
Ce livre est un essai philosophique qui tente de redonner un ancrage spirituel à nos relations , attentions et égards auprÚs de la Terre.
Le sous titre du livre le confirme : Exercices spirituels d’attention Ă la terre et Ă ceux qui l’habitent.
Jean Philippe Pierron inclut tout cela dans un mot : l’EcospiritualitĂ©.
C’est un essai exigeant qui traite du lien de l’homme au monde , Ă la nature, au diffĂ©rents vivants.
Cet essai est une rĂ©flexion sur l’Ă©cologie profonde.
« L’Ă©cologie profonde concerne nos attitudes originaires, personnelles ou collectives, qui nous font considĂ©rer la nature non pas comme un bien Ă exploiter mais comme un partenaire avec lequel se relier. En revenant Ă cette dimension relationnelle et en l’envisageant d’une maniĂšre spirituelle, il s’agit de travailler sur les racines de la crise Ă©cologique » P.32.
L’Ă©cologie ne doit pas ĂȘtre prĂ©sentĂ© en termes techniques car la solution ne sera que technique. on risque une Ă©cologie de rĂ©paration et non une Ă©cologie de fondation.
L’Ă©cologie profonde doit ĂȘtre une conversion. L’Ă©cologie profonde c’est le sens et la place que nous donnons Ă » l’ĂȘtre humain » sur la Terre.
C’est cette idĂ©e que va brasser l’auteur en nous parlant de priĂšre , de mĂ©ditation mais aussi en nous faisant rĂ©flĂ©chir sur l’attention ou encore sur la diffĂ©rence entre individualisĂ© et et individuant.
Une notification Facebook nous rappelant un anniversaire est individualisée mais reste une notification.
Souhaiter de soi-mĂȘme un anniversaire ( mĂȘme avec retard ) est une attention , un acte individuant.
Reprenant le concept dĂ©velopper par Baptiste Morisot dans ManiĂšres d’ĂȘtre vivant , Jean Philippe Pierron nous parle des Ă©gards ajustĂ©s. Un exemple parlant : Dans un village , un captage d’eau. Pour le protĂ©ger, celui ci est clĂŽturĂ©. L’eau appartient -elle seulement aux hommes. Pourquoi ne pas la partager avec les animaux , les vĂ©gĂ©taux ?
L’Ă©cospiritualitĂ© n’est pas chose facile et demande de changer nos logiciels.
Alors pourquoi ne pas commencer Ă s’imprĂ©gner du vivant autour de nous.
Des mĂ©ditations de pleine conscience pour faire travailler ces cinq sens : la vue , l’odorat, le goĂ»t, le toucher, l’ouĂŻe.
Un petit bémol suite à la lecture de cet essai.
La spiritualitĂ© sur laquelle s’appuie Jean Philippe Pierron est une spiritualitĂ© provenant de la Bible , des Ecritures de Saint François d’Assise , de Pierre Teilhard de Chardin ou encore d’encycliques papales.
Il me semble que l’Ă©cospritualitĂ© est existante aussi dans le bouddhisme, l’hindouisme, ou encore dans les tribus amĂ©rindiennes.
Reste un essai salvateur , qui doit pouvoir rĂ©sonner en nous afin de donner de l’attention Ă la Terre et aux maniĂšres d’ĂȘtre vivant.

AgrĂ©gĂ© et docteur en philosophie, Jean-Philippe Pierron est Professeur de Philosophie. Ancien doyen de la facultĂ© de philosophie de Lyon III et directeur de l’Ă©cole doctorale. DĂ©sormais Professeur Ă l’UniversitĂ© de Bourgogne et membre de son comitĂ© rĂ©gional d’Ethique, il centre ses recherches sur l’imagination morale autour de l’Ă©thique mĂ©dicale comme de l’Ă©thique de l’environnement. Co-fondateur de la chaire Valeur(s) du soin, il est l’auteur de nombreux ouvrages portant sur la santĂ©, l’Ă©cologie, le soin, ses valeurs et relations.