Le quatriùme mur de Sorj Chalandon. Grasset . 💛💛💛💛

Le quatriĂšme mur par Chalandon

Bien qu’ayant lu un certain nombre de romans de Sorj  Chalandon je ne m’Ă©tais pas encore attelĂ© Ă  la lecture de son roman le quatriĂšme mur. J’en avais entendu des Ă©chos favorables et cette pĂ©riode de dĂ©but d’hiver et de second confinement me donnait plus de temps Ă  la lecture.
J’ai donc lu le quatriĂšme mur et j’ai retrouvé Sorj Chalandon comme je l’avais laissĂ© suite aux lectures de Profession pĂšre, le jour d’avant ou encore la promesse.  Un Sorj Chalandon engagĂ©,  en empathie avec ces personnages et les lieux,  toujours l’Ă©motion  et la rĂ©alitĂ© de la vie Ă  fleur de peau.
Sortant de la lecture l’Apeirogon de Collum McCann, retourner dans ce Proche Orient et au Liban 30 ans auparavant,  faisait un effet miroir saisissant.
Dans les différents billets et chroniques écrits sur le roman de Sorj Chalandon tout à été déjà  dit. Autant prendre un autre éclairage.
J’ai vu le quatriĂšme mur comme un millefeuille ou de nombreux thĂšmes Ă©taient abordĂ©s sans porter d’ombre Ă  la globalitĂ© du roman.
Ce millefeuille donne des portes d’entrĂ©e et de rĂ©flexion diffĂ©rentes selon notre regard,
Nous pouvons ĂȘtre happĂ©s par les annĂ©es 1970 et les combats politiques autour de la libertĂ©, de l’immigration, de la pensĂ©e de gauche. Vu que cela correspond Ă  ma gĂ©nĂ©ration, nous pouvons nous remĂ©morer nos utopies, nos engagements . Qu’en avons nous fait ?
Autre entrĂ©e  ,  autre regard : la portĂ©e d’une oeuvre, ici l’Antigone de Jean Anouilh. PiĂšce que Jean Anouilh a fait jouer pendant l’occupation , donnant une signification Ă  l’occupant et au rĂ©sistant.  PiĂšce reprise dans le roman par Samuel Akounis et le narrateur Georges afin qu’elle soit jouĂ©e  Ă  Beyrouth. Chaque acteur provenant d’une communautĂ© diffĂ©rente : juive, arabe, chrĂ©tienne,  druze, libanaise, sunnite, phalangiste….
Quelle belle réflexion sur le rÎle de la culture dans notre monde. A notre petit niveau comment ne pas faire résonner cela avec la fermeture des librairies pendant le confinement.
TroisiĂšme entrĂ©e et troisiĂšme regard, celui du narrateur Georges. La prise en charge du montage de la piĂšce Ă  Beyrouth va le dĂ©couvrir à  lui mĂȘme et lui donner une conscience Ă©veillĂ©e au monde qu’il dĂ©couvre.  Une rĂ©ponse peut ĂȘtre Ă  ses utopies des annĂ©es 1970.
DerniĂšre entrĂ©e que je dĂ©veloppe : Beyrouth et le Liban. Il est salvateur de revenir au mitan des annĂ©es  1980 et se rappeler que ce pays etait Ă  feu et Ă  sang. Que chaque communautĂ© souhaitait mettre le Liban Ă  ses pieds, et qu’IsraĂ«l n’Ă©tait pas le seul protagoniste.
Les pages de Sorj Chalandon sur les massacres de Sabra et Chatila sont d’une force rare tout comme l’Ă©motion qui nous Ă©treint quand nous partageons la courte vie d’ Imane.
Je ne peux m’empĂȘcher de mettre Imane en rĂ©sonance  avec  Abir et Smadar, les enfants juive, arabe tuĂ©s par la folie des hommes dans Apeirogon de Colum McCann.
Dans le théùtre le quatriÚme mur est ce mur invisible qui sépare la scÚne et les acteurs du public. Une protection invisible entre jeu et réalité.
Ce quatriÚme mur qui est aussi ce mur invisible entre utopie et réalité ou encore ce mur que nous dressons  afin de ne pas nous engager et de rester dans nos certitudes.

Présentation du livre Le QuatiÚme Mur par la librairie Mollat .

Une rĂ©flexion sur « Le quatriĂšme mur de Sorj Chalandon. Grasset . 💛💛💛💛 »

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