Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemec. Le Cherche Midi .💛💛💛💛

Alabama 1963 par Manchette

Dans le livre, Ă  un moment un personnage lance une devinette :
Pourquoi ce sont les Noirs qui sont esclaves et pas les blancs ?
La rĂ©ponse  : parce que si c’Ă©tait les Blancs on ne pourrait pas les voir dans les champs de coton !
Une rĂ©ponse de bon sens, mais aussi absurde et qui n’a pas lieu d’ĂȘtre tout comme cette ignoble discrimination raciale , qui comme un couvercle recouvre les États du Sud des États Unis.
L’Alabama est l’un de ces États gangrenĂ© par le racisme, le Ku Klux Kan.
Birmingham en ce mois d’aoĂ»t 1963 , sommeille sous une chaleur Ă©crasante.
Et sous cette chaleur de plomb,  » rien ne troublait le repos de la belle endormie « 
« La petite fille ne serait pas dĂ©couverte avant plusieurs jours. Peut ĂȘtre  que si elle avait Ă©tĂ© blanche…. mais elle Ă©tait noire « 
C’est le dĂ©but de la disparition de plusieurs petites filles noires.
Le pĂšre de la premiĂšre victime va demander Ă  un dĂ©tective privĂ© blanc, alcoolique d’enquĂȘter sur la disparition de sa fille. ( quand on est noir il vaut mieux s’adresser  Ă  un dĂ©tective plutĂŽt qu’Ă  la police.) . Bud Larkin va accepter de s’occuper de cette enquĂȘte. 
Bud Larkin vit dans un gourbi sans nom. Ses collĂšgues vont lui trouver une femme de mĂ©nage.  Il s’agit d’Adela Cobb, femme noire veuve et mĂšre de trois enfants.
Celle ci est dĂ©jĂ  au service d’autre Blancs ou Blanches.
Sur fond de sĂ©grĂ©gation  Bud Larkin et Adela Cobb vont lentement faire cause commune pour enquĂȘter sur ces disparitions.
Fait de nombreux dialogues fins et savoureux, Ludovic Manchette et Christian Niemiec nous entraĂźne dans les trĂ©fonds de L’Alabama et des États Unis qui en cette annĂ©e 1963 enterreront leur prĂ©sident assassinĂ©.
Bien sĂ»r il s’agit d’un roman  » noir « , d’un polar mais lĂ  n’est pas seulement le propos.
C’est surtout la dĂ©couverte de ce duo improbable entre Bud et Adela. de ce duo qui va ouvrir les yeux sur la situation raciale, qui va ouvrir les yeux sur une communautĂ© qu’il ne connaĂźt pas.
C’est un roman d’Ă©motion, de ressentis pour lequel les auteurs ont rĂ©ussi par l’humour et les dialogues Ă  ne pas apesantir  les situations.
Mais les situations sont là,  réelles,  dures, émouvantes.
Le roman fermé,  nous restons accrochés à  Bud, Adela et à ses hommes et femmes qui ont du se battre pour leur dignité et le respect de leurs droits
Audemus jura nostra defedenre. ( Nous osons dĂ©fendre  nos droits) . Devise de l’Alabama

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