
Grindadrap
Caryl Férey
Série noire Gallimard
ISBN : 978-2-07303-732-9 Avril 2025
382 pages
Grindadráp : chasse traditionnelle aux cétacés dans les régions arctiques. le but de cette chasse est de rabattre des groupes importants de baleines, de dauphins, d’orques, d’épaulards vers une plage où les habitants des îles Féroé les mettent à mort à coups de haches et de couteaux.
Cet ensemble d‘habitants est mené par un chef, et celui-ci est retrouvé mort au milieu des cétacés.
À partir de cet événement et d’un certain nombre d’autres, Caryl Férey va orchestrer un huis clos assez suffocant. Des éléments naturels déchaînés, un bateau-usine norvégien, des membres activistes de Sea Shepherd participent à cette suffocation.
Depuis Okavango, Caryl Férey décline une veine écologique qui se retrouve dans Grindadràp. le côté polar est moins important que le message politique qui est développé. Cette veine nouvelle peut déstabiliser les fans de Caryl Ferey.
Ce message politique porte sur le massacre des cétacés, les pêcheries industrielles, la pollution et la toxicité des viandes de cétacés. Autour de ce message fourmille un nombre de personnages importants, représentant les forces vives des îles Féroé.
Un personnage sort du lot. Il s’agit de Gab, jeune homme trentenaire, ancien soigneur du Marineland d’Antibes. Il est maintenant activiste au sein de l’organisation Sea Shepherd. Au long du roman, nous découvrons Gab, son passé, son goût pour l’apnée et son amour des orques. Cela dérive vers l’animisme, le chamanisme et les animaux totem. On comprend mieux alors la note de l’auteur en fin de roman qui rend hommage à Jean Malaurie et Pierre Robert de Latour. Pierre Robert de Latour a écrit Frères des orques et Jean Malaurie. de la pierre à l’âme.

Né à Caen, Caryl Férey grandit en Bretagne après l’installation de sa famille à Montfort-sur-Meu, près de Rennes, en 1974. Sa mère tenait une petite parfumerie, son père était VRP pour une multinationale fabriquant des emballages. Sa grand-mère institutrice lui a transmis le goût de la lecture[1]. Son prénom lui a été donné en référence au condamné à mort américain Caryl Chessman, exécuté en 1960]
Après avoir été expulsé d’établissements scolaires, il achève sa scolarité par correspondance et obtient son baccalauréat.
À la fin des années 1980, il est admiratif du style de Philippe Djian, dont il a lu le roman Bleu comme l’enfer. Exempté du service militaire à Rennes, il part avec un ami en Nouvelle-Zélande.
Grand voyageur, il parcourt l’Europe à moto, et fait un tour du monde à vingt ans.
Les principaux romans de Caryl Férey se situent dans des pays marqués par un passé récent douloureux – colonisation, apartheid, dictature – qui sert de toile de fond à ses histoires : la Nouvelle-Zélande pour Haka et Utu, l’Afrique du Sud pour Zulu, l’Argentine pour Mapuche, le Chili pour Condor et la Colombie pour Paz.
Ses livres sont des romans noirs où la critique sociale et le chaos sont omniprésents. « Je me sens toujours du côté des opprimés », déclare-t-il en 2017.
Caryl Férey travaille près de quatre ans sur chaque roman[. Il procède par étapes : un premier voyage pour découvrir le pays, prendre des repères ; ensuite commence un long travail de documentation, d’études, avant de passer à l’écriture de l’histoire ; un nouveau voyage sur place privilégiera les rencontres et permettra d’affiner, d’ancrer dans le réel ; et au retour c’est l’écriture elle-même qui est travaillée encore un an. Lorsqu’il écrit, c’est environ 7 ou 8 heures par jour.
















