Le fantôme de Versailles d’Henri Loevenbruck .XO . 🟩🟩🟩🟩◼️

Le Fantôme de Versailles

Henri Loevenbruck

XO Editions

ISBN : 978-2-37448-573-1 décembre 2025

463 pages

Le Fantôme de Versailles est le quatrième et dernier tome des enquêtes de Gabriel Joly. Henri Loevenbruck a situé ces quatre enquêtes au début de la Révolution française, entre le 14 juillet 1789 et le 6 octobre 1789.

En ce début d’octobre 1789, Paris gronde car il a faim. En ce début d’octobre 1789, Paris apprend aussi la mort du journaliste Gabriel Joly.

Et Henri Loevenbruck de mélanger avec talent la petite et la grande histoire. Nous voilà au Trianon, à Versailles, ou avec les Parisiennes marchant sur Versailles et en même temps auprès des amis de Gabriel Joly et du Fantôme de Versailles.

Il n’est pas trop fort de dire que l’esprit d’Alexandre Dumas flotte sur ce roman. Roman d’aventure, de complot, de trahison et d’amour. L’écriture d’Henri Loevenbruck virevolte autour des personnages et des lieux et procure un plaisir de lecture indéniable.

On ne va pas divulgâcher toutes les histoires du Fantôme de Versailles, par contre on peut dire avec certitude que les femmes parisiennes sont bien arrivées à Versailles, qu’elles ont obtenu du pain, que la Garde nationale avec La Fayette a protégé Versailles et que le 6 octobre la famille royale a rejoint les Tuileries et Paris.

La Révolution n’a que quatre mois mais Gabriel Joly et ses comparses de fiction (Guyot, le Saletin, Lorette ou Rose) ou réels (Danton-Desmoulins-Théroigne de Méeicourt) nous ont conquis et c’est avec une certaine tristesse qu’on les abandonne.

L’Histoire de France entre réel et fiction, cela a un autre souffle et on en redemande. Que ce soit le Loup des Cordeliers, la Manarossa, l’assassin de la rue Voltaire ou le Fantôme de Versailles.

Lien vers les trois tomes précédents :

Le Loup des Cordeliers

Le mystère de la Main Rouge

L’assassin de la rue Voltaire

Henri Lœvenbruck, né le 21 mars 1972 à Paris, est un écrivainchanteur et compositeur français.

Auteur de thrillers, de romans d’aventure et de fantasy, il est traduit dans plus de quinze langues. Auteur-compositeur-interprète, il écrit des chansons pour lui-même et pour d’autres artistes français.

Champs de bataille: L’histoire enfouie du remembrement. Inès Léraud Pierre Van Hove. Delcourt . 🟩🟩🟩🟩🟩

Champs de bataille : L’histoire enfouie du remembrement

Inès Léraud – Pierre Van Hove

Delcourt

ISBN : 978-2-41307-513-4 Novembre 2024

192 Pages

Roman graphique passionnant dans la lignée de celui qu’Inès Léraud a documenté sur les Algues vertes, une histoire interdite
Nous sommes toujours en Bretagne dans les années 1950. La bretagne est un pays de bocages fait de petites parcelles et de vergers.
La guerre et l’après guerre demandent une reconstruction industrielle et un nouveau départ. Ce bocage comme celui de Normandie n’est pas propice à une exploitation agricole où les premiers tracteurs pourront intervenir à travers champs et chemins.


Le remembrement permettra ce changement. Les maires seront mis à contribution: regrouper les terres, exproprier, trouver de nouvelles terres. Les haies disparaitront; les talus seront arasés, les cours d’eau perdront leur méandres, les chemins vicinaux feront place à des routes.
Cette politique du remembrement durera jusqu’en 2004..
¨Pendant 50 ans le remembrement produira un champs de bataille. Oh pas un champs de bataille guerrier . Mais un champs de bataille tout de même.
Cette politique de remembrement va mettre à mal des agriculteurs, des familles que l’on va exproprier, envoyer chez Citroën à Rennes, bastonner lors des manifestations ou encore plus abject enfermer en psychiatrie pendant des mois arguant d’une faiblesse d’esprit..
Le paysage actuel de nos campagnes résulte de ces champs de bataille pour lesquels l ‘état a détruit un écosystème et une biodiversité qui nous confronte encore plus au dérèglement climatique.


