
Le sel de tous les oublis est un roman déroutant tel que sait les écrire Yasmina Khadra.
de quel oubli parle-t-on ?
Est ce l’oubli des autres ou est ce l’oubli de soi ?
» Si tout le monde te déçoit sache
qu’il y en a d’autres dans la vie
sèche la mer et marche
sur le sel de tous les oublis «
» de quelle mer parles-tu vieillard ?
de celle de tes larmes «
Adem est un instituteur dans les années 1950/1960 en Algérie aux confins de l’indépendance de son pays.
Sa femme Dalal vient de lui annoncer qu’elle le quittait.
Adem quitte tout aussi. Son école, ses élèves et tel un Don Quichotte il part pour l’errance.
Errance qui rime avec ivresse, pauvreté mais aussi rencontres.
Errance qui séchera l’âme et qui fera apparaitre le sel de tous les oublis.
A travers le portrait d’Adem, Yasmina Khadra nous parle de l ‘Algérie des années 50. Une Algérie vivant par le colonialisme et dans la tradition de ses peuplades berbères ou Kabyle.
Quand Adem « est plaqué » par sa femme on ne peut s’empêcher de faire le lien avec l’ Algérie qui va plaquer son colonisateur.
Ce colonisateur qui s’en va et qui laisse le sel de tous ses oublis.
Ce sel qui deviendra rapidement un pouvoir militaire dictatorial. On passe d’un extrême moyenâgeux aux affres du pouvoir unique.
En écho à ce monde politique obtus , Yasmina Khadra nous livre un livre où les femmes savent prendre leurs libertés.
De façon très différente Dalal et Hadda sont des femmes libres qui regardent droit devant.
Ce n’est pas obligatoirement le cas d’Adem, poursuivis par ces démons et son égoïsme. Pourtant sur son chemin d’errance, de nombreux personnages vont s’offrir à lui pour méditer sur la possession, la rupture.
Des personnages à la marge de la société ( nain – fous ) qui le laisseront dans ces interrogations .
Don Quichotte est toujours en quête , tout comme Adem ou encore l’Algérie. Pourtant les femmes….
Déroutant