
Un plaisir qui ne va pas seul !
D’abord recevoir le livre de Thomas Cantaloube Frakas dans le cadre d’un futur Club Lecture Zoom Babelio avec l’auteur
Ensuite lire passionnément Frakas.
Enfin lecture finie, s’apercevoir que l’on est le 22 Mai et que le Club Lecture a lieu le 25 Mai.
Jubilatoire !
Avant de me plonger dans la lecture de ce thriller politique, l’ensemble des voyants étaient au vert.
L’auteur est un ancien grand reporter de Médiapart.
Le sujet : la naissance de la Francafrique lors d’une guerre méconnue au Cameroun dans les années 1960.
Une belle pincée de personnages bien campés – Une grosse pincée d’hommes politiques bien fielleux et manipulateurs. Reviennent aux oreilles : Foccart – Pasqua – Deferre etc…
De bout en bout le roman est passionnant.
Bien qu’il puisse se lire indépendamment du roman précèdent de Thomas Cantaloube Requiem pour une république, les personnages principaux du premier roman se retrouve dans Frakas.
Frakas commence deux mois après l’épilogue de Requiem pour une République. Nous sommes au printemps 1962. Luc Blanchard est un jeune policier qui a quitté la police par écoeurement (cf Requiem pour une république) et qui est devenu journaliste à France Observateur. Pour l’une de ses articles il enquête sur la mort de Félix Moumié à Genève en 1959.
Félix Moumié était un des leaders de l’UPC (Union des Populations du Cameroun), organisation hostile à la colonisation et surtout à la décolonisation au profit du colonisateur. Felix Moumié a très probablement assassiné par les Services Secrets Français. Comme on dit prosaïquement, il gênait.
S’appuyant sur ce fait réel, Thomas Cantaloube par l’intermédiaire de Luc Blanchard, de Sirius Volkstrom et d’Antoine Lucchesi va nous entrainer dans le Cameroun colonisé des années 1960.Nous serons aux premières loges pour voir, comprendre la mise en place de la FrancAfrique. Voir, comment avec le concours de l’armée française, l’armée camerounaise se met au service du colonisateur. Voir comment on peut spolier un pays de ses richesses.
Le tout se lit comme un roman d’aventure, ou encore mieux comme un film d’aventure.
A partir d’une documentation impeccable (qui cadre parfaitement l’action) Thomas Cantaloube déroule son roman et sa fiction. A aucun moment l’un prend le pas sur l’autre.
Malgré ce côté aventure cinématographique, ce roman est totalement politique et nous rappelle que le rapport néo colonial de la France avec le Cameroun dans les années 1960 a été reproduit en Cote d’Ivoire, au Sénégal et que la France a beaucoup de mal à couper le lien avec ses anciennes colonies ( ah ! ces ressources naturelles ! )
Les faits dénoncés étaient terribles, les mains sales étaient nombreuses, politiques, mercenaires, militaires, blanches mais aussi noires. On aimerait que l’emploi du passé soit un gage de changement….
Malheureusement non. Les mains sont toujours sales.
Demain soir je pourrais en débattre avec des Babéliotes et Thomes Cantaloube. Une belle suite à cette lecture.
Merci Babélio, Gallimard Série Noire et Thomas Cantaloube.
