
Les Jardins de Torcello
Claudie Gallay
Actes Sud
ISBN : 978-2-330-19421-5 Août 2024
404 pages
Il faut toujours lire avec intĂ©rĂȘt la quatriĂšme de couverture. Celle du roman Les Jardins de Torcello ne dĂ©roge pas Ă ce principe. Il fallait lire que les sentiments seraient effleurĂ©s, que les rĂ©voltes seraient minuscules.
C’est rĂ©ellement le cas dans ce roman, les sentiments sont effleurĂ©s et les rĂ©voltes sont minuscules. Ăa ronronne, comme le chat Spoontus dans la maison de Torcello.
Pourtant tout portait Ă un roman d’atmosphĂšre : Venise, la lagune, les canaux, la lumiĂšre, l’eau et les jardins de Torcello.
Une jeune femme Jess en rupture de ban avec sa famille est venue s’installer Ă Venise. Elle a obtenu une petite location par des amis sur la Giudecca avec vue imprenable sur les Zattere, la pointe de la douane et Santa Maria de la Salute. Elle a mis sur pied sa petite entreprise sur internet. Elle propose des visites guidĂ©es de Venise Ă partir du thĂšme voulu par ses clients. Elle ne pourra pas rester longtemps dans cette location et devra trouver un autre logement. Elle cherche aussi un autre job d’appoint. On lui propose de faire des mĂ©nages chez un avocat pĂ©naliste Maxence DarsĂšne qui vit sur l’Ăźle de Torcello. Celui-ci vit avec son compagnon Colin et son grand projet est de rĂ©habiliter les Sept jardins de Torcello.
Le roman va se dĂ©rouler de saison en saison entre les allers retours incessants entre Venise et Torcello. Il n’y a pas d’intrigue, il y a le temps qui passe et la dĂ©couverte par petites touches des vies des protagonistes.
Et comme les sentiments sont effleurĂ©s et les rĂ©voltes minuscules, je me suis ennuyĂ© sur les vaporettos, dans les jardins de Torcello et les ruelles de Venise. Bien sĂ»r Claudie Gallay connaĂźt bien Venise et nous entraĂźne avec ces personnages dans une Venise moins connue. Mais il reste des incontournables : l’acqua Alta, la biennale d’Art, le bal costumĂ©, la disparition de la lagune.
Je suis restĂ© sur les quais et je n’ai pas Ă©tĂ© emportĂ© par le rĂ©cit. Peut-ĂȘtre parce que certains personnages Ă©taient trop stĂ©rĂ©otypĂ©s : l’avocat friquĂ© homosexuel et son compagnon Colin. On a du mal Ă croire Ă leur rĂ©el engouement pour le jardin des simples et la protection du vivant.
Les brumes de la lagune et Venise la Sérénissime méritaient mieux.

Claudie Gallay (nĂ©e en 1961 à  Bourgoin-Jallieu, dans le dĂ©partement de l’IsĂšre) est une écrivaine française. Son roman Les DĂ©ferlantes, publiĂ© en 2008, remporte de nombreux prix littĂ©raires. Issue d’une famille d’agriculteurs, Claudie Gallay passe son enfance Ă Saint-Savin, dans le dĂ©partement de l’IsĂšre.
Depuis l’adolescence, elle Ă©crit. Sa famille accepte ce rĂȘve. Mais C. Gallay, qui travaille comme institutrice, propose de nombreux manuscrits avant que son premier roman ne soit publiĂ©.
En 2001, son manuscrit l’Office des vivants est retenu par l’Ă©ditrice Sylvie Gracia. Cette publication marque le signe d’une entrĂ©e en Ă©criture. En 2008, la parution et le succĂšs que rencontre Les DĂ©ferlantes met vraiment l’Ă©crivaine sous la lumiĂšre des projecteurs, un succĂšs qui se confirme avec la parution de L’amour est une Ăźle.