La ville des incendiaires de Hala Alyan. La Belle Etoile. 💛

Sans mentir si votre ramage se rapporte à votre plumage vous êtes le phénix….. ( Jean de la Fontaine )
Voici une phrase qui convient bien au roman de Hala Alyan La ville des incendiaires.
Le ramage ne correspond pas malheureusement au plumage.
L’auteur n’est peut être pas responsable totalement.
L’éditeur plus sûrement.
Faire une couverture avec des bâtiments de Beyrouth détruits et un titre volontairement suggestif. ensuite une quatrième de couverture qui indique :  » Hala Alyan retrace la destinée tragique de tout un pays, le Liban, marqué par la guerre, les tensions religieuses et les protestations politiques. Un pays prêt à s’embraser à tout instant, à l’instar de cette famille rongée par des secrets qui, révélés, pourraient faire exploser sa fragile existence. « 
Effectivement il n’y a que cela qui explose , car comment passer aussi largement de son sujet sur le Liban et le Proche Orient.
A aucun moment on ne ressent cette poudrière qu’a été le Liban pendant 40 ans.
Au détour des pages , seront parsemés quelques mots pour encapsuler le roman . Pour preuve la généralité du propos page 423 : Elle les inscrira à l’école américaine, près de l’université et quand ils seront un peu plus grands, ils raconteront leur année à Beyrouth aux autres adolescents. L’année des manifestations. l’année de la révolution « 
Voila tout est dit.
Il en sera de même dans tout le roman. Des généralités sur le Liban et la Syrie
La ville des incendiaires est surtout et totalement une saga sur une famille.
Famille libano- syrienne qui s’est exilée en Californie.
Nous sommes en présence des parents Idriss et Mazna et des enfants Ava, Marwann et Naj.
Idriss est propriétaire d’une maison familiale à Beyrouth et suite au décès de son pére, il souhaite s’en séparer. C’est l’occasion de regrouper toute la famille à Beyrouth.
Et vont ressortir les secrets , les petites histoires. Une saga quoi !
Et une saga çà se dilue. Alors cela devient lassant et long.
Une déception mêlée d’une certaine colère auprès de l’éditeur.
J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une Masse critique de Babelio.
Je les en remercie pour deux raisons :
1/ C’est toujours un plaisir de recevoir un livre et de découvrir
2/ Je ne suis pas fait pour les sagas !


Hala Alyan est une écrivaine, poétesse et psychologue clinicienne américano-palestinienne spécialisée dans les traumatismes, la toxicomanie et le comportement interculturel. Ses écrits portent sur les aspects identitaires et les effets du déplacement, en particulier au sein de la diaspora palestinienne.

Des printemps en Bretagne de Jean Michel Boulanger. Editions Goater. 💛💛💛

Passant quelques jours de randonnée dans le Cap Sizun et la Cornouaille, rien de mieux que des lectures régionales pour un peu s’imprégner de l’histoire de la région.
La propriétaire du gîte que nous louions été originaire de Douarnenez et nous raconta succinctement l’histoire de ce port, ses conserveries de sardines au début du 20ème siècle , sa mairie communiste, ses femmes en grève en 1924 et cet esprit  » rouge  » toujours présent.
Un tour dans une librairie à Audierne et le libraire nous conseille le roman de Jean Michel Boulanger : Des printemps en Bretagne.
C’est un premier roman écrit par un maître de conférence en géographie et aussi un vice président du Conseil Régional de Bretagne.
C’est parfois didactique mais c’est toujours intéressant et éclairant sur Douarnenez et la Bretagne dans les années 1920.
Francois Tanguy est un jeune garçon qui vit avec sa famille paysanne près de Guingamp. La guerre de 14 aura semé l’effroi dans la famille avec des frères qui ne reviendront pas et une mère qui mourra de chagrin.
Suite à ces études à Rennes, il décroche un poste de professeur auprès des élèves de l’école de pêche de Douarnenez.
En vivant à Douarnenez il va être confronté au communisme libertaire, aux prémices du féminisme avec l’élection d’une sardiniere au conseil municipal.
Il sera confronté aussi à son propre pacifisme suite à la tragédie de la guerre, sans oublier la place du catholicisme en Bretagne.
A côté du personnage fictionnel de François, prend place un personnage haut en couleurs : Flanchec maire communiste de Douarnenez, avec ses ombres et ses lumières.
En tout cas quand vous arpentez les rues et venelles de Douarnenez, vous êtes emprunt d’une certaine gravité vis à vis du combat qu’ont mené les sardinières.
Il en reste des traces comme cette peinture sur l’une des maisons de la place du Sémaphore.
Et savez- vous qu’à Douarnenez tous les magasins sont fermés le dimanche. Souvenir d’une ville militante.


