Me voilà arrivé au terme de la saga d’Elena Ferrante : L’amie prodigieuse. J’en ressort avec un sentiment mitigé. Autant j’avais adhéré aux deux premiers tomes : l’enfance , l’adolescence de Lena et Lila, leurs premiers émois amoureux mais aussi le Naples ouvrier et populaire et puis les règles de la société italienne avec en sourdine les coups de basses de la Camorra. , autant les Tomes 3 et 4 ne m’ont pas convaincu.
Vous trouverez ci- dessous mon appréciation sur chacun des tomes
L’amie prodigieuse Tome 1
Premier tome d’une série de quatre L’amie prodigieuse nous plonge dans l’Italie des années 1950 et plus particulièrement à Naples ou nous suivons deux enfants : Lila ou Lina et Lena ou Lenu qui est la narratrice.
Nous sommes dans un quartier pauvre de Naples au milieu de ces familles et de cette vie trépidante
Il y a la famille Cerullo,famille de Lila dont le Papa est cordonnier tout comme
son grand frère Rino
Il y a la famille Gréco,famille de Lina dont le Papa est portier à la mairie
Et puis il y a la famille Caracas dont le père Achille est l’ogre dont ont peur les enfants
Et puis la famille Peluso,famille de menuisier
Et puis les familles…..Capuccio Sarratore Scano Spagnuolo et Solara
Comme c’est un livre d’enfance il y a aussi les enseignants Ferrari Oliviero Gerace et Galiani
Et puis il y a Naples la mer et le soleil les années 1950 la Lambretta et la Millecento
C’est le livre d’une amitié entre 2 petites filles Lina et Lenà , qui ne vont pas vivre la même scolarité
Car pour l’une le travail prend le pas sur les études
C’est le livre de l’enfance,de l’adolescence des groupes de copains
C’est le livre des peurs,des rencontres,de la transformation
C,est le livre de Naples,des petits métiers des mamans
Une paire de chaussures Cerullo sera le fil conducteur et agregera une partie de l’histoire tout en nous faisant comprendre en filigrane que la Mafia n’est pas loin
L ‘écriture de Elena Ferrante nous transporte dans ces quartiers populaires et pauvres avec précision et avec de beaux moments de poésie
Nous partageons Naples la travailleuse et nous devinons Naples la méditerranéenne avec sa baie et l’île d’ Ischia
Pourtant l’instant le Vésuve reste une ombre discrète sur Naples et la saga de L’amie prodigieuse
L’amie prodigieuse Tome 2. Le nouveau nom.
 Quel plaisir de retrouver les personnages d’Elena Ferrante , de retrouver Lila et Lena , de retrouver l’Italie et Naples.
Quel plaisir de retrouver l’écriture fluide et précise d’Elena Ferrante.
Me voila de nouveau plongé dans les vies de Lila et Lena , dans cette vie napolitaine rude , violente.
La totalité de ce livre nous fait vivre avec Lena et nous donne à voir les fluctuations de leur amitié et de l’importance de l’attirance de l’une vers l’autre.
Le 1er tome nous avait laissé entrevoir les chemins différents que prenaient Lila et Lena.
Ce deuxiéme tome amplifie ces chemins
Lila s’est marié avec Stefano mais son mariage est un naufrage
Lena poursuit ces études et découvre Milan -Pise et Paris.
Un long passage du livre se passe sur l’Ile d’Ischia ou Lila , Lena passent leur vacances d’été avec Nunzia la mére de Lena et la rencontre de Nino Sarratore
C’est un moment de lecture extraordinaire. Psychologie de cette bande de jeunes -jeu de séduction – grandeur des caractéres de Lila et Léna.
j’ai beaucoup apprécié la liberté que conquiert Lila malgré les grilles de son mariage et la morale napolitaine.
Quelle force de caractère , quelle envie d’être droite , d’être femme et de vivre sa vie .
L’amie prodigieuse Tome 3 . Celle qui fuit et celle qui reste.
Elena Ferrante poursuit l histoire des deux amis Lila et Lina
Elles sont devenues trentenaires et mère de famille.
l’une est restée à Naples , l’autre est partie vivre à Florence.
Ce troisième tome va nous dérouler la vie de LIla sur Florence et les regards qu’elle porte sur Lina rester à Naples.
Tout cela au contact des années 1970 /1980 dans cette Italie sociale où communisme démocratie chrétienne lutte des gauches et brigades rouges dominent la vie culturelle et politique italienne en ajoutant en filigrane la mafia
malgré cela ce troisième tome reste pour moi une déception.
l’histoire se dilue et tourne en rond autour de nos deux personnages féminins
l’écriture d’Elena Ferrante est toujours fluide et agréable mais par rapport au tome 2 , celui ci manque de fond et de psychologie.
nous restons sur des questionnements sur l’amour ,les hommes les femmes
la narration de l’amitié entre Lila et Lina et des personnages qui peuvent passer de l’une à l’autre reste l’idée centrale du livre et malheureusement ne sont pas développé de façon plus importante la situation politique italienne
ça ronronne
L’amie prodigieuse Tome 4. L’enfant perdu
Comment parler d’une amie prodigieuse ( Lila ou Lena ?) alors que tout cela ressemble beaucoup à une relation toxique.
Que penser de Lila qui subit sa vie, ses relations avec les hommes mais aussi avec ces filles.
Pour quelles raisons revient elle vivre dans son quartier populaire de Naples :par amitié ou par opportunisme . La relation toxique.
Peut on trouver réaliste ces différents voyages professionnels à travers l’Italie ou la France laissant ces enfants des semaines entières soit à Gênes chez ces ex beaux parents ,à Florence chez son ex mari ou encore à Milan chez une amie ou encore à Naples chez Lila. Ces enfants Dede et Elsa qui étaient en âge d’être à l’école.
C’est un exemple des facilités d’écriture qui m’ont dérangé tout comme la façon de plaquer l’histoire politique et sociale de L’Italie. Une ligne pour mentionner l’attentat de Bologne. A peu près autant pour parler de l’assassinat d’Aldo Moro.
Quand au terrible tremblement de terre du 23 Novembre 1980 qui frappa Naples et sa région, il permet à  Elena Ferrante de mettre en situation Lila et Lena dans une voiture et c’est tout.Le tremblement de terre n’a aucune répercussion physique, psychologique sur les autres personnages
Enfin que dire des 3 ou 4 pages sur Naples à la fin du livre. Vraiment plaqué
Voilà cette critique pour dire ma déception sur la fin de cette saga.
Je mets 3 étoiles pour l’ensemble de l’oeuvre et la fluidité de l’écriture d’Elena Ferrante mais je ne partage pas les avis des observateurs qui disent qu’Elena Ferrante possède l’une des voix les plus fortes de la fiction contemporaine.