Voici un court roman ( 140 pages) à l’écriture académique , ciselée et parfois glaciale qui nous emmène dans les années 1935/1936.
Laurence Cossé à l’art en quelques mots , en quelques phrases lapidaires, de nous transmettre une ambiance , un mal être ou encore les contours d’un lieu d’un paysage.
Sous son aspect académique, factuel ou documentaire ce roman déroute car il semble inoffensif , simple.
Et quand on a reposé le livre , que la lecture a infusé on en retient une maîtrise dans l’écriture du roman et dans les sujets abordés.
Robin , orphelin de père , va rentrer en classe préparatoire chez les Jésuites.
Nous sommes en 1935 .La montée des périls menace l’Europe. le front populaire est en gestation. La traque des Juifs commence.
Dans cette classe préparatoire Robin va rencontrer Conrad. une amitié naissante mais aussi une attirance.
Robin est couvé par sa mère , Conrad d’origine suisse est plus déluré.
A l’initiative de Conrad ils vont passer une semaine en fin d’année à Saint Moritz. C’est le début de l’avènement du ski dans cette époque qui voit arriver les congés payés.
Puis à l’initiative de Robin ce sera une semaine à Val d’Isère village de montagne reculé du monde mais dont 4 hôtels et un téléski sont les prémices d’une grande station de ski.
Ces deux séjours sont l’occasion pour Robin d’être confronté à Conrad mais aussi à Clarie : amour, amitié ,faux semblants, dissimulation.
Ces confrontations revêtent aussi un caractère plus politique et social.
Robin sort de l’adolescence et devient un jeune adulte qui se tape à la réalité du monde.
Les 40 dernières pages du livre rendent bien cette situation et le roman devient glacial . Comme le titre l’indique: Nuit sur la neige. Soit c’est blanc, soit c’est noir. Il n’y a pas de place pour le gris. Robin a définitivement quitté le monde de l’enfance.
que 140 pages mais comme un bon vin celles ci ont une belle longueur et une belle persistance.