Le Fantôme de Versailles est le quatrième et dernier tome des enquêtes de Gabriel Joly. Henri Loevenbruck a situé ces quatre enquêtes au début de la Révolution française, entre le 14 juillet 1789 et le 6 octobre 1789.
En ce début d’octobre 1789, Paris gronde car il a faim. En ce début d’octobre 1789, Paris apprend aussi la mort du journaliste Gabriel Joly.
Et Henri Loevenbruck de mélanger avec talent la petite et la grande histoire. Nous voilà au Trianon, à Versailles, ou avec les Parisiennes marchant sur Versailles et en même temps auprès des amis de Gabriel Joly et du Fantôme de Versailles.
Il n’est pas trop fort de dire que l’esprit d’Alexandre Dumas flotte sur ce roman. Roman d’aventure, de complot, de trahison et d’amour. L’écriture d’Henri Loevenbruck virevolte autour des personnages et des lieux et procure un plaisir de lecture indéniable.
On ne va pas divulgâcher toutes les histoires du Fantôme de Versailles, par contre on peut dire avec certitude que les femmes parisiennes sont bien arrivées à Versailles, qu’elles ont obtenu du pain, que la Garde nationale avec La Fayette a protégé Versailles et que le 6 octobre la famille royale a rejoint les Tuileries et Paris.
La Révolution n’a que quatre mois mais Gabriel Joly et ses comparses de fiction (Guyot, le Saletin, Lorette ou Rose) ou réels (Danton-Desmoulins-Théroigne de Méeicourt) nous ont conquis et c’est avec une certaine tristesse qu’on les abandonne.
Auteur de thrillers, de romans d’aventure et de fantasy, il est traduit dans plus de quinze langues. Auteur-compositeur-interprète, il écrit des chansons pour lui-même et pour d’autres artistes français.
Chant de l’Arctique est une saga en deux volumes. le premier volume s’intitule Lame de feu. L’action de ce roman se passe en territoire lapon ou sami aux confins de la Norvège, de la Finlande et de la Russie, plus particulièrement sur les rives du Varangerfjord.
Nous sommes en 1859. La guérisseuse Brita Caisa, étant tombée en disgrâce, doit quitter sa Finlande natale, Elle part avec ses deux enfants, Aleksi et Heikki, 11 ans et trois ans, conçus hors mariage. Elle remonte vers le Varangerfjord en espérant trouver un mari pour mettre ses enfants à l’abri du qu’en dira -t-on et de la famine qui sévit. Sur le chemin, la guérisseuse viendra en aide à tous ceux qui en ont besoin.
Lorsqu’elle rencontre Mikkel Aksa, elle sait qu’elle est au bout du chemin et qu’elle a rencontré l’homme qu’elle aimera. Mais Mikkel Aska est marié, sans enfant, avec Gretha. Dans cette société traditionnelle, l’adultère est passible de prison.
C’est un roman lent qui se déroule sur quatre années entre hivers rigoureux et étés aux bords du fjord à faire pâturer les rennes, à pêcher le saumon et le capelan, à récolter les pommes de terre et autres légumes. Les traditions du peuple sami sont bien décrites, tout comme la vie du petit peuple souterrain, qui sous-tend la vie de la guérisseuse Brite Caisa.
Les familles samis sont nomades et se déplacent selon les saisons.
J’ai trouvé que le roman était long avec une difficulté à bien cerner tous les personnages et familles, sachant que chaque personnage peut avoir plusieurs noms. Brita Caissa peut ainsi s’appeler aussi Priita Kaisa. Mikkel Aska peut aussi être connu comme Mikko ou encore Mikkel Riesto. Idem pour les villes : Vadsø peut être Ruija et Bugoynes peut être Pykeija.
Tout cela ne facilite pas la lecture. Une note de l’autrice en début d’ouvrage est censée nous aider. pas sûr de l’efficacité.
Née en 1974, Ingeborg Arvola a grandi à Tromsø, dans l’extrême nord de la Norvège. Fille de Liv Lundberg, poète, romancière et traductrice, elle s’est rapidement tournée vers l’écriture. Ses romans pour la jeunesse ont été récompensés par de nombreux prix littéraires.
