Il n’y aura pas de sang versĂ©. Maryline Desbiolles. Sabine Wespieser editeur.💛💛

Maryline Desbiolles s’est emparĂ©e d’un Ă©vĂšnement assez peu connu pour en faire le centre de son roman : la grĂšve des ovalistes Ă  Lyon en 1868.
Evénement peu connu mais qui est en réalité la premiÚre manifestation et grÚve de femmes.
Une ovaliste est une femme qui travaille dans les ateliers de soierie lyonnaise . Elles garnissent les bobines des moulins ovales afin de donner au fil grÚge la torsion nécessaire au tissage.
Elles sont plus de 2 500 ovalistes Ă  travailler dans la soierie lyonnaise.
Ces ovalistes venaient de toute la rĂ©gion depuis l’Ain, l’ArdĂšche, la DrĂŽme, les Savoie et jusqu’au PiĂ©mont Italien. Venir est un terme Ă©dulcorĂ©. « Les soyeux  » allaient chercher ces jeunes femmes illettrĂ©es dans les territoires reculĂ©s pour en faire une main d’oeuvre bon marchĂ© vivant dans la misĂšre.
Maryline Desbiolles va suivre quatre d’entre elles : Toia la piĂ©montaise, Rosalie Plantavin de Nyons dans la DrĂŽme, Marie Maurier de Haute Savoie et ClĂ©mence Blanc qui est lyonnaise.
C’est le point fort du roman : avoir personnalisĂ© cette foule d’ovalistes Ă  partir de ces quatre personnages. Cela donne force et rĂ©alitĂ©.
Malheureusement l’Ă©criture de Maryline Desbiolles est difficile car faite de rĂ©pĂ©titions comme si il fallait enfoncer le clou pour mieux se faire comprendre.
De mĂȘme pour le dĂ©coupage du roman et la mĂ©taphore qu’en fait l’autrice.
Les quatre ovalistes sont comparĂ©es Ă  des relayeuses sur un stade, dans l’ovale de la cendrĂ©e. Un chapitre est consacrĂ© Ă  chaque relayeuse sans que cette description apporte un plus au roman.
Reste de ce roman la grÚve des ovalistes , la condition féminine, la connaissance de la soeirie lyonnaise. Un roman documentaire sur les années 1868/ 1869 à Lyon chez les soyeux et les ovalistes.
Le destin de Toia, Rosalie, Marie ou Clémence nous a t il bouleversé ?
Pas vraiment et c’est dommage.


Maryline Desbiolles, née le 21 mai 1959 à Ugine (Savoie), est une écrivaine française. Elle obtient le Prix Femina en 1999 pour Anchise.

Maryline Desbiolles est d’origine italienne du cĂŽtĂ© maternel1.

En 1981, elle crĂ©e à Nice oĂč elle vit une revue de poĂ©sie et de littĂ©rature, Offset, puis en 1990, La mĂštis, du nom de l’intelligence rusĂ©e pour les Grecs 2. En 1998, son roman La Seiche attire l’attention pour son style3.

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