La derniùre Reine de Jean Marc Rochette. Casterman . 💛💛💛💛💛

Ailefroide , Le loup et maintenant La derniĂšre Reine. Ce n’est pas une trilogie en tant que telle et pourtant. Jean Marc Rochette avec ces trois romans graphiques a fouillĂ© la montagne des Ecrins ,du Vercors et sa nature jusqu’Ă  traquer le loup et l’ours.
Autant les deux premiers romans graphiques étaient saturés du blanc de la neige et du bleu du ciel , autant La derniÚre reine est sombre .
La derniĂšre Reine mĂȘle deux histoires : celle d’Edouard Roux , gueule cassĂ©e de la premiĂšre guerre mondiale et celle de la montagne avec la lutte irrĂ©mĂ©diable entre la nature et l’homme.
Edouard Roux est nĂ© dans le Vercors. Il est le Vercors. Il porte en lui les traditions sĂ©culaires , il porte en lui la forteresse calcaire du Vercors. Il garde en souvenir le jour oĂč un chasseur a tuĂ© le dernier ours du plateau.
La premiĂšre guerre mondiale en fera une gueule cassĂ©e, un homme qui se cache jusqu’au jour oĂč il rencontrera Jeanne Sauvage , artiste animaliĂšre de Montmartre , qui lui redonnera vie au travers d’un masque..
Edouard lui fera découvrir la vie sauvage du Vercors. Son enracinement. Sa nature.
Comme dans Ailefroide ou le Loup Jean Marc Rochette recherche une symbiose avec la nature, les animaux , la montagne.
Dans La derniĂšre Reine cette symbiose est en danger et c’est d »un trait noir que Jean Marc Rochette nous donne un portrait noir et pessimiste de la communautĂ© humaine.
Le respect du vivant est un concept difficile Ă  faire vivre.
Le graphisme , les couleurs sont Ă  l’unisson de ce pessimisme et de cette noirceur.
Et pourtant les plages mettant en avant les montagnes du Vercors et sa nature sont lumineuses malgré la folie humaine.
Habitant en IsÚre, le Vercors est un lieu dans lequel je randonne réguliÚrement.
Le Vercors est une terre dure , avec une tradition ancrĂ©e dans les mĂ©moires. Les paysages sont empreint de cette nature et de la prĂ©sence rĂ©elle ou virtuelle du loup et de l’ours.
Randonner dans le Vercors Ă  l’ombre du Grand Veymond ou du Mont Aiguille est un appel au retour aux choses simples


C’est cette identitĂ© que nous dĂ©livre Jean Marc Rochette. Une gueule cassĂ©e par la folie des hommes, sous une cagoule, qui embrase la beautĂ© du Vercors.
Une artiste animaliĂšre ouverte au monde.
Cette artiste , Jeanne Sauvage , qui rencontre Ă  Paris ,Soutine en train de crĂ©er son tableau : Le BƓuf Ă©corchĂ©.
Le BƓuf Ă©corchĂ© que contemplera Jean Marc Rochette au MusĂ©e de Grenoble dans les premiĂšres pages d’Ailefroide. La trilogie alpine est en place.
Une rĂ©flexion globale sur la montagne , la nature, l’art, la beautĂ© mais aussi la bĂȘtise humaine.
Il est certain que Jean Marc Rochette a vu l’ours le loup et peut ĂȘtre le renard et la belette.

Jean-Marc Rochette, nĂ© le 23 avril 1956 Ă  Baden-Baden (Allemagne)1, est un peintre, un sculpteur, un illustrateur et un auteur de bande dessinĂ©e français.

Il est connu pour ĂȘtre le co-crĂ©ateur des sĂ©ries Edmond le cochon, en 1979, et Le Transperceneige, Ă  partir de 1982, ainsi que le crĂ©ateur de la trilogie Ailefroide, altitude 3954 en 2018, Le Loup en 2019, La DerniĂšre Reine en 2022.

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