Dans l’enragé Sorj Chalandon racontait l’histoire d’un jeune garçon envoyé au bagne pour enfants de Belle-Île-en-Mer dans les années 30, suite à quelques larçins. laissé pour compte par sa famille, l’enragé allait se construire au soleil de la violence, de l’injustice mais aussi de la fraternité et de la solidarité.
Cette fois-ci, Sorj Chalandon se dévoile encore plus, en nous livrant un roman autobiographique. Il nous prévient néanmoins : « J’y ai changé des patronymes, quelques faits, parfois bousculé une temporalité trop personnelle, pour en faire un roman. La vérité vraie, protégée par une fiction appropriée. »
Nous avions déjà approché la vérité vraie dans Profession du père. Un roman où Sorj Chalandon nous parlait de la mythomanie de son père mais aussi de sa violence et de ses penchants politiques extrêmement droitiers. Avec le Livre de Kells, le père devient l’Autre. Pas un brin d’affection. Que le rejet de l’Autre. le Minotaure, le raciste, l’antisémite.
À 17 ans, Sorj Chalandon s’enfuit de Lyon et de la cellule familiale pour éviter d’être dévoré par l’Autre. Il prend le nom de Kells, en référence à un Évangéliaire irlandais du 9ᵉ siècle. Ayant obtenu son émancipation, il part sur les routes de la Camargue à Paris. Un objectif en tête : rejoindre Ibiza, puis Katmandou. Nous sommes en 1970.
Il n’en sera rien de ces rêves post-hippies et Flower Power. Ce sera la rue et sa dureté pendant un an à Paris. L’envie de revenir à Lyon et l’orgueil qui dit non.
Et puis au bout d’un an, la rencontre de Marc, métallo-ajusteur, militant maoïïste, vendeur à la criée du journal La Cause du peuple. Kells se met à vendre aussi La Cause du Peuple et découvre une solidarité et une famille de rechange.
Il découvre aussi la lutte politique, engagée, violente au sein de la Gauche Prolétarienne. Il découvre aussi la culture, la lecture et un peu d’humanité.
C’est ce parcours que nous raconte Sorj Chalandon sans en oublier les vicissitudes, les renoncements, les petites victoires et les grands doutes.
La plume de Sorj Chalandon est toujours merveilleuse, pétrie d’humanité, de proximité, d’humilité. Kells, le garçon de la rue, s’est intégré dans une époque politique violente dans laquelle il a été confronté à la mort de Pierre Overnay, militant et ouvrier chez Renault, assassiné par un nervi du patronat. Il a aussi été confronté aux ratonnades, à l’explosion de l’immigration, au terrorisme de Septembre Noir. Une jeunesse de révolte et de prise de conscience. Prise de conscience politique et sociale. Que faire de la lutte armée ? est-ce une fin en soi.
Le Livre de Kells est un roman labyrinthe qui nous remet face à notre jeunesse, nos engagements, nos doutes, nos valeurs. Comment faire perdurer nos engagements avec le temps. Comment les transformer sans les trahir.
Kells est devenu Sorj Chalandon, journaliste-reporter-écrivain.
Kells enfant des rues, luttant pour sa survie souvent par la violence, a réussi à se réconcilier avec l’humanité.
Cette humanité qui est la vertu cardinale de Sorj Chalandon.
Sorj Chalandon naît le 16 mai 1952 à Tunis. Son prénom de naissance est Georges ; il fait plus tard des démarches pour le modifier à l’état-civil en Sorj, qui correspond à la manière dont l’appelait sa grand-mère.
Son enfance est marquée par la violence et la mythomanie de son père, qu’il décrit dans son roman Profession du père. Il souffre alors de bégaiement, ce qui lui inspire son premier roman, Le Petit Bonzi.
