
Chien 51
Laurent Gaudé
Actes Sud
ISBN : 978-2-33019-4-147 Septembre 2024
304 pages.
Et Laurent Gaudé se lança dans la science-fiction. On dira plutôt dans la dystopie. À vrai dire je ne suis pas un adepte de la science-fiction. Va encore pour la dystopie.
Pourtant j’avais passé mon tour. J’ai lu un certain nombre de livres et d’essais de Laurent Gaudé et je souhaitais rester sur cette impression. Et puis Laurent Gaudé est venu à la librairie Lucioles à Vienne pour une soirée autour de son dernier roman Zem. Je ne pouvais manquer cette occasion, et bien évidemment ce qui devait arriver arriva : L’achat et la lecture de Chien 51 et Zem.
Lors de cette rencontre, Laurent Gaudé expliqua ne pas être un adepte et fan de science-fiction et qu’il découvrait un nouvel horizon littéraire. Que coupler une dystopie avec une enquête policière et ses thèmes favoris (migrants-solidarité-réchauffement climatique-humanisme) avait un sens. Sur ce, il lut un extrait de Zem.
J’étais hameçonné.
Je ne vais pas revenir sur l’histoire de Chien 51. Tous les Babéliotes l’ont fait depuis trois ans.
J’ai ressenti à la lecture de Chien 51 que la dystopie est vraiment proche de la réalité que nous vivons. Comme si deux images étaient légèrement décalées. Et Laurent Gaudé excelle par son écriture pour nous emporter dans la tragédie, le réalisme et la compréhension, sombre, de ce décalage.
Aucune description physique précise de Salia ou Zem. Comme à son habitude, Laurent Gaudé nous laisse libre de notre imagination. Ses personnages se construisent par la parole et les événements qu’ils traversent.
Et les événements que traversent Salia et Zem nous décrivent un monde assez proche de notre monde actuel et qui n’augure pas de beaux jours.
Il apparait rapidement que ce n’est pas dans la dystopie et la science-fiction que Laurent Gaudé donne le meilleur, mais comme ces thèmes de prédilection (pouvoir-solidarité-inégalité) sont le fil de cette histoire, et que l’écriture de Laurent Gaudé porte le roman, on se laisse prendre.

Laurent Gaudé, né le 6 juillet 1972 dans le 14e arrondissement de Paris est un écrivain français.
Il a obtenu le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires avec La Mort du roi Tsongor, en 2002, puis le prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta, en 2004.
Parallèlement à ses études, il commence à écrire. En 1994, âgé de 22 ans, il envoie un premier texte intitulé Une fille et trois garçons à Du théâtre, la revue qui le publie. Ce même texte, ajouté à deux autres, sera publié par Claude Lanzmann dans la revue Les Temps modernes.
En 2001, il écrit son premier roman Cris, un récit choral sur la guerre de 14-18, publié par Actes Sud. S’ensuivent des années où Laurent Gaudé écrit aussi bien des pièces de théâtre (Médée kali, Le Tigre bleu de l’Euphrate, Les Sacrifiées, Salina…) que des romans.
En 2002, La Mort du roi Tsongor, son deuxième roman, lui vaut d’être reconnu à la fois par le monde littéraire et par le grand public. Cité pour le prix Goncourt, il est récompensé par le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires. Deux ans plus tard, il remporte le prix Goncourt ainsi que le prix du jury Jean-Giono avec son roman Le Soleil des Scorta, également un succès de librairie (80 000 exemplaires vendus entre la parution du roman et l’attribution du prix Goncourt en 2004).
Dans les années qui suivent, tout en poursuivant l’écriture de romans (Eldorado, La Porte des Enfers, Ouragan, Écoutez nos défaites) Laurent Gaudé continue son travail pour le théâtre et développe de nouvelles collaborations avec d’autres formes d’art : photographie, musique, poésie, films…

















