Archives pour la catégorie Biographie

Le barman du Ritz de Philippe Collin. Albin-Michel . 🟩🟩🟩🟩◼️

Le barman du Ritz

Philippe Collin

Albin Michel

ISBN :  978-2-22647-993-8 Avril 2024

395 pages

Philippe Collin, homme de radio ( France Inter), s’est lancé dans l’écriture de son premier roman : le barman du Ritz. C’est une époque qu’il connaît bien ( 1940-1944) pour avoir été scénariste de BD pour le voyage de Marcel Grob et créateur du podcast le fantôme de Philippe Pétain qui a été décliné en livre Le barman du Ritz raconte l’histoire de Frank Meier entre 1940 et 1945. le Ritz est ce grand palace parisien situé place Vendôme qui a reçu l’élite parisienne, mais aussi l’état-major allemand et son pendant collaborationniste. En tant que barman, Frank Meier va frayer avec tout ce joli monde. C’est une galerie de portraits incroyable, des hauts gradés allemands en poste à Paris en passant par Guitry, Lifar, Cocteau ou Coco Chanel. Tout ce petit monde se tient et vit en vase clos alors que s’installe la France de Vichy. Au rythme des cocktails fabriqués par Frank Meier, des hommes,des femmes, résistants, collaborateurs, profiteurs de guerre vont s’aimer, se trahir et lutter.Philippe Collin nous restitue cela à la perfection. C’est méticuleux, documenté. Comme un bon homme de radio. C’est la limite de ce premier roman. Il manque de la profondeur sur des personnages romanesques à souhait et des évènements historiques qui auraient permis une fresque grandiose.Cela dit, le roman très agréable à lire dresse le constat toujours aussi terrifiant : qu’aurions-nous fait ? le toujours actuel affrontement entre la peur et le courage.

Philippe Collin est un homme de radio français né en 1975 à Brest. Titulaire d’une maîtrise d’histoire consacrée à l’épuration des collaborateurs à la Libération, il débute au micro en 2003, produit « Panique au Mangin Palace » puis, plus tard, des séries documentaires de podcasts d’histoire. Il publie son premier roman en avril 2024, Le Barman du Ritz, où il fait la narration très documentée autour de l’hôtel parisien le Ritz sous l’Occupation allemande, avec en personnage central Frank Meier : né autrichien fin du XIXe siècle et ancien combattant pour la France de la Première Guerre mondiale, il devient le plus grand barman du monde entre-deux-guerres, et va être amené à traverser la période du Paris occupé en frayant entre dignitaires allemands, dirigeants pétainistes, collaborateurs et résistants qui se croisent dans son établissement

Naduah de Séverine Vidal et Vincent Sorel. Glénat. 🟩🟩🟩🟩◼️

Naduah

Séverine Vidal – Vincent Sorel

Glènat

ISBN : 978-2-344-04436-0 Mars 2022

144 pages.

Naduah est un roman graphique qui raconte l’histoire vraie de Cynthia Ann Parker.
La quatrième de couverture nous situe immédiatement.
Cynthia Ann Parker est enlevée par des Comanches en 1836. Appelée Naduah elle est intégrée à cette communauté, épouse l’un des Comanches et aura trois enfants dont le dernier chef Comanche Quanah Parker.
Elle vivra dans cette communauté jusqu’en 1860 où une attaque des Texas Rangers essaye de la récupérer. Elle fuit avec son quatrième enfant, un bébé fille. Elle sera capturée.
Cette histoire a déjà fait l’objet de livres et de film (la prisonnière du desert).
Ce roman graphique est d’une grande justesse dans le scénario et le dessin. Se succèdent moments de violence et de calme pour donner un rythme « western » raconté par la jeune Annabel, p ersonnage de fiction.
A la fin du roman graphique, les interviews des auteurs Severine Vidal et Vincent Sorel permettent de comprendre l’originalité de leur travai.
Naduah reste la vie d’une femme dans un monde dominé par les hommes. A travers, ces combats et ses fantômes, Naduah fait le choix de rester avec les Comanches.
Elle rompt avec la légende de la femme blanche captive.

