Qu’il est difficile de faire une critique sur le livre d’Adélaïde Bon La petite fille sur la banquise.
Ce livre qui nous parle d’attouchements sexuels, de viols, de pédophilie.
Ce livre touche à l’horreur et à l’indicible qu’à vécu , seule, cette petite fille sur la banquise.
On ne sort pas indemne de la reconstruction de la vie d’Adèlaide Bon.
C’est la reconstruction d’Adélaïde Bon après ces 9 ans , après ces actes ignominieux qui l’ont souillés à jamais
Cette petite fille est devenue Elle , comme -ci nous avions à faire à deux personnages qui ne se retrouvent pas.
Cette dualité est très forte et le regard que porte l’auteur sur ces deux personnages est d’une grande force émotionnelle.
Que la vie a du être forte pour faire face à toutes les réactions suite à ces attouchements et viols.
Que la vie a dû être dure pour retrouver une identité , un corps , un désir.
L’ensemble du livre d’Adélaïde Bon est magnifique , bouleversant.
Son cri de rage nous l’entendons, quand elle décrit la non prise en compte par les experts médicaux de ce qu’elle est, c’est à dire une victime.
Son cri de rage nous l’entendons quand elle dit qu’il n’y a pas de mot pour décrire les attouchements sexuels et le viol chez l’enfant.
Nous entendons son récit poignant du procès , nous sommes estomaqués , tourneboulés, émus au dessus de tous , par la litanie des témoignages sombres, terribles mais d’une force inimaginable. Nous touchons l’indicible.
Nous entendons sa révolte vis à vis des hommes et de l’humanité.
Et c’est parce que j’ai entendu tout cela et que j’en ai été touché, ému, questionné que je me permets de ne pas être en accord avec Adélaïde Bon quand elle dit : l’humanité toute entière est un enfant du viol, un enfant transi, sur la banquise, qui nous attend.
Je peux comprendre que vu ce qu’elle a vécu , et qu’elle ait au fond d’elle cette violence.
Mais résumer l’histoire de l’humanité a un viol me dérange quelque peu.
Archives mensuelles : mai 2018
L’infini patience des oiseaux de David Malouf. Albin Michel 💛💛💛💛
Comment parler de ce livre qui m’a émotionnellement bouleversé ?
D’abord en disant que le livre de David Malouf , L’infinie patience des oiseaux m’attendait dans une librairie.
Une petite étiquette sur sa couverture . le libraire me dit tout le bien qu’il pense de ce roman , de la poésie ,de l’humanité de l’écriture de David Malouf.
Ce livre écrit il y a plus de 30 ans par l’écrivain australien et qui n ‘avait jamais été traduit.
Va pour ce roman.
Le temps de lire la quatrième de couverture et c’est la surprise !
Ce livre écrit par un auteur australien , qui parle des oiseaux , de la première guerre mondiale et ce passe en grande partie à Armentières.
Armentières est une ville du Nord de la France , dans les Flandres et située sur la frontière belge.
C’est dans cette ville que je suis né et où j’ai passé mon enfance et mon adolescence dans les années 1960.
Cette ville qui a été traumatisée par les guerres 14/18 et 39/45.
Toute mon enfance j’ai vécu avec ce souvenir des guerres et plus particulièrement celle de 14/18 avec les récits de mon grand père et de ces frères.
J’ai retrouvé dans les descriptions des Flandres ,par David Malouf ,une partie de mon enfance et adolescence.
Cette terre des Flandres si plate mais hérissée à perte de vue , de mausolées, de cimetières militaires et de monuments funéraires.
Armentières , base arrière pour les combattants britanniques et australiens qui rejoignaient les tranchées et boyaux de Messines, Ypres ou Dixmude situés à quelques kilomètres.
Jim Saddler , Jeune australien va venir combattre dans ces tranchées des Flandres. Cette guerre il va la passer entre la base arrière d’Armentières ( The Nursery pour les britanniques ) et ces tranchées du plat pays des Flandres.
