Idaho d’Emily Ruskovich. Gallmeister .💛💛💛💛

Idaho par Ruskovich

Idaho d’Emily Ruskovich est un roman sur la mémoire , ce dont on se souvient , ce que l’on oublie et ce qui nous échappe.
Et dans ce roman un certain nombre de moments nous échappe.
C’est toute la force de ce premier roman d’une grande maturité. c’est un roman exigeant car beaucoup de questions restent volontairement sans réponse.
La structure du roman est aussi exigeante car il y a des allers retours incessant, selon les chapitres,entre 1973 et 2005.
Cela semble normal quand on sait que tout se base sur la mémoire , les souvenirs , le chagrin et la perte.
Le point de départ du livre est un infanticide difficilement compréhensible. Une petite fille de 6 ans , May est tué par sa mère Jenny sous les yeux de son père Wade et de sa soeur June qui s’enfuit.
C’est à travers , Ann , la seconde femme de Wade, qu’Emily Ruskovich va nous proposer une reconstitution partielle des faits.
Cette restitution est partielle car Wade atteint d’une maladie dégénérative, tout comme son père et grand père, a la mémoire qui se délite.
A partir de ces pertes de mémoire qu’en est il d’une perception ou d’une réalité. Que pouvons nous comprendre du comportement des autres alors que nous n’avons pas toutes connaissances.
Jusqu’au bout la tragédie gardera une part de mystère.
ce roman est évanescent et obsédant.
Evanescant comme le sont les paysages de l’Idaho entre chaleur mais aussi paysages hivernaux noyés dans la neige et le vent et relevés par la musique au piano que nous joue Ann.
Autour d’Ann et de Wade , le personnage de Jenny interroge, déconcerte ; mais qu’en savons nous réellement ?
Et pour terminer ce billet je reprendrai un extrait de la critique de Télèrama : « L’auteure sidère par son art de brouiller les pistes, d’enterrer les réponses, de voiler les visages, pour laisser la vérité affleurer par scintillement. »

Vladimir Vladimirovitch de Bernard Chambaz . Flammarion 💛💛💛

Vladimir Vladimirovitch par Chambaz

Après avoir découvert Bernard Chambaz dans un autre Éden et avoir beaucoup aimé, je suis revenu en arrière dans la bibliographie de l’auteur et j’ai lu Vladimir Vladimirovitch.
Je n’ai pas ressenti le même coup de coeur que pour un autre Éden car il n’y a pas le côté autobiographique qui soutenait émotionnellement le roman.
Néanmoins dans Vladimir VladimirovitchBernard Chambaz déjà, mélangeait la fiction et la réalité en faisant un semblant de biographie d’un personnage réel ( Poutine ) afin d’asseoir la vie de son personnage de fiction.
Cette dualité entre le président russe Vladimir Vladimirovitch Poutine et son homonyme inconnu, machiniste retraité va permettre à Bernard Chambaz de nous raconter la petite et la grande histoire de l’URSS et de la Russie.
Mais où se situe la petite histoire et la grande histoire. La logique voudrait que Poutine soit synonyme de grande histoire et son homonyme Vladimir Vladimirovitch synonyme de petite histoire.
Ce n’est pas si simple et les chapitres passant de l’un à l’autre des personnages entretiennent l’ambiguïté.
Il est réjouissant de constater les mises en scène autour de Poutine pour « heroiser  » le personnage : remontée d’amphores d’un lac, vol en deltaplane au milieu des grues , partie de badmington, descente en bobsleigh etc…
ou le ridicule côtoie le culte de la personnalité.
De son côté Vladimir Vladimirovitch remplit ses petits cahiers et carnets de la vie de son homonyme qui depuis 1999 lui pourrit la vie.
C’est l’occasion pour le lecteur de revisiter l’URSS et la Russie à travers une biographie de Poutine depuis son enfance jusqu’à son omnipresidence.
C’est dans le mélange de ces deux personnages que l’on retrouve l’ambiguïté et la mélancolie de l’âme russe.
Il ne faut pas se fier aux yeux de phoqueset au sourire mélancolique de Poutine.
Derrière ce regard triste il est le tsar de toutes les Russies.

