
Effectivement c’est Toute une expĂ©dition que la lecture du roman de l’ Ă©crivain autrichien Franzobel.
Dans ce rĂ©cit-roman de 542 pages Franzobel nous raconte une tranche de l’histoire « conquĂ©rante » de l’Espagne dans le Nouveau Monde en 1540.
Cette tranche d’histoire met en avant l’expĂ©dition de Ferdinand Desoto de la Floride au Mississipi.
Ferdinand Desoto est un conquistador espagnol . Avant cette expédition il a participé aux expéditions de Cortes au Mexique et de Pizzaro au Pérou.
Le rĂ©cit-roman de Franzobel s’appuie sur l’histoire , une documentation trĂšs importante pour nous conter cette expĂ©dition picaresque.
Ce coté picaresque voulu par Franzobel rend la lecture de ce roman ardu et interroge sur les moments de récits et de fiction.
Tout au long de la lecture , viens Ă l’esprit le rĂ©cit de Don Quichotte.
Cela est encore plus flagrant quand au dĂ©tour d’une page, Franzobel nous apprend que l’un de ces personnages, Elias Plim, pourrait dans l’avenir ĂȘtre Cervantes… ( sauf que les Ă©poques ne correspondent pas )
J’ai trouvĂ© d’autres liens plus contemporains. Ce conquistador espagnol me semble proche d’Aguirre ou encore de Fitscarraldo, les personnages dĂ©cadents du cinĂ©astes Werner Herzog. Ces personnages lançaient dans des aventures extravagantes et vouĂ©ss Ă l’Ă©chec.
Desoto est du mĂȘme acabit.
Son expĂ©dition de 800 personnes , 200 chevaux et de multitude de cochons, chĂšvres et poules, va rechercher l’Eldorado et le passage Sud des Indes Occidentales vers la Chine.
Cette expĂ©dition va aller d’Ă©chec en Ă©chec , de massacres d’Indiens en Massacres d’Indiens, de maladies en pandĂ©mies.
Les indiens , ce peuple premier, que les conquistadors veulent détruire.
A travers son écriture Franzobel fait de son livre une satire morale , provocatrice ,devant tendre à la réhabilitation des amérindiens.
Pour cela l’auteur dĂ©die quelques chapitres autour de la propriĂ©tĂ© des terres indiennes et fait des allĂ©es retours entre 1540 et notre Ă©poque.
Malheureusement ces chapitres se diluent dans l’expĂ©dition . Au point de rĂ©apparaitre de façon trĂšs Ă©tonnante Ă la fin du livre.
Je n’ai donc pas trop accrochĂ© Ă cette expĂ©dition, ou l’acerbe se mĂȘle au ridicule.
ExpĂ©dition rocambolesque et interminable dont j’attendais la fin avec impatience
Je reconnais Ă cette lecture d’avoir dĂ©couvert un pan de l’histoire des conquistadors et de savoir maintenant que Desoto a dĂ©couvert le Mississippi et que les chevaux espagnols sont les ancĂȘtres des chevaux Mustang.

Franzobel, de son vrai nom Franz Stefan Griebl, est lâun des Ă©crivains les plus populaires et controversĂ©s dâAutriche.
Il est diplÎmé en génie mécanique de Höhere Technische Lehranstalt et a étudié la langue et la littérature allemandes de 1986 à 1994 à Vienne.
Pendant ses Ă©tudes il travailla au Burgtheater de Vienne. Depuis 1989 Franzobel se consacre Ă l’Ă©criture.
Dramaturge, poĂšte et plasticien, il est lâauteur de la piĂšce « Kafka, comĂ©die » (« Kafka. Eine Komödie », 1997) publiĂ©e aux Solitaires intempestifs.
CouronnĂ© du prix Nicolas Born 2017, son roman sur le naufrage de La MĂ©duse, « Ă ce point de folie » (« Das FloĂ der Medusa », 2017), fut lâun des trois derniers ouvrages en lice pour le Deutscher Buchpreis (Prix du livre allemand) 2017.