Et dans les descriptions de David Malouf , j’ai retrouvé les lieux de mon enfance et une émotion profonde pour ces lieux.
Ce sont ces lieux qu’il nomme, que lors de mon adolescence j’ai parcouru à vélo : Bizet – Ploegsteert – Houplines – Messines – Ypres.
Ces lieux et cette terre marquée à jamais par l’horreur des guerres.
Jim Saddler va vivre cette horreur , de tranchée en tranchée de Hyde Park Corner à Marwood Cope.
Hyde Park Corner devenu un cimetière militaire où reposent 12 000 soldats britanniques ou australiens.
Durant mon adolescence , je suis passé de nombreuses fois à vélo sur la route qui borde Hyde Park Corner. Ces routes de bétons ou de pavés qui
sinuent jusqu’aux Monts des Flandres et qui rappellent à jamais cette vie de tranchées.
J’ai l’occasion de retourner régulièrement dans mes Flandres natales. Je reprendrais depuis Armentières l’allée des Fous ( le 104 pour les Armentièrois) je traverserais la frontière puis le Ploegsteert, et un peu plus loin sur la route de Messines et d’Ypres , sur la droite ,s’élèvera Hyde Park Corner. Je m y arrêterais et je passerais du temps avec Jim et Ashley, ainsi qu’avec tous les combattants de ces horribles guerres.
Je repenserais au vieux monsieur du roman de David Malouf , qui sur un bout de terre dévastée dépose les semailles d’hiver
Je repenserais aussi à Jim qui au même endroit « creuse la terre pour ressortir de l’autre côté »
et je relirais ce passage du livre de David Malouf :
« C’était octobre déjà. Une nuit où il ne dormait pas, dans le vieux cimetière où on leur avait fait installer le bivouac, juste à la sortie d’Ypres, il vit de grands vols d’oiseaux en route vers le sud, découpés dans la lune . Des oies cendrées. Il entendit leurs cris là haut, très haut, tandis qu’elles progressaient rapidement en nettes formations triangulaires sur leur trajectoire ancestrale. Quand il s’endormit, elles passaient encore, et lorsqu’il se réveilla, les premières pluies d’automne étaient là. le sol, avec ses pierres tombales renversées, était tout détrempé et les hommes, couchés parmi elle ou déjà debout et se préparant à lever le camp, étaient couverts de l’épaisse boue des Flandres qui s’étendait maintenant à perte de vue et emplissait entièrement le paysage. »
De ce roman je retiens aussi la phrase d’Imogen Harcourt , photographe de son état. « Voila ce que signifiait la vie, une présence unique, et elle était essentielle en toute créature….. Une vie n’était pas faite pour quelque chose. Elle était simplement. »
Cette phrase est l’essence même du livre de David Malouf.
Ashley Crowther revient en Australie pour s’occuper de la propriété héritée de son père. il va découvrir un paysage magnifique et magnifié par les oiseaux. Ces oiseaux que connait et aime Jim.
Ashley va faire de Jim le « conservateur » des paysages de sa propriété
L’Europe rentre en guerre. Les Îles britanniques aussi.
Bien que l’Europe soit loin , ce conflit n’épargnera pas Jim et Ashley qui partiront pour l’ Europe et plus précisément pour le Nord de la France et les Flandres.
La guerre dans toutes ces turpitudes mais « Une vie n’était pas faite pour quelque chose. Elle était simplement. »
Et c’est cette simplicité que David Malouf décrit avec humanité , poésie.
Cette vie qui est simplement mais qui inonde , qui tressaille dans chaque page du roman.
Cette vie que Jim et Ashley aime retrouver dans la nature , dans la diversité des oiseaux et dans leur long périple d’oiseaux migrateurs.
« Voila ce que signifiait la vie, une présence unique, et elle était essentielle en toute créature.
Quel grand roman !
