
Je viens de terminer la lecture de Tiens ferme ta couronne de Yannick Haenel. Et bien je pense que ma critique sera aussi foutraque et déjanté que ce livre.
A la fin de la lecture de Tiens ferme ta couronne , je suis circonspect,interrogatif par rapport Ă cette lecture. Il m’a fallu de la persistance pour aller au bout des 330 pages de ce livre. Pendant toute la lecture, je suis restĂ© sur le chemin Ă cĂŽtĂ© du narrateur. A aucun moment je n’ai pu ressentir une Ă©motion ou tout au moins la possibilitĂ© de me raccrocher Ă son histoire.
Peut ĂȘtre est ce dĂ» au fait que c’Ă©tait le premier livre de Yannick Haenelque je lisais.
Suite Ă cette lecture , j’ai lu des interviews , j’ai regardĂ© des Ă©missions Tv oĂč Ă©tait prĂ©sent Yannick Haenel. J’ai lu des critiques du livre dans des journaux spĂ©cialisĂ©s. J’ai lu aussi des critiques des membres de BabĂ©lio.
Autant les critiques des journaux spécialisés sont largement positives , autant les critiques dans Babélio sont franchement partagées.
Pourtant ce livre était dans la derniÚre ligne droite du Goncourt et il a obtenu le prix Médicis.
Il doit bien y avoir quelque chose.
Malheureusement avec moi , il n’a pas trouvĂ© son lecteur.
d’abord il aurait peut ĂȘtre fallu que je connaisse l’oeuvre de Yannick Haenel, sachant que son narrateur est un personnage rĂ©current.
Dans Tiens ferme ta couronne il s’appelle Jean ( une seule mention dans tous le livre ). C’est par la lecture des articles de presse que ce Jean avait un nom depuis 2007 : Jean Deichel. Deichel comme dĂšche – dĂ©chu- dĂ©chet.
Jean est un loser qui vit dans un 20m2 dans le 20Úme à Paris. Il est écrivain de son état et a une obsession : faire lire accepter son scénario de 800 pages qui parle de Melville le créateur de Moby Dick.
Il va ĂȘtre mis en relation avec Michael Cimino , grand cinĂ©aste amĂ©ricain auteur de 2 chefs d’oeuvre : Voyage au bout de l’Enfer et La porte du Paradis.
Voila le point de dĂ©part de la quĂȘte ou du road movie de Jean le narrateur.
A partir delà et de façon aléatoire il va croiser effectivement Michael Cimino mais aussi Isabelle Huppert ou encore un chef de rang trÚs macronien. Il va déambuler dans Paris avec un dalmatien du nom de Sabbat. Ce dalmatien appartenant à un joueur de poker du nom de Tot. Il va aussi rencontrer une jeune femme Lena qui est conversatrice du Musée de la Chasse.
Entre obsession et addiction notre notre narrateur adore la vodka, les alcools Ă haute dose.
Il a aussi une addiction pour le film de Coppola : Apocalypse Now. le Dvd de ce film tournant en continu dans son petit appartement.
Ce road movie trÚs cinématographique va tourner autour des 2 films importants de Michael Cimino et de celui de Coppola.
Pour Yannick Haenel c’est la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© et du point indemne que l’on a prĂšs du coeur.
Seul un loser , vivant hors du monde sociĂ©tal est Ă mĂȘme de traquer et de trouver cette vĂ©ritĂ©.
Cette vĂ©ritĂ© que l’on trouve dans le cerveau mystiquement alvĂ©olĂ© de Melville et sĂ»rement dans celui de Cimino ou Coppola.
et puis dans ce roman foutraque il y a Proust dont le titre du roman est empruntĂ© Ă l’un de ces livres , il y a le tableau du Cavalier de Rembrandt Ă la collection Frick Ă New york , il y a le retable d’Issenheim Ă Colmar devant lequel se dĂ©roule des obsĂšques irrĂ©elles.
Et puis il y a le cerf , celui que l’on trouve dans le film « Voyage au bout de l’Enfer ». D’ailleurs le titre du Film en anglais est The Deer ‘s Hunter – la chasse au cerf.
Ce cerf qui sera épargné à un moment du film et qui lui aussi Tiens ferme sa couronne ( ses bois)
Voilà , je suis resté au bord de ce livre , trop plein , trop vide.
La pensĂ©e de Yannick Haenel doit ĂȘtre elle aussi mystiquement alvĂ©olĂ©.
A premĂšre vue , je n’ai pas su entrer dans les alvĂ©oles et dans ce cas lĂ il est de bon ton de dire : Tiens ferme le livre !