Bien que la majorité soit alors à 21 ans, il obtient son émancipation à 17 ans et quitte sa famille
En 1973, il entre par la petite porte au quotidien Libération, au moment de sa création, et y restera journaliste salarié jusqu’en février 2007. Alors infirmier dans un hôpital psychiatrique, Sorj Chalandon y est tout d’abord monteur, puis a couvert, en 1974, en tant que dessinateur de presse, le premier procès de Pierre Goldman, qui devient son ami fidèle et le rejoint en 1976 à la rédaction de Libération.
Devenu rapidement grand reporter, Sorj Chalandon est en 1982 le premier journaliste occidental, selon Libération, à rendre compte du massacre de Hama, en Syrie, sous pseudonyme. En 1986, il témoigne du succès populaire du chanteur Jean-Jacques Goldman. Egalement chroniqueur judiciaire, puis rédacteur en chef adjoint de ce quotidien, il est l’auteur de reportages sur l’Irlande du Nord et sur le procès de Klaus Barbie qui lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988
En août 2009, Sorj Chalandon est embauché comme journaliste au Canard enchaîné, en charge de la rubrique « La Boîte aux images » et critique de cinéma.
Nous sommes en Lorraine en 2020. Simone est décédée depuis quelques années. Elle est enterrée dans le caveau familial. Et le caveau ne va plus pouvoir recevoir de nouvelles dépouilles. Il est décidé d’enlever le cercueil et de procéder à une incinération de Simone. C’est sa fille aînée, Edithe, qui en prend la charge.
En ouvrant le cercueil, Edithe s’aperçoit que sa mère a été enterrée dans un vêtement traditionnel vietnamien : un ao-dai. On ne se rappelle que d’une chose : le mari de Simone, Paul, lui avait envoyé cet ao-dai au début de la guerre d’Indochine avant de disparaître.
Le narrateur, neveu d’Edith, va hériter de cet habit et d’une boîte contenant la correspondance entre Simon et Paul. Une boîte sur laquelle il est écrit : Nancy – Saigon.
Cette correspondance va ouvrir une faille dans l’histoire familiale. le neveu reclus dans son studio à Paris lit, commente et recompose des vies. Au fil des lettres, un personnage apparait : François Tilleul, jeune soldat envoyé en Indochine.
Entre Paris, la Lorraine et l’Indochine se dessine une mémoire familiale douloureuse.
Ce n’est pas un roman de guerre, bien que les exactions soient présentes. C’est plutôt un roman familial avec un sentiment de mélancolie, de perte et de fatalité devant les événements.
Le style fluide imprégné des odeurs de la jungle nous dit aussi les secrets, l’indicible. Et pourtant il laisse en suspens une partie de cette histoire comme si l’ao-dai était éternel. Lu en tant que jury du prix du Livre 2025 de la Librairie au Bord du Jour- Voiron – 38
Adrien Genoudet est docteur en études cinématographiques, en art et en histoire visuelle. Il a soutenu, en 2018, une thèse intitulée « L’effervescence des images. Les Archives de la Planète d’Albert Kahn », sous la direction de Christian Delage. ATER au Collège de France, il est attaché à la chaire du Pr Patrick Boucheron depuis septembre 2016.
Il est titulaire d’un master II Recherche en histoire et anthropologie des sociétés médiévales et modernes à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne obtenu en 2012.
Bien m’en a pris de lire ce livre trois ans après sa sortie.
Giuliano Da Empoli a un don de prescience ou en tout cas de projection dans l’avenir.
Le Mage du Kremlin est inspiré de l’éminence grise de Poutine : Vladislav Surkov. Dans le livre, celui-ci prend les traits de Vadim Baranov. C’est le seul personnage de fiction du roman. Tous les autres personnages, tous les faits sont réels.
Vladimir Baranov vient du monde du théâtre et de la télé-réalité. Il va rencontrer le milliardaire des médias, Boris Berezovsky. Celui-ci va lui demander de passer de la fiction à la réalité, en participant à la mise en scène et à la montée au pouvoir de Vladimir Poutine.
Nous sommes en 1999, Boris Eltsine préside depuis huit ans la fédération de Russie. Sa présidence est marquée par les crises, les scandales, les privatisations et l’émergence des oligarques. La Russie se libéralise à outrance au profit de quelques-uns. La corruption devient endémique.