Le Traquet kurde. Jean Rolin. P.O.L 💛💛💛💛
Quel OLNI ( Objet littéraire non identifié) que ce court livre de Jean Rolin!
Nous voilà , pèle-mêle avec un traquet kurde , les monts d’Auvergne , l’île d’Ouessant mais aussi le British Muséum , des ornithologues , des hauts gradés de sa majesté , l’Etat Islamique , Mossoul , l’Irak ,le Kurdistan et aussi une multitude de noms d’oiseaux plus étonnants les uns les autres : la courvite isabelle , le sirli du désert , le bruant mélanocéphale , la sittelle de Neumayer.
C’est cet inventaire à la Prévert qui donne cette impression d’OLNI ( Objet littéraire non identifié )
Une fois que l’on a reposé le traquet Kurde et qu’on a laissé décanter cet inventaire , tout prend sa place et de OLNI (objet littéraire non identifiè) nous passons à une déambulation , à une méditation littéraire plus profonde qu’il n’y en à l’air.
Jean Rolin est un « fondu » des oiseaux et de ce qu’ils peuvent représenter.
Il ne pouvait rester insensible à la photographie d’un amateur : la photo d’un traquet kurde sur les pentes du Puy de Dôme.
Que faisait cet oiseau à 4 500 kms de sa zone de vie au Kurdistan.
En plus l’oiseau a été aperçu 3 mois après la bataille de Kobané à la frontière turco-syrienne.
A partir de ce fait Jean Rolin va nous entraîner sur les traces de ce traquet kurde de façon originale.
Tout d’abord en revenant dans les années 1900/1930 ,en nous évoquant d’éminents ornithologues britanniques qui étaient aussi d’éminents militaires au Moyen Orient. parmi eux l’édifiant Meinertzhagen , mythomane , peut être assassin. A coup sûr tueurs d’oiseaux et à la recherche de leurs poux.
Ce Meinertzhagen qui côtoya Philby , Laurence d’Arabie ou encore Ibn Saoud , le père de la future Arabie Saoudite.
Et tout ce beau monde construisit le Moyen Orient que l’on connait aujourd’hui. le traquet Kurde n’ayant cure des frontières lui vit exclusivement au Kurdistan à cheval sur l’Irak, la Turquie et la Syrie.
Autre façon de nous entraîner sur les traces du traquet kurde : nous perdre à Ouessant où des ornithologues du monde entier viennent compter le passage des oiseaux migrateurs. le nec plus ultra étant d’apercevoir, de voir ,de noter, de cocher l’oiseau qui n’ a pas de raisons de passer là. Comme le traquet Kurde sur le Puy de Dôme. Réchauffement climatique , migration forcée des oiseaux comme celle des hommes ?
Enfin Jean Rolin en grand reporter veut retrouver le traquet kurde dans son environnement naturel. le voila parti au Kurdistan à la recherche de ce petit oiseau alors qu’autour de lui les combats font rage entre L’Etat Islamique , les Kurdes , les Syriens.
Cela donne des scène ubuesques décalées mais qui parle de nous , de notre monde.
Vaut il mieux avec des jumelles , examiner une ligne de front ou essayer de trouver un traquet kurde ?
Est ce qu’avec des jumelles à traquer un traquet , peut on être pris pour un agent secret ?
Sous son écriture lègère , décalée , Jean Rolin nous laisse méditer sur notre monde .
Cette année il a été vérifié que 30% de nos oiseaux des campagnes avaient disparus. le chant des oiseaux se fait plus faible.
Et quand est il du chant des hommes ?
Ce traquet kurde sur les pentes du Puy de Dôme nous rappelle tout cela.
Migration , Migrants….
Marcher à Kerguelen. François Garde.Gallimard 💛💛💛💛
François Garde a été administrateur de l’une des Terres Australes et Antarctique sFrançaises (TAAF) durant les années 2000. il avait l’administration des Iles Kerguelen dans l’Océan Indien à 2 000 km du Continent Antarctique. Durant son mandat il vint une dizaine de fois sur les Iles Kerguelen. Il lui restera une nostalgie pour ces Iles du Bout du Monde.