Carnaval noir de Metin Arditi. Grasset.💛💛

Carnaval noir par Arditi

Prenez une grande marmite et remplissez la à convenance :
Une grande louche de 16ème siècle à Venise
Une louche équivalente du 21ème siècle entre la Suisse, Rome et toujours Venise.
Deux belles cuillères à soupe de peintures de la Renaissance Italienne.
Deux belles cuillères à soupe de Fondation des pèlerins ibériques. ( bien bomber les cuillères )
Pour lier l’ensemble, ajouter 20 cl de langue latine.
N’oubliez pas de saler et d’épicer pour donner du goût et du corps à votre préparation :assassinat, terrorisme, djihad.
Si l’ensemble reste quelque peu fade, ajouter un zeste d’extrême droite.
Mélanger le tout avec une main à 6 doigts.
Laissez mijoter le temps d’une lecture et vous obtenez Carnaval noir de Metin Arditi
Un met assez indigeste.
Comme pour une recette culinaire, tous les ingrédients semblent de qualité, mais une fois assemblés le résultat escompté n’est pas là
Les chapitres sont courts et cette brièveté ajoute à la confusion passant d’un lieu, d’une époque à chaque tour de page.
Les personnages arrivent, passent , s’en vont dès fois ( ah les assassinats!)
Les papes font de même .
La même confusion existe entre réalité et fiction.
Metin Arditi s’appuie sur des faits réels de la Renaissance Italienne mais pour développer son énigme il va créer de toute pièce un Carnaval Noir, et revoir la réalité historique.
Autant certains romans s’appuient sur l’histoire pour insérer leurs personnages et les faire exister dans les moments de cette histoire, autant Metin Arditi invente un moment d’histoire pour faire vivre ses personnages. Cela peut être dérangeant car en créant cet artifice, il fausse la réalité d’une époque.
Ce roman reste donc une déception du fait de sa confusion,de la facilité de l’intrigue : les sociétés secrètes, l’extrême droite sur fond de religion, les liens entre 16ème et 21ème siècle. Une intrigue vue et revue dans d’autres romans ( Dan Brown )

