On m’appelle Demon Copperhead de Barbara Kingsolver. Albin Michel. đŸŸ©đŸŸ©đŸŸ©đŸŸ©â—Œïž

On m’appelle Demon Copperhead

Barbara Kingsolver

Traductrice : Martine Aubert.

Albin-Michel

ISBN : 978-2-226-47837-5 Janvier 2024

605 pages

On m’appelle Demon Copperhead de Barbara Kingsolver s’appuie sur le roman de Charles Dickens : David Copperfield.
Elle transpose sont récit aux Etats -Unis, de nos jours en Virginie.
Nous sommes dans le ComtĂ© de Lee auprĂšs d’une communautĂ© « Melungeon  » et de blancs aux prises avec la pauvretĂ©.
Dans la mĂȘme veine que lz livre de Charles Dickens, On m’appelle Demon Copperhead est un roman d’apprentissage. le roman est Ă  une voix, celle du narrateur Demon Copperhead. Une narration faite Ă  hauteur d’enfant, d’Ă©motions et de souvenirs.
Et les premiĂšres lignes du roman donnent le ton :  » DĂ©jĂ  je me suis mis au monde tout seul . Ils Ă©taient trois ou quatre Ă  assister Ă  l’Ă©vĂ©nement et ils m’ont toujours accordĂ© une chose : c’est moi qui est dĂ» me taper le plus dur, vu que ma mĂšre Ă©tait, disons, hors du coup. « 
Demon, notre narrateur est nĂ© d’une jeune femme toxico et d’un pĂšre disparu.
Pendant les 600 pages du roman Demon va nous raconter les aléas et vicissitudes de sa vie.
AlĂ©as et vicissitude ne rendent pas compte de la rĂ©elle violence de son enfance. c’est un constat brutal de ce que peut ĂȘtre la vie d’un enfant puis d’un adolescent dans cette AmĂ©rique de la violence et de la solitude.. TrimballĂ© de services sociaux en famille d’accueil, Demon arrive Ă  se construire une communautĂ© d’enfants issus du mĂȘme milieu social et de quelques adultes. La pauvretĂ©, les larcins, s’insinuent de partout. Les inĂ©galitĂ©s ravagent cette jeunesse. Quelques personnes bienveillantes apaisent tant soit peu ces blessures.
Ces ravages ont comme toile de fond la crise des opioĂŻdes qui gangrĂšne les Etats Unis. La sociĂ©tĂ© Pharma Purdue inonde le marchĂ© de soi-disant mĂ©dicaments juste anti-douleurs. MĂ©dicaments pour les personnes atteintes de cancer mais aussi pour les jeunes joueurs de foot amĂ©ricain.. Et l’on devient vite addict Ă  ces mĂ©dicaments.
Cette jeunesse pauvre, en manque de repĂšres et d’affection se refugie bien Ă©videmment dans ces opioĂŻdes et plus particuliĂšrement l’Oxy.
Le road trip, le road movie de Demon nous touche en plein coeur et sa résilience dans ce monde hostile est magnifique.
A la fin de ce roman , on ne souhaite pas laisser Demon. Mieux que cela on aimerait le rencontrer et passer un long moment avec lui et sa gouaille. Il mérite notre respect.

Barbara Kingsolver est une Ă©crivaine amĂ©ricaine. Sous forme d’essais, de nouvelles ou encore de poĂšmes, ses Ă©crits reflĂštent son intĂ©rĂȘt pour la justice sociale et la biodiversitĂ©.

Lorsqu’elle est ĂągĂ©e de sept ans, ses parents l’emmĂšnent au Congo oĂč son pĂšre officie en tant que mĂ©decin.

Barbara Kingsolver dĂ©cide de quitter le Kentucky, qui ne lui offrait pas l’avenir qu’elle souhaitait, pour l’Indiana oĂč elle devient diplĂŽmĂ©e en Biologie. AprĂšs avoir poursuivi ses Ă©tudes en Ă©cologie et biologie Ă  l’UniversitĂ© d’Arizona, elle y devient Ă©crivain scientifique. Souffrant d’insomnie, elle se met a Ă©crire « L’ arbre aux haricots » et commence ainsi sa carriĂšre de romanciĂšre. Dans ses romans, elle traite avec un certain humour des thĂšmes pourtant sĂ©rieux de la dĂ©fense de la nature, des rĂ©fugiĂ©s, du sens de l’indĂ©pendance ou de la sensualitĂ© qui s’affirme Ă  chaque Ă©poque de la vie.

Dans « Un autre monde », elle fait vivre un jeune garçon entre Mexique et États-Unis. Elle y Ă©voque aussi bien les manifestations de vĂ©tĂ©rans et leur rĂ©pression violente sous Hoover, que les amours de Frida Kahlo et de LĂ©on Trotsky, son assassinat en 1940 ou que le Maccarthisme qui vient Ă  bout du jeune hĂ©ros. Ce roman a reçu le Prix Orange pour la fiction en 2010.

Elle partage son temps entre sa ferme des Appalaches et l’Arizona, avec son deuxiĂšme mari, Steven Hopp, et ses deux filles.

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