C’est tout naturellement qu’il reviendra sur Kerguelen pour un trek de 24 jours.
Pour cela il sera accompagné de Mika alpiniste et photographe , de Bertrand ancien officier de marine et photographe et de Fred alpiniste et patron de l’unité de haute montagne de Chamonix.
A quatre avec 25 kgs chacun sur le dos ils vont traverser Kerguelen du Nord à l’Ouest et au sud.
Mika et Bertrand vont relater cette marche à travers leur site photos.
Pour Mika sur Latitudes Nord et sur Flickr
Pour Bertrand sur son blog http://www.linstantinne.com/
François Garde lui va tenir un journal de cette longue marche jour après jour.
Marcher à Kerguelen nous relate ce journal
C’est un journal simple , plein d’humilité mais ô combien représentatif de cette marche et de l’état d’esprit de ces quatre marcheurs.
Il faut dire qu’il y a besoin d’une grande humilité devant Kerguelen.
Île battue continuellement par le vent et non les vents.
Île aux mille lacs , rivières et cascades
Iles aux souilles , aux falaises de basalte
Iles de la pluie et de la neige.
Et François Garde de nous raconter cette marche en reprenant régulièrement cette litanie : vent – neige -pluie- humidité-col-falaise – souille….
Cela aurait pu être répétitif. Sachant que toute les pages François Gardenous abreuve des noms des lieux qu’il traverse. Par-ici la Baie de L’oiseau, ou le lac de Rochegude. un peu plus loin le couloir Mangin ou le Val du Retour. Et puis encore des noms sortis de nulle part :le fjord des Portes Noires, la baie de Chimay, la vallée de la Mouche, la cabane Mortadelle, ou encore la péninsule Raillier du Baty sans oublier le Grand Rempart , le Petit et le Grand Ross.
Et bien au contraire cette énumération de vaux, de cabanes , de lacs , de montagnes, de fjords nous emmène dans la marche et dans l’intérieur de Kerguelen.
Bien que les hommes aient eu besoin de nommer pour se reconnaître , pour prendre la propriété des Iles Kerguelen , celles -ci restent un territoire inhabité , à découvrir et hostile à la vie humaine.
Cette longue marche confronte ces quatre hommes à cette réalité.
La vie humaine ne s’installe pas sur Kerguelen hormis la base scientifique de Port aux Français.
A l’inverse la vie naturelle explose : l’eau , le ciel, les nuages , les éléphants de mer, les manchots royaux, les pingouins gorfou, mais aussi les pétrels ,les skuas, les goélands .
Des tentatives d’implantation des hommes il reste des rennes , des chats de rats. Ceux ci conquièrent l’intérieur des terres de Kerguelen alors que la faune originelle reste sur les plages et au abords de l’Océan car c’est là qu’il y a la vie.
Et puis il y a ces paysages que nous imaginons : Ces falaises de basaltes ruisselantes d’eau dans lequel le vent vient s’engouffrer. Ces longues vallées souilleuses et spongieuses , le vert tentant d’éliminer le gris. Ce ciel bas avec dans la brume les langues glacières.
Dans son journal François Garde nous raconte tout cela , mais il nous raconte bien plus .
Il nous raconte la marche. Il nous raconte le vent , le vent de l’Esprit. Il nous raconte nos rêves.
Extrait page 233 : « Les trésors de Kerguelen ne sont ni monétisables ni exploitables. cette île n’a jamais enrichi personne. Tout ce que la nature donne à profusion reste sur place. Un seul produit d’exportation : le rêve -le rêve décliné n souvenirs, en désirs, en timbres, en nostalgies, en images, en contemplations. de ce fret là, je me revendique négociant. »
C’est un beau livre sur la recherche de nos rêves mais aussi sur la recherche de soi.