Cette politique a été mené par des hommes et des gouvernements. Il est édifiant de voir que ce remembrement à pris naissance dans la France de Vichy, puis a été poursuivi dans le cadre de la construction de l’Europe et de la PAC.
En s’appuyant sur une documentation importante et sur le dessin de Pierre van Hove, Champs de bataille remontent aux origines d’une catastrophe écologique et sociale dont les conséquences sont plus que jamais visibles et d’actualité.

Inès Léraud a grandi dans le Maine-et-Loire. Documentariste, elle se forme à l’enquête au sein de l’équipe de Là-bas si j’y suis, sur France Inter, puis collabore à l’émission Les Pieds sur terre, sur France Culture, où elle réalise notamment le podcast « Journal breton. La fabrique du silence ». En 2019, elle publie avec Pierre Van Hove aux éditions La Revue Dessinée – Delcourt, Algues vertes, l’histoire interdite, traduit en quatre langues et porté au cinéma par Pierre Jolivet. Elle a cofondé le média d’investigation breton Splann !

Pierre Van Hove est un scénariste et dessinateur de bandes dessinées français.

Dessinateur autodidacte, il se consacre depuis quelques années à l’activité d’illustrateur pour la presse, l’édition jeunesse et la bande dessinée. Intéressé par une approche collaborative, critique et humoristique avec des auteurs venant ou non du champ du dessin , il a publié avec Alessandro Tota « Le voleur de livres » aux éditions Futuropolis en 2015.
« Algues vertes », avec Inès Leraud, connait un franc succès.

Vivre tout bas de Jeanne Benameur. Actes Sud. 🟩🟩🟩🟩◼️

Vivre tout bas

Jeanne Benameur.

Actes Sud

ISBN : 978-2-33020-035-0 Janvier 2025

200 pages

Prenez une poignée de sable dans votre main. Même la main bien fermée, le sable file. Tous les interstices sont propices à la fuite délicate du sable. restent dans la main quelques grains délicats qui vous rappellent que votre main a contenu un trésor.

Il en va de même pour le dernier roman de Jeanne Benameur. Une délicatesse et du mystère pour nous conter un moment et des personnages immensément connus. Pas la peine de citer leurs noms, hormis Jean.

Une femme apparait au bord de la mer, vers un village de pêcheurs. Elle vient de perdre son fils, après la traversée de la grande souffrance. Son fils l’a confié à Jean, l’ami fidèle.

Cette femme va rencontrer une petite fille silencieuse, des visages sur la pierre de la falaise, un homme délicatement homme. Et petit à petit cette femme va s’affranchir de l’iconographie qui la pétrifie et devenir ce qu’elle souhaite ; une femme que la vie des autres traverse.

Les cent premières pages du roman peuvent donner une impression de dispersion et de peu d’intérêt et puis tout se concentre, devient délicatesse et émotion.

« Ajouter une pierre au cairn c’est dire Je suis passé et je veille. C’est tout. c’est avoir choisi la pierre pour qu’elle vienne s’ajouter aux autres sans en rompre l’équilibre. »

Le roman de Jeanne Benameur est veille et passage. Comme le sable qui fuit mais dont on garde la fluide sensation et la mystérieuse délicatesse. C’est tout. Mais c’est l’essentiel.

Alors « au matin, elle laissera ses sandales usées sur le seuil de la porte. » pour des pas qui avancent

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Jeanne Benameur est une écrivaine française.

Née d’un père tunisien et d’une mère italienne, elle est la dernière d’une famille de cinq enfants. Elle a cinq ans et demi quand elle arrive avec sa famille en France, à La Rochelle.

Elle suit les cours du conservatoire d’art dramatique puis elle effectue des études de lettres à Poitiers, où elle suit aussi des cours de philosophie et d’histoire de l’art. Après l’obtention du CAPES, elle est professeure de lettres : d’abord à Mauzé-sur-le-Mignon, puis en banlieue parisienne. Ce n’est qu’à partir de 2000 qu’elle se consacre entièrement à l’écriture.