Les chants du large. Pocket. 💛💛💛💛

Terre Neuve. Une famille vivant à Big Running dans les années 1990. Il y a les parents , Martha et Aidan et les enfants Cora et Finn.
La plupart des habitants de Big Running vivent de la pêche. Mais le poisson se raréfie et les habitants quittent Big Running. A leur tour Martha et Aidan sont confrontés à ce départ. Ils décident de partir à tour de rôle quelques mois dans l’Alberta pour travailler.
Pendant ce temps Cora refait le monde et les pays en décorant les maisons abandonnées tandis que Finn essaye de faire revenir le poisson pour sauver son île et son enfance.
Au milieu de cela , le brouillard, la brume, les frimas, le chant des sirènes qui nous happent et entoure cette histoire grave d’un halo de poésie et d’envoûtement.
C’est la magie de l’écriture d’Emma Hooper. Elle nous entraîne dans les confins de Terre-Neuve où tout devient possible.
Il faut se laisser prendre par le chant des sirènes, par les contes racontés par les anciens. Il faut comme Finn compter les étoiles et les lumières des bateaux. Il faut entrer avec Cora dans ses maisons qu’elle a décoré.
Entre rêve et magie la réalité est bien présente et dure : sans poisson Terre-Neuve n’est rien. le départ est inéluctable. Comment vit on ce départ quand on est enfants ou adultes ?
Tout cela est traité avec finesse au plus de cette famille et des chants de marins ou de sirènes.
Et dans le brouillard de Terre-Neuve, les ombres et les lumières sont évanescentes et permettent au lecteur de laisser filer son imagination.


Emma Hooper détient un doctorat en études musico-littéraires de l’Université d’East Anglia5 en 2010. Elle enseigne à l’Université de Bath Spa et fait également partie de plusieurs groupes de musique, dont Stringbeans (désormais Red Carousel6), un quatuor à cordes, en tant que violoniste5,7,8. Son projet musical solo, Waitress for the Bees, dans lequel elle marie violon et accordéon, lui permet de faire des tournées à l’internationale et lui a vallu le Finnish Cultural Knighthood8,9. En 2004, elle quitte le Canada pour s’installer à Bath, en Angleterre2.


555 de Hélène Gestern. Arlea 💛💛💛

555. 5.
Voici les deux chiffres que martèle ce roman
555 comme les 555 sonates écrites par Dominico Scarlatti.
5 comme le nombre de personnages principaux
L’auteur, Hélène Gestern n’a pas été jusqu’à faire un roman de 555 pages !
le bandeau de couverture nous apprend que ce roman a obtenu le grand prix RTL Lire et le grand prix Relay.
Des grands prix généralistes pour un roman qu’il est tout autant !
Vous comprendrez avec cette introduction que je n’ai pas été totalement emballé par ce roman
Cela reste une lecture agréable pour un été mais je pense que dans quelques mois les 555 sonates de Scarlatti seront oubliées.
Donc Scarlatti à écrit 555 sonates et l’un des 5 protagonistes de l’histoire découvre dans la doublure d’un étui à violoncelle une partition ancienne qui semble avoir été écrite par Scarlatti.
Ce protagoniste est Grégoire Coblence , ébéniste de son état.
Vont s’ajouter à Grégoire Coblence quatre autres personnages :
Giancarlo Albizon luthier et associé de Grégoire Coblence.
Manig Terzian claveciniste mondialement connue, ayant enregistrée l’intégrale des sonates de Scarlatti.
Rodolphe Luzin-Page, professeur universitaire de musicologie à la Sorbonne et à Harvard.
Enfin Joris de Jonghe collectionneur d’art.
Ces cinq personnages vont devenir tour à tour et de façon régulière et systématique les narrateurs du livre.
Chaque chapitre portant le nom du narrateur .
Il faut ajouter un sixième narrateur, anonyme et en voix off.
Tout est en place pour faire de ce roman un page turner et cela fonctionne bien. Rien à redire.
Comme je l’ai dit précédemment, ce qui m’à gêné, c’est le côté généraliste du roman. Les métiers, les personnages ne sont pas assez fouillés. Il y avait pourtant de l’originalité dans ces métiers : luthier, ébéniste, claveciniste.
Rapidement on devine qui est derrière la voix off.
On avance donc dans un roman dont on devine l’intrigue et pour lequel on n’a pas de quoi s’attacher aux personnages.
Un peu frustrant et je n’ai même pas écouté de Scarlatti ! le comble.


Hélène Gestern est une écrivaine française née en 1971. Elle vit et travaille à Nancy. Elle est enseignante-chercheuse à l’Université, où elle est rattachée à un laboratoire spécialisé dans l’étude du lexique. Elle co-anime à Paris une équipe de recherche et un séminaire consacré aux écrits personnels (autobiographies, journaux et correspondances).