A la fin de la lecture , se confronter au photos de Mika ou de Bertrand donne une autre couleur à ce journal. Les couleurs sombres qui dominent durant la lecture prennent un éclat extraordinaire.
Ventus est vita mea
C’est inscrit sur la Chapelle Notre Dame du Vent à Port aux Français.
Le Vent est ma vie.
« il faut le silence des vents au dehors pour être attentif et présent au Vent de l’Esprit « François Garde.
L’univers à portée de main. Christophe Galfard. Flammarion 💛💛💛💛💛
Il n,est jamais trop tard pour lire un livre. Celui de Christophe Galfard est sorti il y a deux ans. Mais dans le cadre de l’émission La grande Librairie de Novembre il était invité avec Hubert Reeves et Jean Claude Carrière. Et de disserter sur l’Univers , la nuit et les mondes parallèles. Christophe Galfard jeune astrophysicien travaillant avec Stephen Hauwking , excuser du peu ,
nous reparle de son livre sorti il y a deux ans . et là le discours est simple , compréhensible , sérieux et humoristique. L’univers à portée de main !
Dés le lendemain je me procure le livre et me jette comme un mort de faim dans la découverte de l’univers.
et dès les premières pages je retrouve ce discours simple, vulgarisateur .
En 400 pages nous apprendrons tout du plus grand au plus petit . le coup de génie de Christophe Galfard est de faire de livre un roadmovie où nous sommes tour à tour esprit , mini-moi , à califourchon sur un proton ou encore sur une plage des tropiques à admirer le ciel et les étoiles. Nous voyageons dans le Système solaire jusqu’au confins de l’Univers à 13.8 Milliards d’années.
A la sortie de ce livre , nous sommes heureux de pouvoir partager tant de connaissances et de remercier Christophe Galfard de nous avoir donner du temps et de la compréhension.
Quel bonheur de voyager avec Newton , Einstein , Higgs , Planck et tous ces prix Nobel du 20ème siécle.
Quel griserie que de voyager de Soleil en Voie Lactée et Trou Noir.
Et que dire de l’infiniment petit , la danse des électrons , des quarks mais aussi des gluons !
Bien sûr il arrive que cela soit ardu mais une deuxième lecture de quelques pages et c’est reparti.
Et puis Chistophe Galfard nous accompagne , nous prends par la main. Il a la bonne idée de toujours synthétiser ces avancées au bout d’une vingtaine de pages .Cela évite de ce perdre.
Il y aurait de quoi avec la gravitation , l’espace-temps , La courbure de l’univers ,l’électrofaible ,a physique quantique mais aussi les branes , la théorie des cordes et les univers bulles.
Mais non c’est un voyage de culture et de vulgarisation. Et puis nous sommes avec la grande tante de Sydney et ces vases !
Je ne regarderais plus le ciel de la même façon ni même ces petites poussières que l’on voit briller dans le soleil.
Merci Monsieur Christophe Galfard
Signe de vie . J.R. dos Santos . Edition HC 💛💛💛
Pour commencer cette critique je vais reprendre des passages d’un article du journal le Point. Celui-ci me semble bien résumer mon premier ressenti par rapport à ce livre.
Extrait du Point :
« Interroger le réel, vérifier les faits, garantir les sources, chercher l’exclusivité. le credo des bons journalistes, l’écrivain José Rodrigues dos Santos le connait par coeur…. Curiosité,soif d’aventure, goût de l’enquête et du scoop : de ses qualités journalistiques, J.R. dos Santos a fait la clé du sucés de ses page-turner, mêlant secrets d’actualité et grandes énigmes….
Autre clé du succès : chaque thriller de J.R. dos Santos repose sur un attachement exigeant à la véracité des faits. Si l’auteur met en oeuvre une imagination fertile, ses aventures ont pour caractéristiques de se dérouler exclusivement dans le domaine du possible…. Un univers littéraire sous haute tension et des thrillers aux sources 100% garanties et totalement exclusives : de quoi faire le plein d’adrénaline , entre énigmes historiques et actualité brûlante. »
Signe de Vie , le dernier roman de J.R. dos Santos répond totalement à l’article du Point.
