sa poésie.
Des diables et des saints m’a emmené dans les mêmes contrées mais surtout dans celles du temps perdu, de l’enfance et de nos rêves .
De nos jours un homme joue du piano dans les lieux publics.
Il ne joue que du Beethoven.
Il ne joue que dans les gares et les aéroports.
Depuis 50 ans il attend quelqu’un qui descendra d’un train, d’un avion. Il ne sait quand.
Il s’appelle Joe et sa vie a basculé le 2 Mai 1969.
C’est une longue histoire qui a commencé il y a 50 ans dans un orphelinat austère au fond d’une vallée des Pyrénées : Les Confins.
Confins :Partie d’un territoire situées à son extrême limite et à la frontière d’un autre.
Le confins n’est pas seulement géographique. Il est aussi celui du bien et du mal, des diables et des saints et de l’enfance.
L’enfance, fondation de notre vie. L’enfance dans un orphelinat pensionnat catholique au service de Dieu. Tous sauf un paradis. Un enfer.
L’enfance avec la découverte de l’autre, les amitiés, la confrontation avec les adultes, la découverte du sexe opposé.
C’est au fond de cette vallée, aux Confins, que le destin de Joe va s’inscrire.
Le sujet n’est pas nouveau. Il a était souvent traité.
Mais Jean Baptiste Andrea le traite magnifiquement avec pudeur, émotion et justesse.
Des moments suspendus pouvant être durs mais aussi lumineux comme la naissance d’une amitié , d’une société secrète La Vigie. Et que dire des moments suspendus auprès des premiers émois amoureux, ou le long d’un clavier tempéré jouant la sonate N°24 de Beethoven.
L’insouciance de l’enfance, l’enfance maltraitée, la recherche du temps perdu, la recherche d’un amour, tout est initiatique et Jean Baptiste Andrea nous entraîne sur ce chemin aux confins de notre vie .
Quelle limite et quelle frontière à été notre enfance ?
Quelle fidélité gardons nous a nos années initiatiques ?

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En Mars 2021, est sorti le nouvel album de Feu Chatterton. Dans celui–ci une chanson intitulée  » Aux Confins « 
Elle répond en écho au roman de Jean Baptiste Andrea.


Aux confins des contraires
À la frontière où tout est lié
Dans le pré où soucis et pensées cohabitent
Aux confins des contraires
Quand la matière se met à trembler
Dans le pré où soupirs et pensées ressuscitent
La peine, la joie, la douleur et l’ennui
On s’est fardés au milieu de la nuit
T’en souviens-tu?
T’en souviens-tu?
On s’est grimés ensemble
Tu m’as dit
Adieu, je m’en vais
Je pars, je défais la laisse
Que mon âme soit lavée ce soir
Qu’au matin je renaisse
Aux confins des contraires
Dans la clairière où tout est criblé
Retrouvons la pièce esseulée du puzzle
Aux confins des contraires
À la lisière où l’on s’est plié
Dans le pré où soupirs et pensées coagulent
La peine, la joie, la douleur et l’ennui
On s’est fardés au milieu de la nuit
T’en souviens-tu?
T’en souviens-tu?
Adieu, je m’en vais
Je pars, je défais la laisse
Que mon âme soit lavée ce soir
Qu’au matin je renaisse
Adieu, je m’en vais
Je pars, je défais la laisse
Que mon âme soit lavée ce soir
Qu’au matin je renaisse.


J’avais 14 ans en 1969 et comme Joe j’ai vécu pendant trois ans dans un pensionnat. Pas pour les mêmes raisons et pas dans les mêmes conditions
Mon père professeur est devenu directeur académique d’un pensionnat catholique, tenu par des religieux. Il y avait besoin d’une personne ayant à minima une maîtrise afin de représenter le pensionnat auprès du rectorat. C’était mon père.
Il a été confronté aux mêmes dérives qu’à l’orphelinat des Confins.
Le directeur religieux faisait régner la terreur. Lors des récréations il circulait dans la cour du pensionnat avec 2 bergers Allemands. Un mur de chaque classe était fait d’une vitre sans tain afin d’espionner professeur et élèves.
Il y avait un professeur vietnamien obsédé par ce qu’il avait vu de la guerre dans son pays.
Le soir il venait chez nous et supplié mon père afin de dormir sous un lit pour se protéger des bombes.
Au vu de ce qui se passait, les pensionnaires entamèrent une grève de la faim. Mon père l’a soutenu et en averti le diocèse afin de mettre à l’écart la direction religieuse. Cela fut effectif et pendant 3 ans ce pensionnat fut dirigé par mon père et des laïcs,
Il ferma ses portes trois ans après par manque d’élèves
J’y ai vécu trois années majuscules de mon adolescence, entre amitiés, sociétés secrètes, activités sportives.
Mes copains venaient de la France entière. Ils n’étaient pas orphelins, mais ils étaient pensionnaires pour l’année scolaire. Ils arrivaient en Septembre. Ils repartaient aux grandes vacances.
Il me reste la nostalgie de ce qui a construit ma vie