
Autant prévenir d’emblée . Cette chronique ne sera pas obligatoirement très objective car elle me renvoie a un vécu lors de différents treks au Népal.
Pour reprendre les choses dans l’ordre.
J’ai découvert Paolo Cognetti par la lecture de la félicité du loup. Cette lecture m’a amené vers Les huit montagnes.
Dans ces deux romans Paolo Cognetti faisait toujours référence au Népal à travers un porteur travaillant dans un refuge du Mont Rose , ou encore de son personnage Pietro parti travailler au Népal.
La douce petite musique du Népal se faisait entendre. Rester à s’embarquer pour Sans jamais atteindre les sommets.
Sans jamais atteindre les sommets est le récit de voyage de Paolo Cognetti au Dolpo dans l’Ouest du Népal.
Région isolée aux confins du Tibet. Paolo Cognetti y a passé un mois, parcouru plus de 300klms et franchis plusieurs cols à plus de 5 000 m sans atteindre aucun sommet.
Il faisait parti d’une caravane de marcheurs et de porteurs en autonomie totale.
Le livre relate cette expérience. Un livre de marche , de montagne. Comme il en existe un certain nombre.
Mais la marque Cognetti, c’est quelque chose ! Comme une poésie , une légèreté et un regard empathique sur les gens. Une montagne humaine.
Et Paolo Cognetti reprend les mots de Peter Matthiessen dans le léopard des neiges :
« Le secret des montagnes est qu’elles existent, simplement, comme je le fais moi même: les montagnes existent simplement ce que je ne fais pas. Les montagnes n’ont pas de signification, elles signifient: elles sont. Je résonne de vie, les montagnes résonnent et quand je puis l’entendre, nous partageons cette résonnance «
J’ai retrouvé dans ce récit l’âme tibétaine , l’impermanence des choses , le profond sourire des népalais et tibétains.
Je me suis revu sur les chemins des Annapurna et du Haut Langtang . j’ai revu ces pierres de mani , les chortens , j’ai réentendu les Om mani padme hum.
Paolo Cognetti a vu l’arbre où finit le Dolpo et où petit à petit on revient dans un monde.
En quittant les Annapurna ou le Haut Langtang je n’ai pas vu d’arbre magique mais j’ai ressenti au profond de moi l’arrachement à ces terres montagneuses, spirituelles, terriblement humaines.
Le Népal reste ancré pour toujours.
Je vous l’avais dit, je ne serais pas obligatoirement objectif….

Il débute l’écriture en 2004 en participant à un recueil de nouvelles rassemblant les nouvelles plumes italiennes, un véritable « manifeste générationnel » proposé par les éditions minimumfax sous le titre La qualità dell’aria. Dans les années suivantes, il publie deux recueils de nouvelles Manuale per ragazze di successo (2004) et Una cosa piccola che sta per esplodere (2007), ainsi que le « roman à nouvelles », forme hybride entre le roman et le recueil, intitulé Sofia si veste sempre di nero (2012).
Le 8 novembre 2016 paraît Les Huit Montagnes (Le otto montagne), qui reçoit le prix Strega puis est traduit dans une trentaine de pays1 et dont la traduction française obtient le prix Médicis étranger en 20172.
Désireux de faire vivre la montagne en dehors des pistes de ski, il monte, en été 2017, avec son association Gli urogalli un festival consacré à la littérature, aux arts et aux nouveaux et nouvelles montagnardes baptisés Il richiamo della foresta (L’Appel de la forêt) en hommage à  Jack London.