Nous sommes devant un pavé de 700 pages reprenant les données indiquées par le Journal le Point.
Le point de départ : La réception d’un signal extra-terrestre en 1977 provenant de Tau Sagittarii, une étoile 16 fois plus grande que le soleil.
Ce message a été transmis sur la bande 1.42 GHZ à 1.64 GHZ. C’est la bande
de l’hydrogène et le début du trou d’eau ou waterhole. Cette bande de réception se situe entre l’hydroxyle et l’hydrogène soit H2O : l’eau.
De plus dans ce signal reçu en 1977 , si l’on considère les canaux de réception le modèle formé semble correspondre à celui de la série de Lyman. La série de Lyman intègre des nombres quantiques , incluant le plus bas niveau d,énergie de l’électron.
Ce signal est appelé « signal wow ! » et veut montrer aux récepteurs potentiels du message que l’émetteur a des connaissances en physique quantique, en mathématiques et en astrophysique.
Deuxième point de départ : de nos jours les radio télescopes détectent un nouveau signal venant de Tau Sagittarii. Toujours sur le Canal 1.42 GHZ. Il s’agit d’un « vaisseau spatial » qui traverse L Univers et devrait tangenter la Terre à environ 500 klms. Ce vaisseau s’appelle Phanès.
Les différentes autorités spatiales du monde ainsi que l’Onu et le Vatican décide de mettre en place une expédition spatiale en direction de Phanès. Cette mission partira de Cap Kennedy en Floride à bord d’une navette Atlantis. La mission sera composée de 6 personnes : 2 Astronautes américain et canadien qui piloteront la navette mais aussi d’un représentant de l’agence spatiale chinoise , d’un professeur américain d’astrophysique, d’une professeure hongroise d’astrobiologie et enfin de Tomas Noronha cryptoanalyste portugais , qui est le héros récurrent des livres de J.R. dos Santos.
Le vaisseau spatial Phanès doit tangenter le Terre dans 17 jours.
Les 6 personnes de la mission ont ce délai afin de se préparer au départ et à la rencontre avec Phanès
Voici globalement le pitch de ce trhiller.
Comme tous les bons écrivains de thriller ( Dan Brown – Jean Christophe Grangé) J.R.dos Santos découpe son roman en très courts chapitres dans lesquels une une information nouvelle est distillée à la fin de ceux-ci.
mais le roman de J.R. dos Santos n’est pas qu’un thriller.
c’est surtout un roman documentaire qui nous entraîne au coeur des mathématiques , de la biologie , de la physique quantique mais aussi au coeur de Cap Kennedy ou encore de la navette Atlantis.
ces longs passages documentaires , parfois ardu , ne font pas perdre le fil du thriller.
Qui aurait pu penser que Pi , le nombre d’or ou encore la suite de Fibonnaci puissent être les éléments moteur d’un thriller qui s’interroge sur la naissance de l’univers et de la vie.
L’univers a t il une intentionnalité ?
La Vie est elle intelligente et consciente? La vie est elle un hasard ?
Qu’en est il de l’évolution , du darwinisme , de la postbiologie ?
Et pendant que nous réfléchissons à toutes ces questions , la préparation de la navette puis son vol vers Phanès se prépare.
Le thriller nous portera de surprises en événements plus ou moins tragiques jusqu’au dénouement étonnant et original.
A la sortie de la lecture de Signe de vie il me reste un très bon moment de lecture mais aussi des interrogations quand au choix de mélanger thriller et documentation physique, spatiale, mathématique et biologique.
C’est le premier roman de J.R dos Santos que je lis. Peut être en est ce la raison.
Il m’est apparu en certaines occasions dans le livre que cette accumulation d’informations scientifiques donnait une impression de « placage ».
