Les chiens de Pasvik d’Olivier Truc. Métailié Noir. 💛💛

Les chiens de Pasvik est la quatrième enquête de la police des rennes. Depuis 2012 Olivier Truc nous emmène dans le Grand Nord auprès de la police des rennes.
Dans cette aventure nous retrouvons Klemet à Kirkenes au nord de la Norvège aux confins des frontières norvégiennes, finlandaises et russes.
Des frontières , mais à quoi peuvent elles servir pour des rennes dont le territoire est sans frontières.
Des rennes de Piera traversent la frontière est se retrouvent en Russie.
C’est l’incident qui met en branle les gardes frontières , le FSB, la police des rennes et les chiens de Pasvik.
Ce branle bas de combat mettra à jour les trafics mafieux, les douaniers véreux ou encore les éleveurs nostalgiques de leurs traditions sami.
Là se trouve la limite de ce polar nordique : beaucoup de personnages, beaucoup de problèmes superposés.
L’intrication de ces bouts de territoires dépeint sur le roman.
Dans ce blanc nordique , on n’a du mal à savoir si l’on est en Norvège en Finlande ou en Russie.
Pareil pour l’intrigue qui s’étale tel le manteau neigeux. Beaucoup de langueur comme si Olivier Truc avait du mal a faire exister ces personnages.
Il faut attendre au moins 200 pages pour être happé par l’ histoire et puis cela retombe.
Foutu Grand Nord, pas de jour pas de nuit, lumières blanches et brumes.
Idem pour Les Chiens de Pasvik.

Olivier Truc est journaliste depuis 1986, il vit à Stockholm depuis 1994. Où il a été le correspondant du Monde et du Point, après avoir travaillé à Libération.
Spécialiste des pays baltes, il est aussi documentariste pour la radio et la télévision. Il est l’auteur de la biographie d’un rescapé français du goulag, L’Imposteur (Calmann-Levy).
Le 13 septembre 2012 est paru « Le dernier Lapon » aux éditions Métailié. Dans une atmosphère à la « Fargo », au milieu d’un paysage incroyable, des personnages attachants et forts nous plongent aux limites de l’hypermodernité et de la tradition d’un peuple luttant pour sa survie culturelle. Un thriller magnifique et prenant, écrit par un auteur au style direct et vigoureux, qui connaît bien la région dont il parle.

Le temps des grêlons d’Olivier Mak-Bouchard. Le Tripode . 💛💛💛💛

Première incursion dans le monde créatif et original d’Olivier Mak-Bouchard.
De l’enfance style guerre des boutons en Provence de la dystopie et un peu de science fiction.
Mais avant cela il faut parler du livre que l’on a entre les mains. Comme souvent avec le Tripode les couvertures de livres sont magnifiques ( pour rappel le paquebot d’Etoiles vagabondes ).
Et il n’y a pas que la couverture ! La deuxième de couverture nous met l’eau à la bouche : des photos sépia avec Arthur Rimbaud , un rappel de Kodak et des caméras Kwanon.
Quand à la troisième de couverture elle détaille le titre des quarante neufs chapitres autour des photons, des grêlons et des frelons.
et puis deux lignes pour dire que l’édition est enrichie d’une note de l’éditeur, d’une postface de l’écrivain d’un achevé d’imprimer de l’auteur.
Surtout lisez tout jusqu’au bout !
Donc je résume , la Provence , un enfant narrateur , Arthur Rimbaud , des photons ,des grêlons, des frelons …. Ainsi font font.
Et oui ainsi font font car on peut croire être entre conte et réalité.
Cet enfant narrateur a un univers étrange fait de candeur , de simplicité voire simplet.
il vit avec Maman, il a copain bègue donc Jean-Jean et un amour secret et impossible Gwendo.
Il boit du Banania et de la soupe Floraline.
Il a un chauffeur de bus : Bateau Ivre
Il avait un papa et un chat qui s’appelait Kodak. Normal le papa avait un magasin de photo!
La photo , voila la dystopie.
Brutalement sur les photos faites par les smartphones, les appareils numériques les humains n’apparaissent plus. Même à la télévision le présentateur du journal du soir est invisible.
et cela ne suffit pas voilà qu’arrive le temps des grêlons. le nuage numérique est saturé et il recrache des grêlons chronologiquement depuis l’invention de la photo. Tous les humains photographiés depuis les Frères Lumière et Daguerre.
Le monde se couvre de grêlons.
Olivier Mak-Bouchard nous emporte avec lui dans ce monde poétique et grave où l’on ressent les dérives de notre monde contemporain.
Et quoi de mieux qu’un regard d’enfant face aux dérèglements. il garde tout son pouvoir d’illumination.
Allez faire un détour par la Provence d’Olivier Mak-Bouchard et n’oubliez pas :
 » Lorsque tu fais une photo, tu la prends deux fois: une fois avec ton appareil, et encore une fois avec tes yeux.Tu cliques, tu clignes. Et puis tu gardera celle qui te semblera la plus réussie « 

