
Un jeu sans fin.
Richard Powers
Traduction : Serge Chauvin
Actes Sud
ISBN : 978-2-333020-0-343 Février 2025
394 pages.
Un jour sans fin est le dernier volet d’un tryptique composĂ© de L’Arbre-Monde et de SidĂ©rations.
Dans L’Arbre-Monde, Richard Powers, Ă travers le botaniste Pat Westerford, nous avait fait dĂ©couvrir le dernier mystĂšre du monde : la communication entre les arbres.
Dans Sidérations, Théo Byrnes, un astrobiologiste élÚve seul son fils et chaque soir pÚre et fils explorent ensemble les exoplanÚtes en tentant de percer le mystÚre de la vie.
Dans un jeu sans fin, Evie Beaulieu Todd Keanr, Rafi Young et Ina ont tous un lien avec Makatea, un atoll des Tuamotu en PolynĂ©sie française. Makatea a Ă©tĂ© dĂ©vastĂ© en 1960 par l’exploitation des phosphates. Jusqu’Ă trois mille personnes ont vĂ©cu sur place. Aujourd’hui, Makatyea est un atoll de 90 personnes.
Et il est envisagĂ© la construction de villes flottantes autour de l’atoll, en dehors de toute contrainte. Une mise en danger des fonds marins et de la communautĂ© vivant sur l’Ăźle.
Comme toujours, Richard Powers écrit un roman dense entre science, poésie et réalité écologique du monde.
Il n’y a pas d’Ă©tonnement Ă retrouver dans ce roman un AmĂ©ricain libertaire crĂ©ateur de son entreprise Playground, pionniĂšre dans les jeux vidĂ©o, les rĂ©seaux sociaux et l’IA. Cet AmĂ©ricain libertaire, c’est Todd Keane. Il est le narrateur du livre et nous le dĂ©couvrons quand il vient d’apprendre qu’il est porteur de la maladie de LĂ©vy, dĂ©gĂ©nĂ©rescence non soignable. Ă travers sa narration, il va mettre en perspective les 60 derniĂšres annĂ©es et les liens qui unissent les personnages.
C’est du grand art littĂ©raire qui trouvera un Ă©pilogue Ă©tonnant dans les derniĂšres pages du roman. Un Ă©pilogue qui donnera une nouvelle couleur au roman.
Richard Powers fait preuve d’une virtuositĂ© incroyable pour mettre en scĂšne tous ces personnages Ă diffĂ©rentes pĂ©riodes de leur vie avant de les rĂ©unir Ă Makatea. Tout comme il fait preuve de poĂ©sie pour nous parler des fonds marins, du vivant et des micro-organismes. Les pages sur la danse du sepeiide sont d’une beautĂ© Ă couper le souffle.
S’attaquer aux grands problĂšmes de ce monde, IA, Ă©cologie,dĂ©rĂšglement climatique, engendre un roman magnifique entre rĂ©silience et Ă©ternitĂ©.
Chapeau, monsieur Powers.

Richard Powers, nĂ© le 18 juin 1957 à  Evanston dans l’Illinois (Ătats-Unis), est un écrivain amĂ©ricain. Richard Powers devient un auteur reconnu et Ă succĂšs aux Ătats-Unis au dĂ©but des annĂ©es 1990, avec des romans explorant les relations entre sciences (physique, gĂ©nĂ©tique, technologie) et art (musique). Il obtient plusieurs rĂ©compenses et distinctions dont une bourse MacArthur en 1989, ainsi que le Lannan Litterary Award en 1999. Il est titulaire en 2010 et 2013 de la chaire d’Ă©criture Stein Ă l’universitĂ© Stanford1, avant d’ĂȘtre nommĂ© professeur titulaire d’Ă©criture crĂ©ative dans cette mĂȘme universitĂ© Stanford (Ă la chaire Phil and Penny Knight Professor of Creative Writing).
Il est laurĂ©at du prix Pulitzer de la fiction de littĂ©rature 2019 pour son roman L’Arbre-monde.