
Nos corps étrangers est le premier roman de Carine Joaquim. Est ce important que ce soit un premier roman ? Non tellement Carine Joaquim embrasse de sujets.
Elle divise son roman en trois parties qui recouvrent chacune un trimestre d’une annĂ©e scolaire.
Dans ces trois parties vont vivre Elisabeth, StĂ©phane et leur fille Maeva. A cette famille il faut ajouter Maxence et Ritchie qui sont dans la classe de troisiĂšme de Maeva, mais aussi Sylvain et Clara qui sont les fenĂȘtres vers l’extĂ©rieur pour Elisabeth et StĂ©phane .
De nombreux sujets vont ĂȘtre abordĂ©s : les relations de couple, l’anorexie, les migrants, les relations des ados, le handicap, le mal ĂȘtre …. Mais Ă force d’accumuler les sujets ceux ci perdent de leur acuitĂ©.
C’est le principal Ă©cueil que j’ai ressenti en lisant ce roman . L’Ă©criture ou le sens de la narration ne sont pas Ă mettre en cause. Carine Joaquim maĂźtrise son sujet et peut ĂȘtre trop. L’Ă©chelle de temps pour l’annĂ©e scolaire ( mais est ce cette Ă©chelle de temps qui est prioritaire ?) est respectĂ©e mais en mĂȘme temps Carine Joaquim en est prisonniĂšre et reste me semble t il sur le pourtour des Ă©motions . Elle semble nous raconter de façon factuelle un certains nombre de situations fortes mais pour lesquelles nous restons Ă©trangers pour reprendre une partie du titre du roman.
Nos corps Ă©trangers sont autant physiques que psychologiques. Carine Joaquim les dĂ©finit bien mais quand il s’agit de les approfondir, cela reste Ă la surface des Ă©motions.
Que gardons nous d’Elisabeth, StĂ©phane, Maeva, Sylvain, Ritchie ou Maxence quand nous refermons le roman.
Ils ont tous vécu des moments cruciaux de leur vie mais ils nous reste des étrangers .
Vous comprenez que je reste entre deux eaux Ă la fin de ce roman. L’Ă©criture, la force de celle ci est bien prĂ©sente mais la multitude de sujets importants et vitaux traitĂ©s superficiellement au fil des pages et qui ne permettent pas un approfondissement des personnages prend malheureusement le dessus.