Un Général, des Géneraux de Boucq et Juncker. Le Lombard.💛💛💛💛

13 mai 1958, le jour ou de gaulle revint au pouvoir et ou naquit la cinquième République.
Peut on parler de coup d’état ? difficile quand on parle de l’Algérie française. le putsch des généraux en 1961 est plus connu que cette journée du 13 Mai 1958 et pourtant …
Donc en Mai 1958 des généraux fomentent un mauvais coup pour garder l’Algérie française. Ils mettent dans la boucle le général De Gaulle. Mauvaise pioche. Il accepte, et celui-ci donnera par la suite l’indépendance à l’Algérie.
Nicolas Juncker et François Boucq ,potaches dans le dessin et l’écriture , revisitent les événements de mai 1958.
« Une des plus belles arnaques de l’histoire de la politique française », selon les auteurs,.


Et il faut dire que les généraux et les politiques ne ressortent pas grandis de cette aventure politico-militaire.
Nicolas Juncker et François Boucq s’en donnent à coeur joie. Les gueules de ce drame parfois tragi-comique sont merveilleusement croquées par le dessinateur.


L’Histoire revisitée de façon iconoclaste ,mais ô combien intelligente.
Une intelligence de la situation qui en dit bien plus que les manuels scolaires.

Notre otage à Acapulco de Jean-Christophe Rufin. Flammarion. 💛💛💛

Notre otage à Acapulco de Jean-Christophe Rufin est la cinquième aventure du Consul Aurel Timescu.
Après avoir écumé la Guinée, le Mozambique, l’Azerbaïdjan et une principauté d’opérette , le voici au Mexique.
Voilà une destination qui sied mieux à notre cher consul.
Sa virée chez La princesse au petit moi m’avait laissé sur une impression très mitigée.
De passage au Mexique nous retrouvons notre consul tel que nous l’aimons. Toujours décalé vestimentairement, toujours à ne rien faire mais touche à tout tout de même !
Mexique oblige, Aurel laisse tomber le Tokay pour la Téquila et le Margarita. Ce n’est pas un mauvais choix !
Par contre son amour du piano bar ou du piano jazz est toujours là et il va pouvoir nous susurrer quelques roucoulades.
Comme vous devez l’imaginer, j’ai apprécié ce cinquième tome des aventures d’Aurel Timescu.
Jean-Christophe Rufin est revenu aux bases de sa série et cela lui va bien.
Une jeune femme , fille de ministre a disparu au Mexique vers Cancun.
On envoie Aurel au Mexique afin qu’il ne fasse rien . Mais au moins pour la diplomatie française on a pris en compte cette disparition.
Aurel va s’installer à Acapulco.
Acapulco : la baie ,le soleil, James Bond et encore la nostalgie de l’époque des stars d’Hollywood qui faisait vivre la baie
Acapulco 2022 : la drogue , les cartels , la misère , les gangs , la violence, la mort.
C’est dans ce décor qu’Aurel va vivre une rencontre improbable dans sa nostalgie du jazz, du cinéma des années 1950.
C’est dans ce décor qu’Aurel va être confronté à la violence mortifère des cartels mexicains.
Sous couvert du rêve d’Acapulco Jean-Christophe Rufin nous entraîne dans les arcanes d’une réalité mexicaine : un pays complétement gangréné par la violence où la mort est toujours présente , que ce soit par les traditions ou par la brutalité des différents parrains.
Le Tokay est un vin doux qui ne convenait pas . la Téquila est plus raide et a toute sa place ici.
Reste le soleil couchant sur la baie d’Acapulco , une chanson de Sinatra….
La nostalgie a la vie dure.