La dérive du pouvoir, Eltsine malade, tout fait peur.
Forcé, Eltsine démissionne et nomme Poutine président. Devenu président, Poutine se voit comme le sauveur de la Russie et veut lui redonner puissance et grandeur en imposant des méthodes autoritaires, devenant avec le temps autocratiques.
Avec profondeur, Giuliano Da Empoli creuse les failles et analyse la continuité de la Russie tsariste, communiste et poutinienne. Analyse effrayante sur la mise en place d’une accession au pouvoir pour certains et la servilité pour tous les autres.
Le roman se termine alors que l’Ukraine n’a pas encore été envahie en 2022. Pourtant toutes les pages de ce livre sont visionnaires et nous disent la situation actuelle : un ancien directeur du FSB, mégalo, sans opposition, révisionniste de l’histoire, voulant créer la troisième Rome.
Un roman réaliste qui permet de comprendre (un peu pour les Occidentaux) ce qu’est la désinformation, la propagande.
Et en 2025, d’autres personnages dansant sur le même fil apparaissent : Trump, Musk, Orban, Fisko. On les retrouve dans le dernier ouvrage de Giuliano Da Empoli : L’heure des prédateurs.
En 2016, il fonde le think tank Volta, membre du réseau Global Progress, dont la vocation est de donner vie à un groupe de réflexion de nouvelle génération, abordant des thèmes liés aux évolutions du monde contemporain tout en prenant en compte l’histoire et la culture italiennes.
Philippe Collin, homme de radio ( France Inter), s’est lancé dans l’écriture de son premier roman : le barman du Ritz. C’est une époque qu’il connaît bien ( 1940-1944) pour avoir été scénariste de BD pour le voyage de Marcel Grob et créateur du podcast le fantôme de Philippe Pétain qui a été décliné en livre Le barman du Ritz raconte l’histoire de Frank Meier entre 1940 et 1945. le Ritz est ce grand palace parisien situé place Vendôme qui a reçu l’élite parisienne, mais aussi l’état-major allemand et son pendant collaborationniste. En tant que barman, Frank Meier va frayer avec tout ce joli monde. C’est une galerie de portraits incroyable, des hauts gradés allemands en poste à Paris en passant par Guitry, Lifar, Cocteau ou Coco Chanel. Tout ce petit monde se tient et vit en vase clos alors que s’installe la France de Vichy. Au rythme des cocktails fabriqués par Frank Meier, des hommes,des femmes, résistants, collaborateurs, profiteurs de guerre vont s’aimer, se trahir et lutter.Philippe Collin nous restitue cela à la perfection. C’est méticuleux, documenté. Comme un bon homme de radio. C’est la limite de ce premier roman. Il manque de la profondeur sur des personnages romanesques à souhait et des évènements historiques qui auraient permis une fresque grandiose.Cela dit, le roman très agréable à lire dresse le constat toujours aussi terrifiant : qu’aurions-nous fait ? le toujours actuel affrontement entre la peur et le courage.