Séverine Vidal est née en 1969, dans la région parisienne et vit près de Bordeaux. Après douze ans d’enseignement, elle a fait le saut du nid pour vivre de sa plume.  Depuis, elle a publié une trentaine de romans pour adolescents et jeunes adultes, dont La Drôle d’évasion ou encore Quelqu’un qu’on aime, chez Sarbacane. Le Goût du temps dans la bouche, son premier roman de littérature générale, paraît en janvier 2022 chez Robert Laffont. Séverine Vidal continue par ailleurs à écrire des albums jeunesse, tout en s’épanouissant dans la bande dessinée. Elle est ainsi la scénariste de L’Onde Dolto (avec Alicia Jaraba, Delcourt), ou encore de Naduah (aux côtés de Vincent Sorel, Glénat). Chez Grand Angle, elle a déjà collaboré avec Victor L. Pinel pour Le Plongeon, paru en 2021. Séverine Vidal a eu le bonheur de voir plusieurs de ses livres récompensés par des prix littéraires et traduits à l’étranger. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à animer des ateliers d’écriture dans les écoles, collèges, et lycées, mais également des centres sociaux ou d’alphabétisation. Avec Les Pays d’Amir, l’autrice s’associe pour la première fois au dessinateur espagnol Adrián Huelva.

Vincent Sorel naît en 1985, à Caen. Il étudie l’illustration aux Arts Décoratifs de Strasbourg, d’où il sort diplômé en 2008. La même année, il est sélectionné au concours Jeunes talents du Festival d’Angoulême. Il collabore avec La Revue dessinée et TOPO. Son trait vif, spontané, insuffle énergie et dynamisme aux Aventures du Roi Singe, adaptées par Stéphane Melchior. Il vit à Nantes.

Goldman d’Ivan Jablonka .Seuil. 💛💛💛

Goldman d’Ivan Jablonka n’est pas une autobiographie de Jean Jacques Goldman puisque l’auteur n’a pu rencontrer celui-ci et n’a pas non plus s’appuyer sur les archives personnelles du chanteur.
Ivan Jablonka s’est donc appuyé sur des milliers d’interviews, des extraits de journaux et sur ses souvenirs de » fan » de Jean Jacques Goldman pour écrire une biographie sociologique, historique légèrement hagiographique
La lecture du livre est facile et nous replonge dans les années 1980 à 2000 à coups de succès, de Top 50 .
Ivan Jablonka fait une lecture sociologique de la carrière de Jean Jacques Goldman. Tour à tour le communisme, le prolétariat, la nouvelle gauche croisent la route de notre chanteur  » personnalité préférée des français »
Jablonka insiste aussi avec raison sur la judéité de la famille Goldman. Thème de judéité que l’on retrouvera souvent dans ces chansons : la minorité, l’exil, le voyage , la shoah.
Jablonka s’interroge aussi en historien sociologue sur cette disparition des radars depuis les années 2000.
Reste que le côté hagiographique tempère la réflexion menée. Jean Jacques Goldman ressemble à la statue d’un commandeur indéboulonnable. Tout dans la vie de Jean Jacques Goldman mérite satisfécit.
On peut lire sa carrière dans ce sens entre succès singulier et collectif, la création des Enfoirés et des Restos du coeur avec Coluche. On peut aussi se rappeler qu’il fut un chanteur de variétés avec midinettes et une musique rock très standardisée.
Que restera de cette lecture : un peu de nostalgie, un rappel des années 80/90. Mais sûrement rien de plus.
Le livre s’estompera comme s’est estompé Jean Jacques Goldman.


Ivan Jablonka, né le 23 octobre 1973 à Paris, est un historien et écrivain français.

Il est professeur d’histoire contemporaine à l’université Sorbonne-Paris-Nord et membre de l’Institut universitaire de France1.

Né à Paris d’un père ingénieur physicien et d’une mère professeur de lettres, petit-fils de Juifs polonais communistes morts à Auschwitz3, Ivan Jablonka fait ses études secondaires au lycée Buffon. Après des études en khâgne au lycée Henri-IV, il intègre l’École normale supérieure (promotion B/L 1994) et est reçu à l’agrégation d’histoire4.

