
Éclipses japonaises ou comment un roman nous ramène à la réalité géopolitique entre le Nord ( la Corée du Nord) et le Japon dans les années 1970.
S’appuyant sur la réalité des faits Éric Faye nous propose une incroyable lecture d’un fait unique réalisé par un état.
Dans les années 1960 / 1970, l’appareil d’état Nord Coréen à procédé au rapt de dizaine de Japonais sur le sol nippon. Un bateau au large des côtes, des scooters de mer dans la cale qu’on envoie en bord de côte pour rapter des Japonais ou Japonaises, de tous âges.
Ensuite retour en Corée du Nord afin de suivre un bon lavage de cerveau et apprendre par coeur le Juche, l’idéal autocratique au service du pouvoir.
Le but de l’état coréen : faire que ces Japonais apprennent leur langues aux espions coréens ainsi que les traditions japonaises.
Ces Japonais vont rester » enfermés » trente ans en Corée. Ils fondèrent des familles en ayant des enfants pour qui la Corée du Nord est un paradis et le reste du monde un enfer.
Un attentat contre un Boeing Sud Coréen mettra la puce à l’oreille des autorités japonaises. L’une des terroristes arrêtée se disant coréenne avait dans son langage quelques locutions japonaises.
Tout le talent d’Éric Faye est de destructurée le roman passant de 1960
aux années 2000 tout en nous rappelant les grandes lignes historiques : La Corée en totalité a appartenu au Japon, la guerre du Vietnam et la présence des américains sur la ligne de démarcation entre les deux Corée.
Jusqu’à 2001 avec Georges Bush qui intègre la Corée du Nord dans l’Axe du mal.
A ce jour quelques Japonais sont rentrés chez eux.
Les éclipses sont longues et la géopolitique n’a que faire de la route du soleil.

Éric Faye, né le 3 décembre 1963 à  Limoges, est un écrivain français, lauréat notamment du grand prix du roman de l’Académie française en 2010.
Avis d’un libraire
Eclipses japonaises 2015.
Patrick Frêche Librairie du Rivage (Royan)
On sort de cette lecture abasourdi par les vies brisées et parfois reconstruites de toutes pièces pour ces personnages qui n’auraient pas dû croiser le chemin des agents de la Corée du Nord. L’écriture à la fois distanciée et malgré tout empathique traduit un regard stupéfait et hypnotique sur des événements qui nous dépassent.
Un grand livre.