Frère d’âme est la longue mélopée d’Alfa Ndiaye, tirailleur sénégalais, au cœur de la Grande guerre et des tranchées. A ses côtés Il y a Mademba Diop, son plus que frère, que la guerre va lui enlever.
Pendant 170 pages, David Diop va nous psalmodier cette mélopée.
Tel un griot , David Diop va laissé infuser en nous cette histoire.
En reprenant régulièrement les mêmes expressions, la répétition des mots David Diop nous emmène loin dans l’âme et les corps. Cette âme et ces corps martyrisés par la guerre.
» Par la vérité de Dieu, Mademba Diop, mon plus que frère,avait le droit de me dire tout ce qu’il voulait, de se moquer de moi, parce que la parenté à plaisanterie le lui permettait »
Quelle belle invention que la parenté à plaisanterie pour nommer ce qu’écrit Cheikh Amadou Kane en préambule du roman : » Je suis deux voix simultanées. L’une s’éloigne et l’autre croît. »
A travers ce frère d’âme, ce plus que frère et cette parenté à plaisanterie, nous traversons la guerre de tranchées, la mort, l’absurdité de la guerre et la bêtise des hommes.
Mais dans cette absurdité, reste les sentiments les plus nobles résidant au plus profond de l’âme.
Ces sentiments les plus nobles que nous conte David Diop quand il fait revivre Penndo ,la mère d’Alfa Ndiaye ou encore Bassirou Coumba son père.
Un proverbe peul dit : Tant que l’homme n’est pas mort, il n’a pas fini d’être créé.
C’est la psalmodie de ce livre.
Alfa Ndiaye et son plus que frère Mademba se sont cédés mutuellement une place dans leurs corps
« Par la vérité de Dieu, je te jure qu’à l’instant où je nous pense, désormais lui est moi et moi suis lui «