Le coeur battant du monde de Christian Spitzer. Albin Michel.💛💛💛💛💛

Le coeur battant du monde par Spitzer

Quand on referme le roman de Sébastien Spitzer , le coeur battant du monde, reviens vers nous le visage et le regard de l’enfant en couverture du livre. Et nous sommes happés par ce regard.
Qu’interroge-t’il ? Qui est le coeur battant du monde ?
Et nous reviens la dernière phrase du roman : Chaque jour, quand retentit la cloche pour annoncer la fin de la journée de travail, une larme coule sur sa joue, minuscule. Une larme chargée de tout ce que cette petite vie lui a pris et ne lui rendra jamais.
Comme dans son premier livre Ces rêves qu’on piétine , Sébastien Spitzer à le don, le talent de marier fiction et réalité et de donner corps à des émotions intenses.
Dans Ces rêves qu’on piétine, il nous installait au sein du bunker d’Hitler avec Martha Goebbels et en même temps sur le chemin de liberté d’une femme et de son enfant rentrant des camps de concentration. Déjà le regard de l’enfant.
Il récidive avec le coeur battant du monde. Nous sommes dans les années 1860 à Londres et de nouveau le regard d’un enfant nous interpelle.
Cet enfant c’est Freddy. Il est né illégitime, fruits des amours de Karl Marx et d’une employée de maison.
Karl Marx , marié avec l’aristocrate Johanna de Westphalen. Ils ont trois filles.
Freddy sera donc un enfant abandonné, caché et accueilli par Charlotte, une Irlandaise qui a fui la famine et vit à Londres dans le East End , le quartier de la misère.
Par amour pour Freddy, elle volera, mentira et se prostituera sans révéler à Freddy le mystère de sa naissance.
Tout est vrai, hormis Charlotte, personnage de fiction.
Sur cette trame Sébastien Spitzer va nous emmener, le coeur battant, dans le Londres et le Manchester de la révolution industrielle.
C’est foisonnant, lyrique, enlevé.
A travers Freddy nous allons rencontrer le beau personnage de Charlotte, mère courage , totalement donnée à Freddy, ce fils qu’elle n’a pu avoir. Personnage au combien romanesque.
Ne sont pas romanesques Marx et Engels ! Ils sont ancrés dans leur réalité. D’abord ils se sont installés à Londres car ils ont du fuir l’Allemagne suite aux manifestations où ils défendaient les thèses socialistes et communistes.
Marx s’est installé à Londres afin de pouvoir écrire son manifeste le Capital.
Engels est envoyé par son père à Manchester pour diriger l’une de ses entreprises textiles. Les bénéfices du marché du coton lui permettent d’être le mécène de Marx et de faire vivre sa famille.
On n’avait pas obligatoirement cette vision de Marx et du Marxisme. Avant le marxisme, Marx était un petit bourgeois, vivant grâce à un mécène , aimant le confort victorien de Londres et le boursicotage au Stock Exchange.
Quand à Engels, il appréciait grandement de pouvoir asseoir sa fortune sur des ouvriers qui travaillaient 15h par jour dans des conditions effroyables.
Nous sommes dans le coeur battant du Monde, car Londres en 1860 est le coeur du monde.
Un coeur fragile qui vit la fin de l’ère industrielle et qui doit faire face à la crise du coton suite à la Guerre de Sécession aux Etats-unis avec comme conséquence les révoltes ouvrières et la révolte irlandaise.
Le coeur battant du monde n’est pas seulement celui de Londres. C’est aussi celui des laissé pour compte, des petites gens.
Aucun manichéisme chez Sébastien Spitzer pour décrire ces antagonismes, mais on voit où va son émotion et la nôtre.
Freddy est le porte drapeau de ses laissés pour compte.
A travers son histoire il nous dit combien l’engagement est plus fort que la théorisation d’une doctrine, combien la fidélité à des valeurs peut élever.
En exergue du livre , Sébastien Spitzer à mis une citation de Charles Dickens :
On sait à une livre près, ce qu’une machine peut produire, mais je ne connais aucun expert……capable d’estimer la quantité de bien ou de mal, d’amour ou de haine. ….dans la larme d’un seul de ces braves ouvriers au visage impassible et aux gestes bien réglés.
Et bien pour Freddy , bien que minuscule, cette larme est chargée de tout ce que la vie lui a pris.
On revient à ce regard d’enfant. ……….le coeur battant.

Il reste la poussière de Sandrine Collette. Le livre de poche 💛💛💛💛

Il reste la poussière par Collette

Premier livre et première découverte de Sandrine Collette.
Et bien la lecture des quatrièmes de couverture des livres de Sandrine Collette ne ment pas.
C’est noir , âpre ,violent et plus si affinités.
Il reste la poussière est bien dans cette veine et le titre du roman convient bien
Après avoir passé 350 pages avec les quatre frères et la mère dans les steppes de Patagonie, en effet seul résiste la poussière.
Tout ce qui était existant au début du roman à été malaxé ,broyé, revisité pour devenir poussière de la steppe.
Cette steppe argentine immense, ouverte au monde qui sera pourtant un lieu d’enfermement de huis clos.
Une grande ferme, des centaines de moutons, de vaches, de boeufs et une famille pour travailler sur la ferme.
Une famille ? Un euphémisme !
Il y a la mère seule dénomination pour caractériser le personnage.
Il y a les quatre garçons. D’abord les jumeaux Mauro et Joaquim, puis Steban un peu idiot ou benêt et enfin le plus jeune Rafael.
Le père lui est parti avant la naissance de Rafael. Il n’est jamais revenu.
Est il vraiment le père de Rafael?
Les jumeaux ne supportent pas cette incertitude et font de Rafael leur souffre douleur. Tabassage, violence sont leur quotidien
Quand à la mère aucune affectation. Les garçons sont là pour travailler et pour recevoir humiliation et coups de cravache bien placés.
La mère n’a pas d’affection mais pas seulement. Elle aime bien le poker et la bouteille.
Voilà planté le décor de cette ferme aux habitants noirs et violents
Sandrine Collette en dédiant ses chapitres à tour de rôle à chacun des personnages va nous amener au coeur de cette noirceur et nous entraîner dans cette steppe argentine.
Une steppe aussi dure et violente que la vie de cette ferme et de ces animaux
Au bout de la steppe, après quelques jours de cheval, il y a la forêt.
La forêt synonyme de vie, de liberté
Cette forêt qui donnera un peu d’espoir dans ce monde d’une noirceur terrible.
On ne ressort pas guilleret de la lecture du livre de Sandrine Collette.
L’âme humaine à des ressorts vertigineux.

