
L’appel du cacatoĂšs noir à étĂ© Ă©crit en 2009 par John Danalis. Il vient d’ĂȘtre Ă©ditĂ© et traduit en français par une petite maison d’Ă©dition Marchialy.
John Danalis est un auteur et illustrateur australien.
C’est son premier rĂ©cit traduit en français.
Nous sommes dans le récit, dans un récit de restitution.
Depuis 40 ans John Danalis a grandi avec un crĂąne posĂ© sur une Ă©tagĂšre dans le salon de ces parents. La famille a mĂȘme donnĂ© un nom Ă se crĂąne Mary.
C’est seulement Ă 40 ans que John Danalis comprend l’horreur de la situation.
Ce crùne appartient à un aborigÚne. Son pÚre, vétérinaire, a longtemps parcouru le bush pour soigner les troupeaux.
Lors de l’une de ses visites , Ă Swanhill, le pĂšre de John Danalis avait dĂ©couvert les fours de campement ou coquilliers de plus de deux kilomĂštres de long. Ces coquilliers fournissaient un matĂ©riau bon marchĂ©, Ă drainage rapide, pour confectionner des revĂȘtements de route. Des coquilliers entiers, qui souvent comprenaient des sites funĂ©raires, furent excavĂ©s et convertis en route de campagne.
Le crĂąne de Mary vient de lĂ .
Sa prise de conscience faite, John Danalis n’Ă plus qu’une obsession : rendre Mary Ă son peuple.
Ce rĂ©cit va nous permettre de suivre John Danalis dans sa recherche de l’histoire ancienne de l’Australie.
Cela ressemble Ă une quĂȘte avec des rencontres, des certitudes qui vacillent et de profonds changements dans la vie de l’auteur.
Pour nous lecteurs c’est la dĂ©couverte du monde aborigĂšne, de leur cosmogonie dĂ©signĂ© sous le nom de Temps du RĂȘve. C’est le rappel que ce peuple indigĂšne Ă Ă©tĂ© spoliĂ© de ces terres et de la mĂ©moire des anciens.
Que penser des musĂ©es qui dans leurs rĂ©serves conservent des centaines de milliers d’ossements ainsi que des milliers de lancĂ©s aborigĂšnes.
De jeunes aborigĂšnes ont repris le flambeau et partout oĂč ils le peuvent, ils mettent en place des cĂ©rĂ©monies de rĂ©enterrement des ossements de leurs ancĂȘtres. Sans haine, sans vengeance mais avec des remerciements pour les personnes qui permettent ce retour en Terre aborigĂšne.
Le crĂąne de Mary est retournĂ© en terre aborigĂšne aprĂšs des cĂ©rĂ©monies d’une grande Ă©motion.
Yangurr waletya waletya ati
Werreka aty lar
Kayi kuthup
Yangurr waletya waletya ati
Ngaliyuk wawimpa kutnyuk
Werraka aty lar kumba
Nguteyuk kurruk pa yemin yemin
Kayi kuthup kayi kuthup kayi kuthup
Nous venons à toi, nous nous présentons à toi
Pour te ramener au pays
Je suis désolé
Nous venons à toi, nous nous présentons à toi
Notre frĂšre, notre soeur
Pour te ramener au pays, reposer et dormir
Ton pays et lieu de ta sépulture
Je suis désolé, je suis désolé, je suis désolé
WARPA WOY
Chant de réenterrement
Jida Gulpilil.
Un rĂ©cit qui m’Ă touchĂ© par sa simplicitĂ©, sa sincĂ©ritĂ©.
Un rĂ©cit qui nous parle d’ouverture, de recherche de la diffĂ©rence.
Un récit qui nous parle de nos racines à chacun.
« Je me sentais juste bien. Comme si j’Ă©tais Ă ma place. Comme si j’Ă©tais rentrĂ© au pays »
Cette plume de cacatoĂšs noire, animal totem pour les aborigĂšnes Wemba Wemba est venu jusqu’Ă nous.
Si vous la rencontrer dans une librairie ou une médiathÚque, faites lui une petite place.

La danse du cacatoes noir . Animal totem des AborigĂšnes Wamba Wamba.