Philippe Collin est un homme de radio français né en 1975 à Brest. Titulaire d’une maîtrise d’histoire consacrée à l’épuration des collaborateurs à la Libération, il débute au micro en 2003, produit « Panique au Mangin Palace » puis, plus tard, des séries documentaires de podcasts d’histoire. Il publie son premier roman en avril 2024, Le Barman du Ritz, où il fait la narration très documentée autour de l’hôtel parisien le Ritz sous l’Occupation allemande, avec en personnage central Frank Meier : né autrichien fin du XIXe siècle et ancien combattant pour la France de la Première Guerre mondiale, il devient le plus grand barman du monde entre-deux-guerres, et va être amené à traverser la période du Paris occupé en frayant entre dignitaires allemands, dirigeants pétainistes, collaborateurs et résistants qui se croisent dans son établissement
Incursion dans l’univers de la jeunesse avec ce roman de Florence Medina : Marius et Sabinus , Deux frères à Pompéi. À travers ce roman, Florence Médina mélange L Histoire et la fiction. Pour l’Histoire, nous sommes à l’automne 79 , à la veille de l’éruption du Vésuve qui recouvrira d’une nuée ardente Pompéi et Herculanum. Pour la fiction, nous sommes avec deux frères qui représentent la société romaine de l’époque. Marius, le plus âgé, a 16 ans. Il est esclave et apprenti gladiateur. Sabinus , le plus jeune, est parfumeur en formation. Sabinus est un ingénu. C’est une personne née libre, qui n’a jamais connu la servitude, l’esclavage. Il doit cette liberté à sa mère qui a été affranchie avant sa naissance . Il n’en est rien pour Marius qui reste esclave . Sa mère n’étant pas affranchie à sa naissance. Ce roman regorge de documentation et de détails et donne une structure très réaliste au roman. Une riche cliente de Sabinus lui a confié une mission secrète afin de faire échouer un mariage. Un tigre arrive à Pompéi pour participer aux jeux du cirque. . L’histoire se déroule de façon fluide et a tous les atouts pour que les jeunes lecteurs s’identifient à Marius, à Sabinus ou aux personnages féminins , Livia ou Cléone. Au roman s’ajoute une présentation des personnages et un lexique de quelques mots romains qui facilitent la lecture. En fin de roman, quelques pages pour en savoir plus sur la cité antique de Pompéi. Ces pages sont écrites par Laetitia Cavagna, archéologue au CNRS. On peut alors refermer ce roman intelligent, documenté et très agréable à lire.
Florence Médina est née en 1968. Après avoir été comédienne, serveuse (comme toutes les comédiennes, ou presque…), hôtesse d’accueil, adjointe aux relations publiques, adjointe à tout dans une compagnie théâtrale, poseuse d’enduit mural…, elle s’est décidée à mettre sa manie de bouger les mains au service d’une noble profession : interprète français/LSF. À part ça, dès qu’elle le peut, elle écrit.
Quand on parle du Moyen Orient, de l’Arabie, du début du 20ème siècle de l’empire britannique, on pense invariablement à Lawrence d’Arabie. le cavalier Lawrence d’Arabie, le film Lawrence d’Arabie. On se rappelle que Lawrence d’Arabie à réuni les tribus nomades, qu’ill a combattu avec elles pour leur donner un territoire. le cinéma a magnifié tout cela. Et dans l’imaginaire de chacun Lawrence représente l’Arabie du début du 20ème siècle. Droit sur son chameau le keffieh au vent. Cette iconographie a fait que nous avons oublié Gertrude Bell. C’est cet oubli que répare Olivier Guez avec son livre Mésopotamia. Gertrude Bell est une femme britannique archéologue née en 1868. Elle est aussi écrivaine, exploratrice et femme politique. Elle est née dans une très haute famille de la bourgeoisie anglaise , à l’époque victorienne. Famille pétrie de carcans et de devoirs. De part ses études et le statut de sa famille Gertrude Bell fait de nombreux voyages au Moyen-Orient. Elle deviendra à partir de 1916 la seule femme agence de liaison auprès des nationalistes arabes,. En 1919, elle est rattachée au Foreign Office et joue un rôle important dans la création de l’Irak et de l’installation de Faycal au pouvoir. En tant qu’archéologue on lui doit la création du Musée National d’Irak,. A partir d’un travail documentaire de grande ampleur O,ivier Guez nous retrace la vie de Gertrude Bell sans omettre de nous parler des carcans qui ont voués sa vie sentimentale à l’échec. C’est passionnant de bout en bout. On traverse trente ans de géopolitique qui ont façonné le Moyen -Orient d’aujourd’hui et les questions sont toujours là : pourquoi un partage entre anglais, français et ottoman. Pourquoi les s7nnites plutôt que les chiites ? Pourquoi englober les Kurdes avec l’Irak ? Et si le pétrole n’avait pas coulé à flots, en serait on là ? Reste une femme exceptionnelle qui avec ses carcans victoriens et personnels à fait face à un monde masculin. Pour preuve la photo officielle de la conférence du Caire en 1921 . Un aréopage d’hommes et de militaires et tout à gauche de la photo,, Gertrude Bell et son chapeau. Cette femme est en partie effacée de l’histoire. Lawrence d’Arabie est son frère d’armes. Ne l’oublions pas.