Elle a publié pour la première fois en 1989 aux Éditions Guy Chambelland des textes poétiques, puis chez divers éditeurs. Elle se distingue sur la scène littéraire avec « Les Demeurées » qui reçoit en 2001 le prix Unicef. Puis, c’est le prix du centre du Livre Poitou Charentes pour « Laver les ombres » en 2007 ; les prix Paroles d’encre, le prix du Rotary et le prix du Roman d’entreprise pour « Les Insurrections singulières » en 2011. En 2013, « Profanes » reçoit le grand prix RTL-Lire. « La patience des traces » (2022) est lauréat du prix du roman France télévision 2022. Son autobiographie « Ça t’apprendra à vivre » (1998) a été portée à la scène en 2006 par la compagnie La Poursuite.

Parallèlement à son travail d’écrivaine, elle anime régulièrement des ateliers d’écriture. Membre du jury du prix Fémina depuis 2023.

Elle vit maintenant à Paris où elle consacre l’essentiel de son temps à l’écriture : théâtre, roman, poésie, nouvelles.

Le monde est fatigué de Joseph Incardona. Finitude. 🟩🟩🟩🟩◼️

Le monde est fatigué

Joseph Incardona

Finitudes

ISBN : 978-2-36339-235-0 Août 2025

224 pages

Prix Deux Magots 2025 – Fémina des Lycéens 2025

Oh oui ! le monde est fatigué.

Joseph Incardona, avec une écriture cinématographique matinée de causticité et d’humour, nous assène un monde agité et sombre dominé par des hommes pour qui la planète Terre ne joue pas le premier rôle.

La quatrième de couverture nous avait mis en garde. « Il y a tellement de bruit alors qu’il faudrait du silence, canaliser l’émotion, poser une compresse fraîche sur la folie du monde. »

Êve avec un accent circonflexe (parce que dans rêve il y a Êve) vit dans son bruit intérieur et canaliser ces émotions lui est difficile. Elle vit plus dans le canal de la vengeance et de la haine.

La vie d’Êve a basculé il y a 7 ans. le roman nous apprendra peu à peu la raison de cette bascule tragique. Aujourd’hui Êve est une sirène professionnelle, mais personne ne sait ce que cache sa queue de silicone.

Êve court autour du monde après un double secret qui hante sa vie. Et comme dit Êve: « Je respire, je respire plus « . Ève vit sur un fil, sur une apnée. Sirène glamour et personnage intouchable, elle traverse la planète dans une quête personnelle. La recherche d’Êve se heurte à ce monde qui perd son humanité. Et le monde devient un monde hyperconnecté sans âme où les vols transatlantiques et pacifiques font que notre voisin est à notre porte. Un monde désincarné dont les totems sont Dubaï ou une île de plastique au milieu du Pacifique.

Un livre désenchanté, sombre à hauteur d’un monde sans beaucoup d’espoir.

Le mythe de la sirène en prend un coup !

Joseph Incardona est né à Lausanne le 11 février 1969. Ses parents font les saisons dans les hôtels et jouent dans un groupe de musique. Une vie semi-nomade et turbulente qui entraînera de fréquents déménagements et bouleversements au quotidien, jusqu’à l’âge de 14 ans où la famille se stabilise à Genève.

Scolarité chahutée, bac à 19 ans, quelques mois passés dans l’équipe de football réserve du Servette de Genève, avant de jouer quelques saisons en National. Après son service militaire, il multiplie les petits boulots pour payer l’université où il obtient un master en Sciences politiques. Son stage dans un journal en vue d’obtenir une carte de presse se solde par un échec : il est renvoyé pour avoir trop souvent comblé les zones d’ombre par des inventions de son cru. Ce sera pour lui le début du métier d’écrivain.

Une petite décennie passée à écrire sans rien publier, à voyager, à faire des rencontres, à lire, à fricoter avec la marge, passant de jobs en petits boulots (une soixantaine), allant de vendeur de détecteurs de faux billets, figurant pour la TV ou restaurateur de bateaux.

En 2000, il part s’établir à Paris, puis ce sera Bordeaux pendant une dizaine d’années, avant de revenir s’installer à Genève où il vit avec sa compagne et leur fils. Après trois premiers livres publiés aux éditions Delphine Montalant, quelques errements chez différents éditeurs (Baleine, Fayard, Le Seuil, notamment), il trouve son éditeur idéal à Bordeaux chez Finitude.

