Voilà un premier roman qui tient toutes ses promesses.
Clélia Renucci nous entraîne dans la Venise de la Renaissance et pour le Paradis.
Le 20 Décembre 1577 , le Palais des Doges est en feu et plus particulièrement la salle du conseil et ses peintures monumentales.
L’incendie sera circonscrit mais une grande partie des peintures de la salle du Conseil son partie en fumée.
Afin de remplacer la peinture monumentale ( 25 m x 7m) qui orne cette salle , le Doge de Venise met en place un concours ( on dirait maintenant un appel d’offre) afin que des peintres vénitiens répondent à cette demande .
le cahier des charges est simple :
» On devra peindre comme c’était avant, la gloire des élus du au Paradis. Vous êtes familiers des peintres qui vont ont précédés ; en personnes éduquées, vous connaissez le sens du Christ en gloire au Paradis; donc vous voyez ce que nous avons à l’esprit »
5 peintres répondront à cette demande. Parmi eux Véronèse , le Tintoret et Bassano.
La réalisation de cette fresque prendra 25 ans.
C’est cette période que retrace Clélia Renucci dans Concours pour le Paradis.
Nous sommes transportés au sein même de la Sérénissime , de ses canaux , ses campis et ses églises.
Nous vivons les conflits larvés entre Véronèse et le Tintoret. Conflits soulignant leurs différences sociales , picturales mais aussi leur style de vie.
Le Tintoret , austère , tourné entièrement vers son art ; alors que Véronèse parade dans Venise auprès des belles Vénitiennes et des maisons de charme.
Nous découvrons aussi de Rome et de L’Eglise . La république de Venise , indépendante, reste tout de même sous le joug religieux de Rome et du Pape , et il est hors de Question de peindre un Paradis iconoclaste.
Enfin la peinture et les techniques de la renaissance sont à l’honneur pour nous faire prendre conscience du temps nécessaire à l’élaboration d’une toile, puis à sa réalisation.
Un roman à relire lors d’un week end vénitien entre Palais des Doges , Campo di Samuele , Dorsoduro ,Cannareggio et Madonna dell’Orto sur les traces du Tintoret et de Véronèse.
Un livre à l’image de Venise