Élève d’Alain Corbin et de Jean-Noël Luc à la Sorbonne, il soutient en 2004 sa thèse de doctorat sur les enfants de l’Assistance publique sous la Troisième République5. L’année suivante, il est nommé maître de conférences en histoire contemporaine à l’université du Maine, puis, en 2013 professeur à l’université Sorbonne Paris Nord.

Il a été professeur invité à l’IDAES de Buenos Aires en 20186,7, à l’université de New York en 20208 et à l’université du Surrey en 20229.

Maurice Ravel – Ni Femme, ni dieu, ni maître de Michèle Lhopiteau-Dorfeuille. Le Bord de L’Eau. 💛💛

Peut on parler de biographie de Maurice Ravel ? A proprement parlé, non.
D’ailleurs l’auteur nous l’indique rapidement. Michèle Lhopiteau-Dorfeuille a été marquée par le Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel, et par le fait que son oeuvre reste méconnue du grand public. De plus cette oeuvre est numériquement modeste. Globalement , Maurice Ravel a écrit des pièces courtes , ce qui permet de mettre en avant cette oeuvre grâce aux QR codes.
C’est la très bonne idée de ce livre. Avoir la possibilité d’écouter et de voir des documents.
Cela me semble être la seule bonne idée.
Malgré une table des matières et des chapitres nombreux, j’ai eu l’impression constamment de passer du coq à l’âne.
Un premier chapitre chronologique reprenant des éléments historiques, biographiques et musicaux, puis des chapitres passant de l’oeuvre pour piano à l’art d’apprivoiser les fausses notes puis à l’enfance du musicien ou encore les voyages de Ravel.
Cela reste un livre érudit pour mélomane averti. Il y a sûrement d’autres livres plus simples pour découvrir Maurice Ravel.
Reste néanmoins le plaisir d’écouter les pièces pour piano de Ravel ( le tombeau de Couperin – Pavane pour une infante défunte ) et ne pas réduire le musicien au Boléro.
Dernier point concernant l’éditeur : Comment faire une couverture aussi médiocre, triste et funèbre. rien de bien engageant !.
En synthèse une lecture décevante qui n’entame pas le plaisir de l’écoute de l’oeuvre de Ravel.


Michèle Lhopiteau-Dorfeuille est un professeur de musique et chef de chœur qui depuis 1998 écrit également des guides d’écoute accompagnés de CD audios, destinés aux mélomanes adultes désireux d’approfondir leur connaissance dans tel ou tel domaine de la musique classique. Elle est, depuis 2010, membre du Comité de Rédaction de la revue parisienne « l’Éducation Musicale ».


A perte de vue la mer gelée de François Garde. Paulsen. 💛💛💛

A perte de vue la mer gelée par Garde

Pythéas ?
C’est toujours un nom qui dit quelque chose mais cela reste souvent un peu brumeux.
Pythéas un lien avec l’antiquité ? un lien avec le voyage ? un lien peut être avec Marseille ou Massalia.
Peut être tout cela à la fois.
Il faut dire qu’il nous aide pas trop Pythéas ! il a fait des choses extraordinaires mais tous ces écrits et récits ont disparu.
Donc résumons , Pythéas est un phocéen venu s’installer à Massalia vers 330 avant JC. Il fut commerçant , navigateur, édile de Massalia. Il rencontra Alexandre le Grand à Babylone .
Avec ses bateaux il fit du commerce dans la Méditerranée mais surtout dans l’Atlantique Nord vers l’Ile Verte , l’Autre Bretagne et l’énigmatique Thulé. Il découvrit les marées , les aurores boréales et les Mers gelées.
La plupart des élites de l’Antiquité le traitèrent d’affabulateur. Ses écrits ayant disparus il tomba dans l’oubli.
Fermez le ban.
C’est sans compter sur François Garde qui nous propose une biographie imaginaire magnifique.
A travers cette biographie, il interroge le parcours de Pytheas et la notion d’explorateur de terres inconnues.
c’est toujours palpitant , curieux et écrit élégamment.
Jusqu’ou s’agit il d’une biographie imaginaire ? Les personnages qui entourent Pythéas sont imaginaires mais ce qu’à vécu Pythéas est réel. Comment croire qu’il fut un affabulateur.
Tout donne à penser que Pytheas fut le 1er explorateur des terres inconnues de l’Atlantique Nord.
Malheureusement il a mal choisi sa ville.
Marseille ou Massalia , une ville tournée vers le Sud et non vers le Nord .
Un agréable dépaysement , à perte de vue.