Zem de Laurent Gaudé. Actes Sud. 🟩🟩🟩◼️◼️

Zem

Laurent Gaudé

Actes Sud

ISBN : 978-2-330-14094-6 Août 2025

288 pages

Trois ans ont passé à Magnapole. Zem et Salia ne se sont pas revus. Magnapole est toujours découpée en trois zones. Les zones 1 et 2 sous le dôme climatique. La zone 3 devant faire face aux pluies acides.

Le port de Magnapole est en ébullition. On va fêter la fête des cinq cents jours, des nouveaux quais et des Grands Travaux. de plus est attendu un cargo chasseur d’icebergs qui amène de l’eau naturelle, pure de milliers d’années. Alors que tous les yeux sont tournés vers ce cargo, un container livre une macabre cargaison : à l’intérieur cinq cadavres anonymes.

Quel est le secret de ce container ? Ce secret va être le centre de l’intrigue que va développer Laurent Gaudé. Toujours dans la dystopie mais un peu plus dans l’enquête policière. Enquête policière bien ancrée dans la recherche des terres rares et les galères d’un monde aux prises avec le changement climatique. Un monde noir avec la création d’une zone 4 de déchets et de rebuts mais aussi le début d’une résistance à ce monde en déshérence.

À travers les thèmes abordés, Laurent Gaudé nous rappelle la force de son écriture pour nous parler des hommes et des femmes, de leur condition et de notre monde gangréné par le pouvoir, le gain et la fuite en avant.

« Lorsqu’ils arrivent en contrebas de Delphes, Zem demande au chauffeur de s’arrêter cinq minutes. Il sait qu’il n’a pas le temps de monter jusqu’au temple. Ce serait prendre un risque inconsidéré. Et puis d’ailleurs, il ne voit pas de chemin. Il a dû être recouvert par la végétation au fil du temps. Mais il veut cinq minutes, simplement pour respirer l’endroit… Je suis de retour. murmure Zem. Il ferme les yeux puis les rouvre. Il sait que Delphes le sent. le mystère l’entoure. C’est beau. Rien n’a été sali. Rien n’a été creusé, foré, aménagé, parce qu’il n’y a ici que l’esprit. Et de cela ils ne savent que faire. »

Laurent Gaudé est un écrivain français.

Ancien élève de l’École Alsacienne de Paris, il poursuit ensuite des études de Lettres Modernes et des études Théâtrales à Paris III Sorbonne Nouvelle. Il prépare l’agrégation mais ne sent pas d’attirance pour l’enseignement. Son sujet de thèse porte sur le théâtre. Il décide de vivre de sa plume et publie sa première pièce, « Onysos le furieux », en 1997. Ce premier texte sera monté en 2000 au Théâtre national de Strasbourg dans une mise en scène de Yannis Kokkos. Suivront alors des années consacrées à l’écriture théâtrale, avec notamment « Pluie de cendres » (2001) jouée au Studio de la Comédie Française, « Combat de Possédés » (1999), traduite et joué en Allemagne, puis mise en lecture en anglais au Royal National Theatre de Londres, « Médée Kali » (2003) joué au Théâtre du Rond Point et « Les Sacrifiées » (2004).

Parallèlement à ce travail, Laurent Gaudé se lance dans l’écriture romanesque. En 2001, âgé de vingt neuf ans, il publie son premier roman, « Cris ». L’année suivante, en 2002, il obtient le Prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires 2003 avec « La mort du roi Tsongor », son deuxième roman. En 2004, il remporte le prix Goncourt ainsi que le prix du jury Jean-Giono avec son roman « Le Soleil des Scorta » qui sera également un succès de librairie (80 000 exemplaires vendus entre la parution du roman et l’attribution du prix Goncourt).

Chien 51 de Laurent Gaudé. Actes Sud . 🟩🟩🟩◼️◼️

Chien 51

Laurent Gaudé

Actes Sud

ISBN : 978-2-33019-4-147 Septembre 2024

304 pages.

Et Laurent Gaudé se lança dans la science-fiction. On dira plutôt dans la dystopie. À vrai dire je ne suis pas un adepte de la science-fiction. Va encore pour la dystopie.