La nuit se lève d’Elisabeth Quin. Grasset 💛💛💛

La nuit se lève par Quin

J’ai retrouvé dans le livre d’Elisabeth Quin La nuit se lève, la journaliste qui anime 28 minutes sur Arte. Les côtés positifs comme les côtés négatifs.
En tant que journaliste elle fait preuve d’une élégance, d’une culture, d’une neutralité qui sied globalement à l’explication factuelle de l’actualité. C’est propre,c’est clair, c’est toujours de bonne compagnie.
Évidemment que l’on retrouve tout cela dans le livre d’Elisabeth Quint.
Et c’est là que le bât blesse et que les côtés négatifs d’Elisabeth Quint ressortent.
Pour parler de sa maladie et de son glaucome qui peu à peu la rend aveugle, elle reste dans le factuel, la comparaison avec des écrivains, des personnages célèbres qui ont connu la même maladie.
Toujours cette pudeur et cette neutralité.
Elisabeth Quint ne réussit pas ( ou n’as pas pu ou voulu) à briser l’armure.
La démarche d’Elisabeth Quint est respectable mais sans se dévoiler plus, ce livre perd beaucoup de son intérêt

Nous, L’Europe banquets des peuples de Laurent Gaudé. Actes Sud .💛💛💛💛💛

Nous, l'Europe : Banquet des peuples par Gaudé

Nous, l’Europe banquets des peuples est de la même veine que de Sang et de lumière. Indignation, colère, passion ,la violence du verbe, le tout au service d’une poésie épique.
Il m’est difficile d’être objectif avec la poésie ou la prose de Laurent Gaudétellement je la trouve juste éprise d’un souffle incandescent,
J’ai offert ce livre à l’une de mes filles en lui écrivant un petit texte sur la page de garde.
Ce sera ma chronique / critique de Nous, l’Europe banquets des peuples
Par dessus les Flandres
Et jusqu’au cours du Rhône
Le banquet de l’Europe est une nécessité
Depuis 4 générations l’Europe à survécu à  la fin de l’ère industrielle,
A une soif coloniale qui a découpé des territoires comme un damier
A La cruauté de deux guerres mondiales qui ont laminé les hommes,
A l’idée  qu’il pouvait y avoir des hommes inférieurs
A La construction d’un mur
A des dictatures sur les terres portugaises, espagnoles, grecques.
L’Europe est revenu de tout malgré sa Technocratie,
Malgré sa difficulté à entendre les peuples
Elle continue à mal entendre
A mal entendre le ressac de la Méditerranée
A mal entendre le souffle des Européens.
Les nationalistes parlent à ses frontières
Et pourtant l’Europe n’a jamais été  aussi nécessaire pour éclairer le monde
Alors n’ayons pas peur des utopies, du partage, de l’invention, des colères salvatrices.
C’est à cette génération , la vôtre mais aussi encore un peu la nôtre,
D’emporter notre Europe dans un fracas d’idées et de rêver plus grand.
Festoyez au Grand banquet des peuples.

Un autre Eden de Bernard Chambaz. Le Seuil . 💛💛💛💛💛

Un autre Eden par Chambaz

 