Rencontre avec François GARDE à TOULON - Leslibraires.fr
François Garde est diplômé, en 1984, de l’ENA (promotion Louise-Michel). De 1991 à 1993, il est secrétaire général adjoint de la Nouvelle-Calédonie1. Du 25 mai 2000 au 19 décembre 2004, François Garde est administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises à La Réunion2,3. De 2008 à 2009, il est directeur de la station de Val d’Isère4. De août 2009 à août 2010, il occupe le poste de secrétaire général de la Nouvelle-Calédonie4.

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Image dans Infobox.
Pythéas le Massaliote (en grec ancien, Πυθέας ὁ Μασσαλιώτης) est un astronome grec, considéré comme l’un des plus anciens explorateurs scientifiques ayant laissé une trace dans l’Histoire.
Pythéas a effectué un voyage dans les mers du nord de l’Europe vers 325 av. J.-C., mais son récit, connu dans l’Antiquité, n’a pas survécu. Il n’est maintenant partiellement révélé que par les écrits de quelques auteurs parmi lesquels principalement Strabon, et Pline l’Ancien. Il est le plus ancien des auteurs de l’Antiquité que nous connaissions à avoir décrit, notamment, les phénomènes polaires, les marées ainsi que le mode de vie des populations du nord de l’Europe.
Pythéas a évoqué l’île de Thulé et sa description des marées est le texte le plus ancien qui suggère la lune comme leur cause.

Tu seras un homme mon fils de Pierre Assouline. Gallimard.💛💛💛

Tu seras un homme, mon fils par Assouline

Le livre de Pierre Assouline m’a permis de découvrir Rudyard Kipling ainsi que son poème If connu pour sa phrase terminale  » tu seras un homme mon fils« .
A travers un personnage de fiction, Louis Lambert, nous allons nous immiscer dans la vie De Rudyard Kipling.
Prix Nobel, novelliste, auteur du Livre de la Jungle, Rudyard Kipling à été marqué à vie par la mort de son fils John en 1915 dans les tranchées de Loos en Gohelle.
Homme du 19ème siècle,  homme de l’empire britannique, Rudyard Kipling est empli de morale, de militarisme et de la culpabilité d’avoir amené son fils à une mort certaine.
A travers ces moments de la vie De Rudyard Kipling resurgit l’entrée  en guerre de 1914, puis la   tragédie des tranchées.  Cette guerre 14/18 qui va façonner à nouveau l’Europe et l’entraîne vers une nouvelle guerre mondiale.
A 25 ans d’écart,  deux générations d’hommes qui vont être anéanties. Des pères de 14 au fils de 40.
Il reste aussi à la lecture de ce roman , une vision surannée du début du 20 ème siècle fait de moralisme, d’esprit guerrier, d’un monde qui va changer avec un empire anglais confronté à la partition du monde arabe.

Pierre Assouline reçoit le prix du Salon du livre de Genève | Livres Hebdo

Paul Emile Victor. Le rêve et l’action deDaphné Victor. Editions Paulsen .💛💛💛

Paul-Emile Victor : J'ai toujours vécu demain par Victor

Belle biographie de Paul Émile Victor qui traverse en détail la vie de se grand explorateur . Pour ce qui ne connaisse pas PEV,  c’est l’occasion de découvrir ses différentes vies  entre Arctique et Terre Adelie, entre le Jura pour les racines et la Polynésie pour la fin de sa vie.
Cette biographie nous rappelle son engagement militaire auprès des États Unis mais aussi la prise de conscience de ses racines tchèques et juives.
PEV restera le créateur des Expéditions Polaires Françaises,  ainsi que le premier explorateur ayant compris que la communication , les films, les projections et les livres permettaient de faire découvrir des peuples comme les Inuits mais aussi de vulgariser les notions de réchauffement climatique.
Le livre porte bien son titre : le rêve et l’action.
PEV à fait de son rêve sa vie et par ses actions il a développé l’ethnographie et les sciences polaires.
Il est agréable de retrouver ces explorateurs qui ont traversé le 20ème siècle  et qui sont les précurseurs des écologistes d’aujourd’hui.
Merci à la Masse Critique de Babelio  et  aux Editions Paulsen pour l’envoi de ce bel ouvrage.