Pourtant j’avais passé mon tour. J’ai lu un certain nombre de livres et d’essais de Laurent Gaudé et je souhaitais rester sur cette impression. Et puis Laurent Gaudé est venu à la librairie Lucioles à Vienne pour une soirée autour de son dernier roman Zem. Je ne pouvais manquer cette occasion, et bien évidemment ce qui devait arriver arriva : L’achat et la lecture de Chien 51 et Zem.

Lors de cette rencontre, Laurent Gaudé expliqua ne pas être un adepte et fan de science-fiction et qu’il découvrait un nouvel horizon littéraire. Que coupler une dystopie avec une enquête policière et ses thèmes favoris (migrants-solidarité-réchauffement climatique-humanisme) avait un sens. Sur ce, il lut un extrait de Zem.

J’étais hameçonné.

Je ne vais pas revenir sur l’histoire de Chien 51. Tous les Babéliotes l’ont fait depuis trois ans.

J’ai ressenti à la lecture de Chien 51 que la dystopie est vraiment proche de la réalité que nous vivons. Comme si deux images étaient légèrement décalées. Et Laurent Gaudé excelle par son écriture pour nous emporter dans la tragédie, le réalisme et la compréhension, sombre, de ce décalage.

Aucune description physique précise de Salia ou Zem. Comme à son habitude, Laurent Gaudé nous laisse libre de notre imagination. Ses personnages se construisent par la parole et les événements qu’ils traversent.

Et les événements que traversent Salia et Zem nous décrivent un monde assez proche de notre monde actuel et qui n’augure pas de beaux jours.

Il apparait rapidement que ce n’est pas dans la dystopie et la science-fiction que Laurent Gaudé donne le meilleur, mais comme ces thèmes de prédilection (pouvoir-solidarité-inégalité) sont le fil de cette histoire, et que l’écriture de Laurent Gaudé porte le roman, on se laisse prendre.

Laurent Gaudé, né le 6 juillet 1972 dans le 14e arrondissement de Paris est un écrivain français.

Il a obtenu le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires avec La Mort du roi Tsongor, en 2002, puis le prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta, en 2004.

Parallèlement à ses études, il commence à écrire. En 1994, âgé de 22 ans, il envoie un premier texte intitulé Une fille et trois garçons à Du théâtre, la revue qui le publie. Ce même texte, ajouté à deux autres, sera publié par Claude Lanzmann dans la revue Les Temps modernes.

En 2001, il écrit son premier roman Cris, un récit choral sur la guerre de 14-18, publié par Actes Sud. S’ensuivent des années où Laurent Gaudé écrit aussi bien des pièces de théâtre (Médée kaliLe Tigre bleu de l’EuphrateLes SacrifiéesSalina…) que des romans.

En 2002, La Mort du roi Tsongor, son deuxième roman, lui vaut d’être reconnu à la fois par le monde littéraire et par le grand public. Cité pour le prix Goncourt, il est récompensé par le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires. Deux ans plus tard, il remporte le prix Goncourt ainsi que le prix du jury Jean-Giono avec son roman Le Soleil des Scorta, également un succès de librairie (80 000 exemplaires vendus entre la parution du roman et l’attribution du prix Goncourt en 2004).

Dans les années qui suivent, tout en poursuivant l’écriture de romans (EldoradoLa Porte des EnfersOuraganÉcoutez nos défaites) Laurent Gaudé continue son travail pour le théâtre et développe de nouvelles collaborations avec d’autres formes d’art : photographie, musique, poésie, films…

La Terre Verte d’Hervé Tanquerelle. Delcourt. 🟩🟩🟩◼️◼️

La Terre Verte

Hervé Tanquerelle – Alain Ayroles – Isabelle Merlet

Delcourt

ISBN : 978-2-41307-6-780 Avril 2025

256 pages

La Terre verte est un roman graphique à 8 mains : Alain Ayrolles pour le scénario, Hervé Tanquerelle pour le dessin et Isabelle Merlet et Jérôme Alvarez pour les couleurs.

L’incipit du roman graphique nous renseigne bien sur la teneur de celui-ci.

« C’est le malheur des temps que les fous guident les aveugles. » le Roi Lear Shakespeare.

À l’été 1492, un navire vogue dans les latitudes arctiques en direction du Groenland : la Terre verte. Parmi les marins, un homme bossu et laid, qui pourrait être Richard III, qui est faussement mort.

