Le cartographe des absences de Mia Couto. MetailiĂ©. 💛💛💛💛

 » Les lieux sont comme les livres. Ils n’existent que lorsqu’on les lit pour la deuxiĂšme fois ».
Comment mieux définir le cartographe des absences de Mia Couto.
Histoire personnelle que raconte l’auteur.
En 2019 l’universitĂ© de Beria au Mozambique invite le poĂšte Diogo Santiago. Celui-ci va retourner au Mozambique sur les traces de son enfance et de celle de son pĂšre entre autre.
Son pÚre Adriano Santiago , poÚte lui aussi, engagé contre le colonialisme portugais.
Ce retour au pays va redessiner la cartographie des absences et lui permettre de trouver les traces de son passé et de celui des hommes et des femmes qui ont vécu ce colonialisme portugais.
Le roman sera un incessant ballet entre ces annĂ©es 1970 et l’annĂ©e 2019.
Pour faire le lin entre ces deux pĂ©riodes Diogo rencontrera Liana Campos. Liana est une orpheline. C’est parents se sont suicidĂ©s car ils ne pouvaient vivre leur amour Ă©tant de race diffĂ©rente.
Liana avait comme grand pĂšre Oscar Campos , inspecteur de la police du colonisateur , la sinistre PIDE.
Liana a rĂ©cupĂ©rĂ© chez ce grand pĂšre un certains nombre de documents concernant l’Ă©poque de la colonisation. Il s’agit surtout de courriers et du cahier intime du pĂšre de Diogo.
La cartographie des absences va pouvoir se dessiner.
En retour , Diogo aidera Liana à découvrir elle aussi sa cartographie des absences.
Liana et Diogo dĂ©couvriront le niveau de violence et de racisme de ces annĂ©es de colonisation ainsi que les choix qu’ont du faire leur pĂšre ou grand pĂšre.
Ce roman est portĂ© par l’Ă©criture et la poĂšsie de Mia Couto.
L’indicible est dit de façon claire, brutale, mais souvent avec les mots poĂ©tiques attribuĂ©s Ă  Adriano ou Diego Santiago.
Des portes ouvertes sur un avenir ou l’espoir est prĂ©sent.
 » le souvenir est le meilleur moyen d’Ă©chapper au passĂ© « 
« Je n’ai pas assez de ma peau, j’ai besoin de la tienne pour ne pas saigner « 
« La maison est une attente, seul revient celui qui n’en est jamais sorti »
« Tu apprendras mille langues, et tu mourras toujours dans une langue inconnue « 
« Le poĂšte, ce gardien des histoires qui charrie des absences et des silences comme s’ils Ă©taient des graines « 
Le cartographe a fait que des absences sont devenues des présences.
Des présences qui mettent un nom sur des hommes et des femmes et sur un pays qui ont survécu au colonialisme et à une guerre civile.

Mia Couto est nĂ© au Mozambique en 1955. AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© la mĂ©decine et la biologie, il s’engage aux cĂŽtĂ©s du frelimo en faveur de l’indĂ©pendance du pays, devient journaliste puis Ă©crivain. Il travaille actuellement comme biologiste, spĂ©cialiste des zones cĂŽtiĂšres, et enseigne l’écologie Ă  l’universitĂ© de Maputo. Pour Henning Mankell, « il est aujourd’hui l’un des auteurs les plus intĂ©ressants et les plus importants d’Afrique Â». Ses romans sont traduits dans plus de 30 pays.

Il a reçu de nombreux prix pour son Ɠuvre, dont le Prix de la francophonie en 2012, le prix CamĂ”es en 2013, le prix Neustadt 2014 (Allemagne), il a Ă©galement Ă©tĂ© finaliste de l’Impac Dublin Literary Award et du Man Booker Prize en 2015.

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