Stupeur de Zeruya Shalev. Gallimard. 💛💛

Stupeur est un roman dans lequel se superpose deux Ă©poques de l’Etat d’IsraĂ«l. Ces Ă©poques sont servies par deux personnages fĂ©minins, Rachel et Atara qui se rĂ©pondent tout au long du livre.

PremiĂšre pĂ©riode vers 1948. La Palestine Mandataire, occupĂ©e par les Anglais, devient IsraĂ«l. Cette pĂ©riode est racontĂ©e par Rachel. Elle faisait partie d’une organisation clandestine, sioniste, qui fomentait des attentats contre l’occupant anglais.  Dans cette clandestinitĂ© elle a rencontrĂ© Menahem Rubin dit Mano. Ce fut son premier amour. Un amour solaire. Ils se mariĂšrent et un an plus tard Mano interrompra cette relation et disparaitra.

DeuxiĂšme pĂ©riode, de nos jours. Mano, chercheur reconnu, se meurt Ă  l’aube de ses quatre vingt douze ans. Lors d’une visite Ă  son pĂšre, Atara dĂ©couvre que celui-ci l’appelle Rachel et lui dit :

« Que tu es belle, ma compagne, que tu es belle ! tes yeux sont ceux d’une colombe derriĂšre ton voile, la chevelure est comme un troupeau de chĂšvres dĂ©valant du Mont Galaad. (Cantique des Cantiques) Je ne t’ai pas trahie, Rachel, je n’ai pas eu d’autres femmes, j’ai tenu ma promesse « 

Atara va vouloir à tout prix rencontrer Rachel pour connaitre le passé et comprendre la difficile relation avec son pÚre.

Cette recherche va nous permettre de dĂ©couvrir, par bribes, la vie de Rachel et Mano et nous faire entrer plus intimement dans la vie actuelle d’Atara.

Je n’ai pas rĂ©ussi a adhĂ©rer Ă  cette recherche. Le roman m’est apparu lent, fastidieux dans la lecture, voire confus parfois. La psychologie des personnages est approfondie Ă  l’extrĂȘme, revenant plusieurs fois sur le mĂȘme sujet par des facettes diffĂ©rentes.

Contrairement Ă  ce que laisse penser la quatriĂšme de couverture, l’histoire d’IsraĂ«l est survolĂ©e. Reste donc une dĂ©ception.


Zeruya Shalev est nĂ©e au kibboutz Kinneret oĂč est Ă©galement nĂ©e la poĂ©tesse Rahel. Elle grandit Ă  Bet Berl, prĂšs de Kfar Saba, avant de venir Ă©tudier la Bible à l’universitĂ© hĂ©braĂŻque de JĂ©rusalem. Sa famille compte plusieurs Ă©crivains[Lesquels ?], et elle a baignĂ© dans une atmosphĂšre oĂč l’écrit et la littĂ©rature Ă©taient valorisĂ©s au plus haut point[rĂ©f. souhaitĂ©e]. Son pĂšre, Mordehai Shalev, est un critique littĂ©raire renommĂ©. Son oncle est le poĂšte Itshak Shalev et son cousin l’écrivain Meir Shalev. Elle est mariĂ©e avec l’écrivain Eyal Megged, fils de l’écrivain Aharon Megged. Le 29 janvier 2004 , elle est victime d’un attentat suicide tout en conduisant Ă  la suite de l’explosion d’un bus Ă  JĂ©rusalem alors qu’elle est sur la rĂ©daction du roman ThĂšra. Dix personnes sont mortes dans l’attentat. Zeruya Shalev en rĂ©chappe mais est griĂšvement blessĂ©e et doit rester immobilisĂ©e plusieurs mois.

Dans une interview, elle dit en parlant de son Ă©criture : « J’ai l’impression d’écrire comme un poĂšte, en refusant de trop planifier, en portant une grande attention au rythme, aux mĂ©taphores, Ă  la musique de la phrase  »

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