Cet homme bossu va débarquer sur une île habitée par des tribus, des Vikings et va vouloir prendre le pouvoir à tout prix. Pour cela il va tuer, trucider, manigancer, tenter de se mêler aux tribus locales.

En quête d’une seconde chance, ce roi déchu apportera-t-il le salut ou précipitera-t-il tout le monde dans la folie du pouvoir et la perte des veillées et des légendes ?

Le coût des crayons, les trognes des personnages, le réalisme des combats sont dignes d’Erik le Rouge.

Hervé Tanquerelle étudie à l’École Émile-Cohl de Lyon, où il a comme professeur Yves Gotdessinateur du Baron noir scénarisé par René Pétillon.

En 1998 sort son premier livre, La Ballade du Petit Pendu, chez l’Association. Il participe au recueil Comix 2000. Suit une collaboration avec Hubert sur la série Le Legs de l’Alchimiste dont il réalise les trois premiers tomes. Joann Sfar lui confie la partie graphique de la série Professeur Bell à partir du troisième album de la série jusqu’au cinquième .

Contributeur régulier dans le mensuel Capsule cosmique, il y crée le personnage de Tête Noire, petit catcheur mexicain qui se bat contre des monstres idiots. Shakabam est le premier album de la série Tête noire. Tanquerelle est un des dessinateurs réguliers de la série Lucha Libre (Les Humanoïdes Associés) dans lequel il dessine Melindez et les Luchadoritos, série de gags en une page sur scénario de Jerry Frissen.

Chants de l’Arctique Tome 1 : Lame de feu d’Ingeborg Avola. Paulsen 🟩🟩🟩◼️◼️

Chant de l’Arctique. Tome 1 Lame de feu

Ingeborg Avola

Paulsen

Traduction : Hélène Hervieu

ISBN : 978-2-37502-3-044 Septembre 2023

512 pages

Chant de l’Arctique est une saga en deux volumes. le premier volume s’intitule Lame de feu. L’action de ce roman se passe en territoire lapon ou sami aux confins de la Norvège, de la Finlande et de la Russie, plus particulièrement sur les rives du Varangerfjord.

Nous sommes en 1859. La guérisseuse Brita Caisa, étant tombée en disgrâce, doit quitter sa Finlande natale, Elle part avec ses deux enfants, Aleksi et Heikki, 11 ans et trois ans, conçus hors mariage. Elle remonte vers le Varangerfjord en espérant trouver un mari pour mettre ses enfants à l’abri du qu’en dira -t-on et de la famine qui sévit. Sur le chemin, la guérisseuse viendra en aide à tous ceux qui en ont besoin.

Lorsqu’elle rencontre Mikkel Aksa, elle sait qu’elle est au bout du chemin et qu’elle a rencontré l’homme qu’elle aimera. Mais Mikkel Aska est marié, sans enfant, avec Gretha. Dans cette société traditionnelle, l’adultère est passible de prison.

C’est un roman lent qui se déroule sur quatre années entre hivers rigoureux et étés aux bords du fjord à faire pâturer les rennes, à pêcher le saumon et le capelan, à récolter les pommes de terre et autres légumes. Les traditions du peuple sami sont bien décrites, tout comme la vie du petit peuple souterrain, qui sous-tend la vie de la guérisseuse Brite Caisa.

Les familles samis sont nomades et se déplacent selon les saisons.

J’ai trouvé que le roman était long avec une difficulté à bien cerner tous les personnages et familles, sachant que chaque personnage peut avoir plusieurs noms. Brita Caissa peut ainsi s’appeler aussi Priita Kaisa. Mikkel Aska peut aussi être connu comme Mikko ou encore Mikkel Riesto. Idem pour les villes : Vadsø peut être Ruija et Bugoynes peut être Pykeija.

Tout cela ne facilite pas la lecture. Une note de l’autrice en début d’ouvrage est censée nous aider. pas sûr de l’efficacité.

Née en 1974, Ingeborg Arvola a grandi à Tromsø, dans l’extrême nord de la Norvège.
Fille de Liv Lundberg, poète, romancière et traductrice, elle s’est rapidement tournée vers l’écriture. Ses romans pour la jeunesse ont été récompensés par de nombreux prix littéraires.