L’âge de la lumière de Whitney Scharer. Editions de l’Observatoire .💛💛💛💛

L'âge de la lumière par Scharer

L’âge de la lumière est un très joli roman de Whitney Scharer pour nous raconter la vie romancée de Lee Miller.
Quel maestria pour un premier roman.
Roman historique, biographique mais aussi roman sensuel  et psychologique.
Lee Miller est une jeune américaine de 22 ans qui veut s’éloigner de sa famille et qui vient s’installer en France, à Paris en 1929.
Aux Etats Unis elle était une mannequin réputée,  que mettait en valeur son père Théodore a travers des photos et des nus.
Lee Miller est d’une beauté à tomber par terre mais elle ne souhaite plus être photographiée.
Elle souhaite devenir photographe.
A Paris, dans le monde artistique de 1929 il existe une personne reconnue de tous : Man Ray.
Man Ray est un illustre photographe vivant à Montparnasse et côtoyant Dali, Breton ou encore Cocteau.
Par hasard Lee Miller va rencontrer Man Ray et à force d’obstination elle va convaincre celui-ci de la prendre comme assistante.
D’assistante de Man Ray, Lee Miller deviendra son élève puis son amante.
Cela durera 3 ans de 1929 à 1932.
C’est cette période de  3 ans qui est au coeur du roman de Whitney Scharer.
A travers une documentation de tout premier ordre sur l’époque,  la photographie, Whitney Scharer va nous faire revivre l’évolution amoureuse, psychologique, féminine de Lee Miller, véritable personnage romanesque.
Dans une époque où il est difficile pour les femmes de s’émanciper, Lee Miller va réussir à faire reconnaître son talent alors que  Man Ray la canalise dans un rôle d’assistante et surtout de muse.
Lee Miller porte aussi en elle, l’inceste, le viol de son enfance. Tragédie qui impacte toute relation physique ou amoureuse. L’image du père,  l’image de Man Ray sont la même image de son rapport à  l’homme : une soumission et en même temps un besoin viscéral d’être soi.
Whitney Scharer par son écriture sensuelle donne naissance  un corps à corps physique et mental entre Lee Miller et Man Ray.
Au centre de ce corps à corps, la création,  la liberté, la passion, la dépendance et l’indépendance.
Dépendance au père, à l’amant, à l’homme mais aussi non reconnaissance d’une découverte photographique ( la solarisation ) ou d’une création photographique .
Whitney Scharer parséme son récit de très courts chapitres  pour nous focaliser sur des événements qu’a vécu Lee Miller pendant la Seconde Guerre mondiale.
Devenue reporter de guerre , Lee Miller a été  la première à photographier  Dachau , Buchenwald ou encore Vienne et Berlin.

Ou comment une jeune femme mannequin, se libéra  d’un carcan pour devenir une belle héroïne tragique.

La nuit se lève d’Elisabeth Quin. Grasset 💛💛💛

La nuit se lève par Quin

J’ai retrouvé dans le livre d’Elisabeth Quin La nuit se lève, la journaliste qui anime 28 minutes sur Arte. Les côtés positifs comme les côtés négatifs.
En tant que journaliste elle fait preuve d’une élégance, d’une culture, d’une neutralité qui sied globalement à l’explication factuelle de l’actualité. C’est propre,c’est clair, c’est toujours de bonne compagnie.
Évidemment que l’on retrouve tout cela dans le livre d’Elisabeth Quint.
Et c’est là que le bât blesse et que les côtés négatifs d’Elisabeth Quint ressortent.
Pour parler de sa maladie et de son glaucome qui peu à peu la rend aveugle, elle reste dans le factuel, la comparaison avec des écrivains, des personnages célèbres qui ont connu la même maladie.
Toujours cette pudeur et cette neutralité.
Elisabeth Quint ne réussit pas ( ou n’as pas pu ou voulu) à briser l’armure.
La démarche d’Elisabeth Quint est respectable mais sans se dévoiler plus, ce livre perd beaucoup de son intérêt

