
Le roman d’Alice Zeniter nous plonge dans notre monde actuel. Totalement contemporain.
Totalement d’aujourd’hui. C’est un pari ardu que d’Ă©crire sur la rĂ©alitĂ© de son Ă©poque sans recul possible.
C’est ce qu’a fait Alice Zeniter avec son roman Comme un empire dans un empire.
Deux personnages principaux comme le pile ou face d’une piĂšce.
Il y a l’. Elle est hackeuse.
Il y a Antoine, assistant parlementaire d’un dĂ©putĂ© socialiste.
Deux façons diamétralement opposées de mener un engagement politique et social.
Comment ĂȘtre dans l’action, et saisir le rĂ©el de son Ă©poque ?
Le fait de prendre part Ă Â la sociĂ©tĂ© induit il un engagement dans des lieux de pouvoir ou peut il ĂȘtre un engagement auprĂšs de communautĂ©s ou dans les arcanes du Web.
Ces deux personnages, issus de la classe moyenne et de la mĂ©ritocratie , veulent ĂȘtre de ceux qui peuvent quelque chose. Antoine le fera par la politique . l’le fera par l’intĂ©rieur du Web..
A partir de lĂ Â Alice Zeniter va nous raconter l’ histoire de ces 2 personnages, de leur rencontre, d’une Ă©ventuelle rencontre amoureuse.
Mais cette histoire n’est pas le sujet du roman
Le sujet du roman est l’actualitĂ©, les mouvements sociaux ( Nuit debout – #me too ou encore les gilets jaunes) le dedans et le dehors d’Internet.
Alice Zeniter ne prend pas position et nous livre ces personnages à distance.
A nous de nous faire notre opinion.
Cela peut manquer de chaleur et de tendresse envers l’et Antoine.
Ne sont ils pas des rouages pour nous dire notre engagement dans notre monde actuel.
Oui nous vivons dans un empire connecté, médiatique, ultra rapide . Mais dans cet empire ne pouvons nous pas créer notre propre empire, avoir notre propre engagement ?
Les rĂšgles changent, le monde politique peut sembler obsolĂšte et dĂ©solant. Cela empĂȘche t il de trouver d’autres modes d’action ou de revisiter l’engagement politique ?
On peut ĂȘtre militant du dehors ou du dedans.
Alice Zeniter connaßt bien cette génération militante . Elle en fait partie.
Tout est dĂ©crit avec finesse ,exactitude au prix d’une belle documentation.
Alice Zeniter nous incite Ă aller voir le monde d’un peu plus prĂšs.
Et ça vaut le coup.

Alice Zeniter, nĂ©e d’un pĂšre d’origine algĂ©rienne (kabyle) et d’une mĂšre française4,5, a grandi Ă Champfleur, dans la Sarthe, jusquâĂ ses 17 ans2, et a suivi une partie de son parcours scolaire Ă Alençon2, dans l’Orne.
Alice Zeniter a publiĂ© son premier roman en 2003, Deux moins un Ă©gal zĂ©ro, aux Ăditions du Petit VĂ©hicule, Ă 16 ans6.
De 2006 Ă 2011, elle est Ă©lĂšve Ă l’Ăcole normale supĂ©rieure, rue d’Ulm7.
Son second roman, Jusque dans nos bras, publié en 2010, chez Albin Michel, est traduit en anglais sous le titre Take This Man.
Elle enseigne Ă©galement le français en Hongrie, oĂč elle vit plusieurs annĂ©es. Elle y est assistante-stagiaire Ă la mise en scĂšne dans la compagnie théùtrale KrĂ©takör du metteur en scĂšne Arpad Schilling8. Puis elle collabore Ă plusieurs mises en scĂšne de la compagnie théùtrale Pandora, et travaille en 2013 comme dramaturge pour la compagnie Kobal’t9.
En 2013, elle est chargĂ©e d’enseignement Ă l’universitĂ© Sorbonne Nouvelle. Cette mĂȘme annĂ©e, elle crĂ©e sa propre compagnie, L’Entente Cordiale et met en scĂšne plusieurs spectacles, notamment des piĂšces jeune public et des lectures musicales de ses propres textes10,11.
Elle collabore Ă l’Ă©criture du long mĂ©trage Fever, une adaptation du roman Ă©ponyme de Leslie Kaplan, rĂ©alisĂ© par RaphaĂ«l Neal et sorti en 2015.
L’Art de perdre, publiĂ© en 2017, a reçu de nombreux prix littĂ©raires, dont le Prix Goncourt des lycĂ©ens. Le livre retrace le destin d’une famille originaire d’AlgĂ©rie française dont l’aĂŻeul a quittĂ© l’AlgĂ©rie en 1962, considĂ©rĂ© comme harki par les AlgĂ©riens et AlgĂ©rien par les Français.