
Le monde est fatigué
Joseph Incardona
Finitudes
ISBN : 978-2-36339-235-0 Août 2025
224 pages
Prix Deux Magots 2025 – Fémina des Lycéens 2025
Oh oui ! le monde est fatigué.
Joseph Incardona, avec une écriture cinématographique matinée de causticité et d’humour, nous assène un monde agité et sombre dominé par des hommes pour qui la planète Terre ne joue pas le premier rôle.
La quatrième de couverture nous avait mis en garde. « Il y a tellement de bruit alors qu’il faudrait du silence, canaliser l’émotion, poser une compresse fraîche sur la folie du monde. »
Êve avec un accent circonflexe (parce que dans rêve il y a Êve) vit dans son bruit intérieur et canaliser ces émotions lui est difficile. Elle vit plus dans le canal de la vengeance et de la haine.
La vie d’Êve a basculé il y a 7 ans. le roman nous apprendra peu à peu la raison de cette bascule tragique. Aujourd’hui Êve est une sirène professionnelle, mais personne ne sait ce que cache sa queue de silicone.
Êve court autour du monde après un double secret qui hante sa vie. Et comme dit Êve: « Je respire, je respire plus « . Ève vit sur un fil, sur une apnée. Sirène glamour et personnage intouchable, elle traverse la planète dans une quête personnelle. La recherche d’Êve se heurte à ce monde qui perd son humanité. Et le monde devient un monde hyperconnecté sans âme où les vols transatlantiques et pacifiques font que notre voisin est à notre porte. Un monde désincarné dont les totems sont Dubaï ou une île de plastique au milieu du Pacifique.
Un livre désenchanté, sombre à hauteur d’un monde sans beaucoup d’espoir.
Le mythe de la sirène en prend un coup !

Joseph Incardona est né à Lausanne le 11 février 1969. Ses parents font les saisons dans les hôtels et jouent dans un groupe de musique. Une vie semi-nomade et turbulente qui entraînera de fréquents déménagements et bouleversements au quotidien, jusqu’à l’âge de 14 ans où la famille se stabilise à Genève.
Scolarité chahutée, bac à 19 ans, quelques mois passés dans l’équipe de football réserve du Servette de Genève, avant de jouer quelques saisons en National. Après son service militaire, il multiplie les petits boulots pour payer l’université où il obtient un master en Sciences politiques. Son stage dans un journal en vue d’obtenir une carte de presse se solde par un échec : il est renvoyé pour avoir trop souvent comblé les zones d’ombre par des inventions de son cru. Ce sera pour lui le début du métier d’écrivain.
Une petite décennie passée à écrire sans rien publier, à voyager, à faire des rencontres, à lire, à fricoter avec la marge, passant de jobs en petits boulots (une soixantaine), allant de vendeur de détecteurs de faux billets, figurant pour la TV ou restaurateur de bateaux.
En 2000, il part s’établir à Paris, puis ce sera Bordeaux pendant une dizaine d’années, avant de revenir s’installer à Genève où il vit avec sa compagne et leur fils. Après trois premiers livres publiés aux éditions Delphine Montalant, quelques errements chez différents éditeurs (Baleine, Fayard, Le Seuil, notamment), il trouve son éditeur idéal à Bordeaux chez Finitude.

