Comment j’ai rencontré Les poissons d’Ota Pavel. Editions Do.💛💛💛💛

Comment j'ai rencontré les poissons par Pavel

Très belle découverte que la lecture de Comment j’ai rencontré Les poissons d’Ota Pavel.
Un passage à la Fête du livre de Bron (69) et un arrêt
devant les livres de la Librairie Lucioles de Vienne me met en présence du livre d’Ota Pavel.
Le libraire me parle de ce livre et de son pouvoir positif et joyeux.
Allons-y !
Et bien merci Monsieur le libraire pour votre conseil.
Quel plaisir que la lecture de cette autobiographie.
Je ne dirais pas comme Erri de Luca et Mariusz Szczygiel que ce livre est le plus antidépressif du monde ou encore qu’il produit des bulles de joie sous la peau.
Ota Pavel est un journaliste et écrivian tchèque mort en 1973.
Il a commencé à écrire n 1964 , suite à l’apparition de ses troubles bi-polaires. L’écriture comme thérapie
Et c’est vrai que la joie de vivre , le bonheur simple d’Ota Pavel auprès des rivières et des poissons contraste fortement avec ses troubles bi-polaires .
De même que les événements historiques qui sous-tendent le récit d’Ota Pavel ( La Tchécoslovaquie entre 1936 et 1960 ) apportent un climat pas toujours propice à la joie et au bonheur.
Avoir 9 ans , dans une famille juive en 1940 ne prédispose pas naturellement au bonheur surtout sis le Papa et les frères sont déportés.
Avoir 15 ans à la fin de la guerre et voir s’installer le communisme dans son pays n’engendre pas obligatoirement la joie de vivre.
Hors le contexte historique , j’ai trouvé beaucoup de similitudes entre le livre d’Ota Pavel et les les livres de Marcel Pagnol : Souvenirs d’Enfance – La Gloire de mon père ou encore le Château de ma mère.
Dans les deux cas une nature omniprésente au contact des animaux. Pour Pägnol la Provence , le Garlaban et la chasse aux bartavelles. Pour Ota Pavel les étangs de Bustehrad prés de Prague ,la pêche , les carpes argentées et les anguilles d’or.
Dans les deux cas la figure du père , la relation père fils.
Dans les deux cas de l’empathie , de la tendresse , de l’humour et le bonheur simple de la vie.
La différence entre Pavel et Pagnol : le contexte politique .Autant avec Pagnol on peut reprendre les termes de Eric de Lucca et Mariusz Szczygiel – bulles de joie, anti-dépressif, autant il est difficile avec Pavel de faire abstraction du contexte . le texte , le style sont anti dépressif et peuvent produire des bulles sous la peau; mais ce style léger cache des réalités plus dures, que ce soit le contexte historique ou la maladie mentale de Ota Pavel.
Ce mélange de légèreté et de gravité donne une grande profondeur à cette autobiographie et je reprendrais les dernières phrases d’Ota Pavel dans son épilogue :
« Parfois, assis près de la fenêtre à barreaux, je pêchais ainsi en souvenir et c’en était presque douloureux. Pour cesser d’aspirer à la liberté, il me fallait renoncer à la beauté et me dire que le monde était aussi plein de saleté, de dégoût et d’eau trouble. »
« Tandis que je mourrais là-bas à petit feu, je voyais surtout cette rivière qui comptait plus que tout dans ma vie et que je chérissais. je l’aimais tellement, qu’avant de de mettre à pêcher je ramassais son eau dans mes mains en coquille et je l’embrassais comme on embrasse une femme. »
Ota Pavel est mort en 1973 à 43ans