Il a remporté en 2016 le prix allemand du meilleur scénario pour le film « Fritz Bauer, un héros allemand », réalisé par Lars Kraume en 2015.
Olivier Guez est finaliste du prix Landerneau des lecteurs et a reçu le prix Renaudot 2017 pour son roman biographique « La Disparition de Josef Mengele ».
Vittorio de Mussi est génois. Il est au soir de sa vie et il décide d’écrire un livre qui retracera celle-ci. Il est le narrateur de ce roman. Nous sommes au 14ème siècle et Vittorio de Mussi écrit actuellement sur un long voyage contraint et forcé qu’il a effectué en 1347. En 1347 la République de Gènes Venise La Sérénissime se partagent l’hégémonie de la Méditerranée Occidentale. Ils ont installés des comptoirs commerciaux en Grèce, dans le Pont Euxin mais aussi sur les bords de la mer Noire jusqu’en Crimée. En Crimée le comptoir génois se situe dans la citadelle de Caffa. . Ce comptoir de Crimée est pour la République de Gènes une porte sur l’Orient , la soie les épices. Caffa n’intéresse pas que Gènes. Derrière Caffa se profile l’empire mongol du Khan et celui-ci souhaite avoir un accès à la mer . Il décide donc d’attaquer la citadelle de Caffa. Pou cette raison , la république génoise envoie une armada de 46 navires afin de combattre et anéantir l’armée du Khan. Parmi ces navires le Pompée dont le capitaine est Daniel de Mussi, père de Vittorio. Vittorio est aussi à bord en tant que scribe et détenteur du journal de bord. La route de Jaffa sera jalonnée de rencontres, de batailles navales et la route finira par croiser le fléau de l’époque : la peste noire. Il est dit que ce fléau fut la première guerre bactériologique. L’histoire nous rappelle que le Khan catapulta ( au sens propre) les cadavres des pestiférés par dessus les remparts de Caffa afin d »inoculer le virus de la peste dans la citadelle. Avec un grand talent de conteur et d’historien, Laurent Decaux nous entraîne dans une épopée haletante, sans temps morts, se lisant agréablement. L’histoire et le romanesque se liant pour notre plus grand plaisir. Avant la fin du monde restitue les aventures de père et du fils de Mussi , confrontés à l’Eglise, déchirés entre leur rôle de soldat, de marin et cette peste noire qui les poursuit et s’insinue partout sur mer et sur terre. Aura t’elle le dernier mot ?
Laurent Decaux naît le 22 août 1981 à Paris. Il est le fils de l’historien et homme de lettres Alain Decaux et de la photographe Micheline Pelletier
Prenez un grand faitout. Dans ce grand faitout mettre les ingrédients suivants : L’Egypte en 1956. L’arrivée de Gamel Nasser au pouvoir. Les Frères Musulmans Cécil B de Mille et le tournage des Dix commandements L’état du monde en 2015. Pour lier l’ensemble , deux personnes qui se répondent à 60 ans d’écart. Ali le grand père qui répond à son petit fils Alex. Ali vit en 1956 au Caire et il est engagé sur le tournage des Dix Commandements. Alex vit en 2015 aux Etats Unis et va tout quitter pour faire le djihad sous le nom d’ Abu Sorour. Laissez mijoter et servez. Vous verrez que l’ensemble sera correct mais manquera terriblement de personnalité. Une histoire d’amour assez irréaliste ne parviendra pas à rehausser le goût. Adieu mes frères est un livre agréable à lire mais qui n’emporte pas. Pourtant l’époque et les sujets abordés sont porteurs. Hélas la superficialité des situations ‘ ( par ex la radicalisation d’Alex ) donne peu de crédit à ce roman. Et que penser du bandeau en première page de Stephen King : « Il m’arrive rarement de découvrir un livre qui me rappelle pourquoi je suis tombé amoureux de la littérature. Adieu mes frères en fait partie « J’ai trouvé Stephen King plus pertinent en d’autres occasions !