Un autre Éden est le premier livre de Bernard Chambaz que je lis.
Quel coup de coeur !
Tout au long de ce roman tenant de l’introspection, de la biographie et de la fiction, il règne une empathie, une douce mélancolie , un chaloupement des émotions qui nous emmènent sur les chemins de la planète avec Jack London.Mais le tour de force de Bernard Chambaz est de faire plus qu’une biographie. Il va convoquer à cette biographie son fils Martin , son amoureuse et lui même.
Et la biographie ( le voyage ?) va se dérouler à trois voix :
La voix de Bernard Chambaz et de son amoureuse. Lui en vélo, elle en voiture se lancent dans la traversée du Canada d’Ouest en Est dans certains pas de Jack London.
La voix de Martin , le fils décédé accidentellement en 1976
La voix de Jack London nous racontant ses voyages , ses amours, ses combats, sa littérature .
La disparition de son fils Martin hante l’oeuvre de Bernard Chambaz.
Le verbe hanter n’est pas le bon . La disparition de Martin accompagne les livres de Bernard Chambaz. Qu’aurait était Martin aujourd’hui alors qu’il aurait 40 ans.
Ce fils , ce garçon disparu à 16 ans et qu’il appelle plus qu’affectueusement « Martin pêcheur Ce fils , Martin né en janvier 1976, cent ans mois pour mois après Jack London… et Jack London qui écrit l’un de ses plus beaux livre de voyage :Martin Éden
Le lien, le fil qui relie Bernard Chambaz, Martin, Jack London est là.
Ce fil qui va unir tous les chapitres du livre.
A premier abord le roman est destructuré. On passe volontiers de la ballade à vélo au Canada, à un discours imaginaire entre Jack London et Martin,pour terminer en 1910 à Klondike avec les chercheurs d’or.
J’ai eu la tentation au début de la lecture , d’aller sur Internet pour en apprendre plus sur Jack London.
Puis j’ai abandonné et je me suis laissé bercer par le rythme du roman de Bernard Chambaz.
Je suis rentré dans ce labyrinthe des 3 voix qui a donné vie à un puzzle entre réalité et imaginaire.
C’est dans ces interstices entre la réalité et l’imaginaire qu’Un autre Éden apparaît.
Et comme le dit Bernard Chambaz en parlant de Jack et Martin :Je voudrais leur dire à mon tour que j’aime beaucoup la tendresse timide de leur coeur forcené .
C’est cette même tendresse timide qui irrigue ce roman et nous dit l’amour que porte Bernard Chambaz à son petit martin- pêcheur qui s’est envolé.
Et avant de refermer ce roman, revenons à son exergue : Aux morts pour qu’ils vivent. Aux vivants pour qu’ils aiment.
Définitivement sous le charme!

Le vol de la Joconde de Dan Franck. Grasset.💛💛💛💛

Le vol de la Joconde par Franck

Voici un court roman , gai, jovial, truculent qui se lit en connivence avec l’auteur et les deux personnages principaux : Picasso et Apollinaire, excusez du peu.
Dan Franck est un grand connaisseur des années 1910 et de la vie littéraire, picturale et musicale que connaissait Montmartre et Montparnasse.
Il a dépeint cette période dans un roman magnifique : le Temps des Bohémes.
Dans son nouveau roman le vol de la Joconde, il va s’appuyer sur un fait réel pour nous emmener dans les pas de Picasso et Apollinaire.
Le 22 Août 1911 La Joconde est volée au Louvre . le présumé coupable est un certain Gerry Pieret bien connu dans le monde de l’art pour ses vols et emprunts.
Quand Apollinaire lit la nouvelle dans le journal, son sang ne fait qu’un seul tour. Il faut qu’il joigne à tout prix Picasso.
Car auparavant Gerry Pieret , ancien secretaire d’Appollinaire ,lui avait vendu 2 statuettes antiques volées au Louvre pour le compte de Picasso. Pieret s’étant bien abstenu de mentionner le vol à Apollinaire, devenu receleur à son corps défendant.
Ces statuettes ibériques du cinquième siècle ayant servi de modèle pour la toile Les demoiselles d’Avignon de Picasso.
Picasso et Apollinaire se retrouvent au Bateau Lavoir, mettent les statues dans une valise et les voilà partis à cacher cette valise.
Dan Franck va inventer une traversée de Paris qui durera Cinq jours et qui nous mènera de Montmartre à Montparnasse, dans les gares.
Cette cavalcade sera l’occasion d’arrêt chez le Douanier Rouseau , Matisse, Max Jacob , Modigliani et bien d’autres.
Dan Franck ciséle des dialogues fins entre Picasso et Apollinaire et nous gratifie de quelques anachronismes historiques voulus avec humour.
Et pour que nous soyons partie prenante de cette cavalcade, il parseme son dialogue de « nous » et nous entraîne à sa suite.
C’est réjouissant, enlevé et cela donne envie de relire le Temps des Bohémes pour redécouvrir ce charivari de Montmartre et Montparnasse
Très bon moment de lecture