De même vu le niveau important et pointu des informations données qui sont vraies et vérifiable , le scénario du roman m’a donné une impression irréaliste.
comment croire qu’en 15 jours à peine ,Tomas Naranho cryptoanalyste de son état va être capable de conduire un vehicule extra orbital ou encore être en mesure de réparer des tuiles manquantes sur la navette Atlantis.
De même pour la rencontre avec Phanès.
ce côté un peu irréaliste du roman ( tout comme les interventions du Vatican) a donc légèrement terni l’intérêt que j’ai porté au livre car il n’est pas à la hauteur du niveau documentaire du roman
Pour ceux qui sont interéssés par les sujets portant sur l’univers , la vie extra terrestre , je leur conseille de lire : L’univers à portée de main de l’astrophysicien Christophe Gard. Un grand livre de vulgarisation à travers un roadtrip dans l’univers.
Enfin plus humoristique mais néanmoins vrai je vous conseille le spectacle ( maintenant en DVD) d’Alexandre Astier : L’exoconfèrence.
Couleurs de l’incendie. Pierre Lemaitre. Albin Michel 💛💛💛💛
Mes aïeux ! Quel livre !
Quel plaisir de se trouver au milieu des personnages de Pierre Lemaitre.
Celui ci est digne de Dumas et des meilleurs feuilletonistes de la fin du 19 ème siècle et du début du 20 ème siècle.
Autant Au revoir là-haut pouvait être dur , noir comme cette Grande Guerre qui sous tendait le livre , autant Couleurs de l’incendie est virevoltant , cynique , caustique et humoristique.
Attention la lecture de ce livre est addictive.On retrouve là toute la science que Pierre Lemaitre insuffle à ces polars.
Nous sommes en 1927. Marcel Péricourt , père d’Edouard l’un des protagonistes de Au revoir là-haut est décédé.
Le Tout Paris assiste aux obsèques de ce banquier à la tête d’un empire financier.
Derrière le cercueil , on retrouve Madeleine sa fille et Paul son petit fils ainsi que Charles Péricourt son frère.
Dans les intimes il y a encore Hortense , la femme de Charles ,Gustave Joubert le fondé de pouvoir de la banque Péricourt , Léonce Picard ,femme de chambre , André Delcourt précepteur de Paul .
Un événement cruel et tragique durant les obsèques va disloquer ce bel agencement et va placer certains sur le chemin de la cupidité , de la trahison ou d’autres sur le chemin de la ruine et du déclassement.
A partir de là Pierre Lemaitre va orchestrer avec maestria une histoire à la Dumas comme dans le Comte de Monte Cristo. Vengeance , déguisements , usurpation d’identité se mêlent les uns aux autres tout au long des chapitres du roman.
Ces chapitres qui baignent dans l’histoire de France des années 1920 / 1930.
Nous sommes au coeur de la crise de 1929 , au coeur du capitalisme mais aussi de la montée en puissance du communisme et du facisme.
Pierre Lemaitre se sert à merveille de cette Histoire de France pour faire vivre les complots et les vengeances de ces personnages. C’est caustique , cynique .C’est haut en couleur comme Solange Gallinato cette diva obèse et couverte de tulle dont le chant à capella mets le monde à ses pieds.c’est truculent comme cette nurse polonaise , Vladi qui irradie de vie. C’est beau élégant comme cette Léonce Picard dont la beauté n’a pas de limite ; cette beauté qui peut mener son petit monde où elle veut.
A la fin du livre Pierre Lemaitre met en perspective les différentes vies à venir de ces personnages et de ce fait les sort partiellement et totalement d’une suite
Sachant que Couleurs de l’incendie fait partie d’une trilogie commencée avec Au revoir là-haut , j’ai hâte de connaître la fin de cette trilogie.
En synthèse la lecture de Couleurs de l’incendie permet un grand et bon moment de lecture , pas prise de tête, mais de grande qualité et de respect de son lecteur.
Que demander de plus ?