Archives du mot-clé tragédie roman roman historique théâtre biographie romancée biographie histoire passion louis xiv rupture écriture jean racine amour france littérature française français littérature contempo

Titus n’aimait pas Bérénice de Nathalie Azoulai .P.O.L.💛💛💛💛

Titus n'aimait pas Bérénice par Azoulai

Avouez que commencer un livre dont le titre est : Titus n’aimait pas Bérénice , et que ce livre parle en grande partie de Racine , n’engage pas à la légèreté.
Il me reste quelques souvenirs lycéens des tragédies de Racine et de son attachement à Port Royal et son jansénisme. Il me semble me souvenir que je ne sautais pas de joie à la lecture du théâtre de Racine. Un peu rigoureux avec les alexandrins et la norme sévère et religieuse de Port Royal.
J’ai retrouvé cela dans le roman de Nathalie Azoulai, mais j’ai surtout trouvé une langue faite de finesse,de recherche de sens.
Que cette langue soit latine, du 17ème siècle ou du 21ème siècle elle irrigue le roman.
Pour nous parler de Racine et du tragique triangle amoureux, Nathalie Azoulai se base sur l’histoire de Titus et Bérénice. Titus roi de Rome et Bérénice reine de Palestine.  » Ils s’aiment, moi non plus » au 1er siècle et Racine en fera une pièce au 17ème siècle.
Et Titus et Bérénice existent et s’aiment au 21ème siècle. Non la réalité, c’est que Titus n’aime pas Bérénice alors que Bérénice pense que Titus l’aime. Titus est marié à Roma et l’amour matrimonial est le plus fort. Titus quitte Bérénice.
Pour comprendre la situation Bérénice se dit que revenir à la source est peut être nécessaire et que la lecture des pièces de Racine est peut être un préalable à toute compréhension.
Et effectivement la vie de Racine : janséniste, bourgeois et courtisan apporte un éclairage, un jeu de miroir avec Titus et Bérénice du 21ème siècle.
La grande réussite du roman de Nathalie Azoulai vient de l’écriture fine et légère qui répond à ce que devait être les joutes oratoires dans les salons versaillais.
Cette finesse et cette légèreté n’empêche pas la violence des rencontres, l’arrogance ou encore l’affrontement entre Versailles et Port Royal ou jésuites et jansénistes.
Par le texte de Nathalie Azoulai les alexandrins revivent devant nous et donnent une furieuse envie de ce plonger sans Phèdre, Andromaque ou bien sûr Titus et Bérénice.
Quant au lien entre les Titus et Bérénice du 17ème et 21ème siècle, je laisse à chacun s’approprier leurs histoires et en faire sa propre mouture.