Un Destin sauvage, si sauvage d’Inga Vesper. Editions de La Martinière 💛💛💛

Inga Vesper reste fidèle aux Etats Unis pour son deuxième roman Un destin sauvage, si sauvage.
Dans son roman précédent Un long, si long après midi elle avait pris l’Américan way of life des années 60 pour défendre la cause féminine au travers d’un roman policier très juste.
Elle récidive avec ce nouvel opus.
Elle a choisi deux époques différentes : les années 30 et les années 1970 et un lieu unique : le Nouveau Mexique.
Son roman tournera autour de trois personnages féminins.
D’abord Cornelia. Dans les années 30, elle tient un hôtel dans un endroit désertique du Nouveau Mexique. Peu de clients. Mais l’un d’entre eux parle de grotte , d’or . Reste une carte et la disparition de Cornélia
Ensuite dans les année 1970 , une communauté hippie vient s’installer à Bodville pas loin de l’hôtel vétuste que tenait Cornélia. C’est sa fille Géraldine qui a repris ce commerce claudiquant. Géraldine à une fille , Lauren ou Glitter qui fait partie de la communauté hippie.
Enfin Joanna , ancienne flic, qui vient d’échapper à son mari violent, et qui se retrouve par hasard à Bodville.
La communauté hippie à peine installée, Mike l’un de ces membres et compagnon (?) de Glitter est retrouvé mort. Accident ou meurtre ?
En s’appuyant sur ces trois personnages féminins qui formeront les en têtes de ses 39 chapitres, Inga Vesper va nous entrainer dans les mystères des différentes générations et de la société américaine.
Le côté policier est le prétexte à une plongée dans les affres de la condition féminine , mais aussi dans la face obscure du mouvement hippie. Sous couvert de Peace and Love et de drogue , la femme était globalement niée sous couvert d’amour libre.
Et puis il y aussi les populations natives . Nous sommes au Nouveau Mexique , territoire des nations indiennes.
On peut toujours avoir à redire sur le réalisme de l’enquête policière, mais ce n’est pas le propos central du roman.
Inga Vesper retrace avec force le destin de trois femmes qui croient en leur liberté alors que la rigidité de la société leur refuse .
Et dire que ces échos des années 70 sont encore bien prégnants dans notre société actuelle !


Inga Vesper est journaliste et écrivaine, auteure de roman policier.

Elle a déménagé d’Allemagne au Royaume-Uni pour travailler comme aide-soignante, avant que l’envie d’écrire et d’explorer ne l’amène au journalisme scientifique. Elle est titulaire d’une maîtrise en gestion du changement climatique du Birkbeck College à Londres.

Inga a travaillé et vécu en Syrie et en Tanzanie, mais est toujours revenue à Londres, car il n’y a pas de meilleur endroit pour trouver une bonne histoire que le pont supérieur d’un bus.

Tasmania de Paolo Giordano. Le Bruit du Monde. 💛💛

J’ai terminé la lecture de Tasmania de Paolo Giordano depuis plusieurs jours et j’ai voulu attendre avant d’écrire cette chronique.
Mon sentiment à la sortie de la lecture du roman était mitigé. Intéressé par l’histoire, les sujets abordés mais pas de ressenti et d’attachement aux différents personnages.
J’ai laissé décanter, comme pour un vin.
Pas d’arômes intéressants dès le vin en verre. Mais peut être ensuite en bouche, il y aura du mieux….
Malheureusement je reste sur ma première impression. Ce roman ne fera pas un vin de garde. Il est bon à boire et à lire mais pas de longueur en bouche. Pas de typicité.
Notre narrateur ( dont les initiales sont les mêmes que l’écrivain PG ) vient de couvrir un sommet sur le climat à Paris. Il est scientifique et auteur de publications dans les journaux dont le Corriere della Sera. Nous sommes juste après les attentas de 2015.
Il vit avec Lorenza qui a un foils Eugénio. le couple est en crise
Notre narrateur cultive les amitiés masculines.
D’abord Giulio connu à la Fac. Celui-ci est marié avec Cobalt. Ils ont un enfant, Adriano. Cobalt souhaiterait avoir la garde exclusive de son fils. Giulio va demander l’aide du narrateur pour conserver la garde de son fils.
Novelli est un autre ami. Il est expert du changement climatique et des nuages. Les propos de Novelli lors d’une conférence mettront à mal cette amitié.
Enfin Karol, prêtre qui vient de tomber amoureux d’une jeune fille.
Autour de ces personnages en crise, notre narrateur doit publier un livre sur la catastrophe d’Hiroshima.
Le roman oscille entre la crise climatique, la crise de l’amitié et la crise de couple.
Le foisonnement des thèmes, de l’universel à l’intime paraît vain et provoque malheureusement un peu d’ennui.
Seules les pages autour d’Hiroshima et de Nagasaki apportent sentiments et émotion..

Paolo Giordano (né le 19 décembre 1982 à Turin) est un écrivain italien contemporain. En 2008, le prestigieux prix Strega lui est attribué pour son premier roman, La Solitude des nombres premiers, dont il est le plus jeune lauréat. Paolo Giordano vit seul à San Mauro Torinese dont il est originaire. Son père est gynécologue et sa mère enseignante d’anglais. Diplômé au lycée public scientifique « Gino Segré », à Turin, il présente une thèse en physique des interactions fondamentales à l’université de Turin, où il étudie les propriétés des quark bottom.